Pas très fun, ma dernière chronique ? Vous n'avez encore rien lu. Aujourd'hui, je vais vous parler d'un autre film assez sinistre, mais bien différent: La vie d'O'Haru, femme galante - titre approximativement traduit du japonais. Cette oeuvre est signée Kenji Mizoguchi, qui n'est certes pas forcément le réalisateur le plus connu de l'archipel nippon. Il n'en reste pas moins qu'elle mérite bien qu'on s'y attarde quelque peu. L'histoire, comme déjà annoncé, n'a rien d'amusant. Au moment où démarre le long métrage, O'Haru est une femme d'un certain âge, comme on dit de nos jours. Elle fait partie d'un petit groupe de prostituées. Après ces quelques minutes d'introduction du personnage, le film se poursuit par un flash-back pour parler du passé de la vieille dame. Autant vous dire d'emblée que les amateurs de comédie peuvent passer leur chemin...
Comme son titre l'indique donc plutôt bien, La vie d'O'Haru, femme galante s'attache à suivre le destin de son héroïne. Jeune fille d'assez bonne famille, la demoiselle est promise à un jeune seigneur puissant, mais subit la cour assidue d'un homme de basse condition. Convaincue par lui que seul l'amour sincère peut apporter le bonheur, elle n'a même pas le temps de céder à ses avances qu'elle en est punie: les relations inter-classes étant strictement prohibées, toute la famille d'O'Haru est chassée de la ville et vouée à l'infamie. Quant au jeune homme épris, lui, il n'échappe pas à la peine de mort ! Autant dire que ça commence mal, d'autant que ce n'est pas auprès de ses parents que l'infortunée Japonaise trouvera du réconfort. Débute alors pour elle une vie de malheurs et d'errance, où, malgré de fugaces moments de paix, tout ira toujours de mal en pis...
Il n'est pas dans mon intention de vous raconter par le menu l'ensemble de ces catastrophes. Un mot sur la technique, plutôt. D'abord, précisons que j'ai découvert ce film sur support DVD: il fait partie d'une sélection du journal Le Monde, que mes parents m'ont offerte. Sans ce cadeau, pour être honnête, je ne suis pas convaincu que j'aurais pu découvrir La vie d'O'Haru, femme galante. En salles en 1952, il est l'un des plus vieux films chroniqués ici, porte ouverte sur un Orient cinématographique encore méconnu à l'époque. Evidemment, de par leur âge, les images sont un peu abîmées. Même sur support numérique, l'oeuvre porte objectivement le poids des années. Cela dit, la VO est claire et les sous-titres se lisent bien, ce qui fait qu'on se laisse entraîner dans ces deux grosses heures sans autre difficulté majeure. Malgré son thème difficile, je dirais même que le spectacle est plaisant, à sa façon. Il est à noter également que le long métrage aurait tout simplement pu ne jamais voir le jour, Mizoguchi ayant dépassé le budget qui lui était alloué. Et qu'au bout du compte, le succès critique fut au rendez-vous, avec notamment l'obtention d'un Lion d'argent au Festival de Venise.
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