Quarante ans: c'est l'âge de Bullitt, un film de Peter Yates que j'ai découvert en DVD. J'en attendais beaucoup, trop peut-être. La faute à Steve McQueen, dont je n'ai finalement vu que peu de films, mais dont je connais l'élogieuse réputation. M'est avis que quarante ans plus tôt, cette production que j'ai trouvée moyenne me serait sans doute apparue différemment. Attention: je ne dis pas que c'est mauvais. Simplement, j'en attendais autre chose, comme un peu plus d'action sans doute. Est-ce l'effet de la VO ? Celui de la fatigue ? Ou un juste mélange des deux ? Ce qui est sûr, c'est que le film m'a paru lent, un peu embrouillé et d'un enjeu somme toute assez limité. D'accord, je sais, il y a bien une course-poursuite du genre mythique dans les rues de San Francisco, mais... je ne sais pas, ça n'a pas spécialement réveillé mon intérêt pour cette histoire.
Cette histoire, quelle est-elle ? Celle du lieutenant Bullitt, donc, qu'un homme politique ambitieux charge de protéger un témoin important dans une affaire criminelle. Bien entendu, ledit témoin va rapidement se faire dessouder. Enfin, non, ce n'est pas très rapide. Justement. D'abord on lui tire dessus dans sa chambre d'hôtel, ensuite, on l'achève à l'hôpital. Et le protecteur feinté se retrouve donc en délicatesse, qualifié d'incompétent. Le film se termine ensuite sur un retournement de situation, mais je n'ai pas franchement accroché non plus à ses enjeux. Du coup, je ne serai pas autrement surpris de me faire incendier par ceux qui apprécient ce genre de films anciens. Que voulez-vous ? Encore une fois, pas question pour moi de dire que je trouve ça nul, juste que ça ne m'a pas scotché au fauteuil. Note pour les cinéphiles avertis: je reste preneur de conseils pour d'autres films avec Steve McQueen.
Que sauver de Bullitt ? Peut-être son côté précurseur. La poursuite déjà évoquée a ostensiblement servi de modèle à d'autres scènes. J'en veux pour preuve que, sans avoir vu le film, j'avais déjà en tête des images comparables de voitures rebondissant dans les rues pentues de San Francisco. Il y a aussi un passage de nuit sur la piste d'un aéroport qui m'a rappelé des souvenirs. Et replonger fictivement dans la fin des années 60 a du charme: on retrouve bien évidemment les looks de l'époque, les musiques de l'époque, ce que j'appellerai une certaine idée du style et, bien sûr, du cinéma. Je laisse donc volontiers ce long métrage à sa place dans la grande et belle histoire du septième art: j'ai tout lieu de croire qu'elle n'est pas usurpée. Cette première vision m'a certes laissé un peu froid, mais peut-être juste parce que je ne suis pas spécialement client de ce genre. Désormais, j'aurai au moins ce film-là en base de comparaison(s). C'est important, les références, non ?
1 commentaire:
Mc Queen imposait sa pâte à chaque personnage qu’il jouait, tant dans son look, que dans son attitude, car McQueen remplissait le rôle avec ce qu’il était dans la vie et pas l’inverse.
Un exemple ? : Bullit est le premier flic" moderne" du cinéma américain, pas de costume, pas de cravate, McQueen n’en portait pas à la ville, il impose donc un personnage qui prépare les flics à venir, vous avez dit Serpico ?
McQueen était fanatique de sport mécanique, la poursuite en voiture ou il est n’est que partiellement doublé, bien avant celle de French Connection a ouvert la voie (jeux de mots) à toutes celles qui ont envahi nos écrans dans la foulée, vous avez dit Ronin ?
Bullit est un flic « humain » qui manque de sommeil, qui essaie de faire cohabiter son métier et sa vie privée, qui fait ses courses (la scène de l’épicerie lorsqu’il achète ses surgelés, en dit plus long sur le personnage que 20 pages de dialogue)…Vous avez dit tous les films de flics depuis les 30 dernières années ?
McQueen était un précurseur, dépouillé des tics de l’Actors Studio, dans les scènes ou il apparait il vole la vedette aux autres acteurs (Sinatra dans la proie des vautours, Brynner dans les Sept mercenaires, Attenborough dans la Grande évasion,……) par sa présence et son naturel.
Bullit est un film qu’il faut voir et revoir et revoir encore, je ne compte plus les « visionnages » que j’ai pu faire de ce film, et je découvre chaque fois un détail digne d’intérêt…
Et puis il était « le King of Cool »
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