samedi 28 mars 2009

Ambivalence du sentiment amoureux

"Tu as regardé le reportage sur la justice de Monaco ?". Trois fois cette semaine, on m'a posé la question. J'ai répondu que je ne savais même pas qu'un tel reportage était diffusé. Et que, de toute façon, vu que je regarde peu la télé, il aurait été étonnant que je tombe dessus. Les paradoxes de la vie font que, ce soir-là, pourtant, j'étais bien devant ma petite lucarne. Après un zapping exhaustif, et avec quelques hésitations, je me suis arrêté sur Gulli et installé devant Nos plus belles années. L'autre coïncidence sera donc que je passe ici d'un film avec Sydney Pollack à un film réalisé par Sydney Pollack (produit en 1973). En fait, de prime abord, je me suis d'abord arrêté sur l'aspect "film avec Robert Redford". Et même si j'en ai loupé vingt minutes, je ne regrette pas d'avoir dérogé à mes habitudes.

Nos plus belles années, donc. L'image ci-dessus doit vous avoir fait comprendre qu'il s'agit d'un film romantique. Barbra Streisand, elle aussi, résiste mal au charme de Robert Redford. Issus de mondes différents, la femme et l'homme se cherchent, se testent et finissent évidemment par s'aimer. Gnagnan ? Certainement pas. Car l'histoire commence un soir où l'homme a trop bu et où la femme en profite pour se glisser dans son lit. Moitié endormi, il lui fait alors l'amour sans s'en rendre compte, ce qu'elle n'oublie pas, mais ce qui lui fait mal aussi. Le scénario d'Arthur Laurents joue sur les deux tableaux. Pour Katie et Hubbell, l'amour n'est jamais un sentiment facile. Et l'enthousiasme des premiers moments cède vite la place à la routine, l'incompréhension, le conflit... malgré l'amour persistant.

Nos plus belles années ? Peut-être un film sur la passion, l'attirance des contraires, l'ambivalence des sentiments. Dans le genre comédie romantique, il m'a fait penser à Diamants sur canapé, où il est aussi suggéré qu'il est tout à la fois facile et douloureux d'aimer - relisez ma chronique du 12 janvier. Différence majeure avec Blake Edwards, Sydney Pollack ne cède pas à l'envie d'un happy end. Je ne vous dirai pas exactement comment finit cette histoire. Sachez juste que la fin ne semble rien régler de manière définitive. Chacun la lira en fait comme il le voudra, comme un espoir maintenu ou, au contraire, comme le retour des personnages à un schéma classique de relation, schéma qui, tout au long du film, peut sembler tout à fait illusoire. Bref... si, 36 ans après, ce film ne brille pas par sa modernité, je l'ai regardé avec grand plaisir, comme une page particulière de l'histoire du cinéma. Finalement, oui, c'est agréable de voir ce genre d'oeuvres à la télé en prime time. Et tant pis pour la justice à Monaco...

Aucun commentaire: