Vendre du rêve aux Américains: c'est l'ambition d'Apollo Creed, champion du monde des poids lourds qui affronte Sylvester Stallone dans le premier Rocky. J'ai vraiment découvert le film il y a à peine 25 jours et rappelle pour mémoire qu'il est sorti sur les écrans courant 1976 - obtenant l'Oscar du meilleur film l'année suivante. Apollo Creed, donc, est un boxeur qui, confronté au forfait de tous ses adversaires à l'heure de remettre sa ceinture en jeu, décide finalement de sélectionner lui-même celui qui montera sur le ring pour le défier. Le choix se porte donc sur un dénommé Rocky Balboa. Ce loulou naïf et pas franchement méchant est aussi un combattant de troisième zone, ne faisant jouer ses muscles que pour servir d'homme de main à un petit mafioso des bas quartiers philadelphiens. Scénario improbable, mais c'est ça aussi, l'Amérique.
Bien évidemment, après quelques tergiversations et autres soucis mineurs avec son entraîneur, celui qu'on surnomme l'étalon italien va finir par accepter le combat. Soyons clairs et nets: le long métrage ne se compose pas d'une série de scènes de sport. Ce qui a visiblement donné à Sylvester Stallone l'envie de conter cette histoire et d'en confier la réalisation à John G. Avildsen, ce serait plutôt l'intention d'évoquer la destinée d'un petit zonard au grand coeur. Entendu, Rocky n'est pas un foudre de guerre. Il a du bon sens, mais ses activités ne mènent nulle part, si ce n'est au devant d'emmerdements. Le garçon vit pour ainsi dire à la petite semaine, drague vaguement Adrian, la soeur timide d'un de ses amis, rêve d'avoir un chien et se contente d'un appartement miteux. Il ne peut laisser passer l'occasion de prouver qu'il est capable d'autre chose.
Dire s'il y parvient ou pas reviendrait à vous dévoiler la fin du film. Je ne le souhaite pas. Parlons plutôt technique, voulez-vous ? C'est incontestable: Rocky a pris un coup de vieux. Si Sylvester Stallone a tourné quatre suites jusqu'en 1990 et une dernière en 2006, ce n'est pas forcément pour des prunes, mais plutôt pour de beaux dollars tout aussi juteux. Ne soyons pas cyniques ! En fait, le premier opus de la série n'est franchement pas mauvais, même s'il manque objectivement d'un certain souffle épique compte tenu des standards d'aujourd'hui en matière de divertissement. Il n'en reste pas moins que le personnage-clé est attachant et qu'on a du coup presque envie de se battre à ses cotés pour montrer que même les perdants ont tôt ou tard une chance de gagner. Quant à l'acteur principal, même s'il a débuté pour 200 billets dans un film érotique, il faut constater qu'il a désormais 40 ans de carrière derrière lui et le respecter, au moins pour ça. Pas sûr en effet que, demain, les jeunes premiers actuellement à l'affiche puissent tous en dire autant. Non mais !
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