Une chronique de Martin
Quand le train a déraillé, à grands renforts d'explosions, j'ai bien cru être redevenu un enfant. Et peut-être bien parmi les cinq petits mecs de cette drôle d'aventure, dont l'un des personnages a le bon goût d'être prénommé Martin. Les plans de Super 8 m'ont vite embarqué avec eux, deux bonnes heures durant, pour un voyage à destination des années 80, cette période que, petit à petit, je revisite artistiquement parlant. Je suis trop jeune pour me souvenir de tout.
À vrai dire, je savais beaucoup de choses sur le film avant même d'aller le voir. J'avais pourtant soigneusement évité de lire trop d'articles à son sujet, mais n'avais pu résister à la découverte prématurée de quelques arguments développés pour sa promotion. Globalement, je l'ai trouvé bien accueilli, souvent analysé au regard des classiques de son producteur, le grand Steven Spielberg himself. C'est bien lui, l'homme le plus important derrière la caméra, plutôt que le réalisateur, J.J. Abrams, à l'évidence admirateur respectueux de la première heure. Oui, et ce n'est pas un défaut, Super 8 s'avère un film très "spielbergien". Un mot sur son début: un groupe d'enfants rêve en commun d'un destin de cinéma et réalise, parfois en cachette des parents, un film amateur avec des zombies. C'est une nuit comme tant d'autres, alors qu'ils tournent leur grande scène d'émotion, qu'ils sont les témoins directs d'un très spectaculaire accident ferroviaire. Ils s'en sortent miraculeusement, voient toutefois leur projet artistique menacé du fait de l'incompréhension des adultes et sont alors censés retourner à une vie plus ordinaire. Sauf que, dès le lendemain, leur petite ville devient le théâtre d'événements paranormaux et de disparitions soudaines...
Je ne vais pas vous en dire plus sur le pourquoi du comment. Expliquer quand survient tel ou tel rebondissement me semble inutile et pourrait même s'avérer frustrant pour ceux qui ne verront le film que maintenant, trois semaines après sa sortie. Sitôt le générique final passé, j'ai eu le sentiment d'avoir vu l'un des longs-métrages américains les plus originaux de l'année. Désormais, je reviens quelque peu de cette impression première: Super 8 n'est pas vraiment original, il fait même étalage d'innombrables références. Sans surprise une fois connues les conditions dans lesquelles il a été créé, c'est donc aux oeuvres de Steven Spielberg qu'il fait penser. Pas la peine de les citer toutes: vous verrez - et reconnaîtrez - bien par vous-mêmes. Ce parallélisme est un atout pour le film, je l'ai dit, mais c'est aussi probablement sa limite: si vous n'aimez pas les "originaux", pas la peine d'aller voir la "copie". Certains diront même que J.J. Abrams n'a rien inventé et, ce faisant, seront déçus de ne pas le voir apporter sa patte à cette histoire. Je m'abstiens volontairement de tout commentaire: c'est la première fois que j'ai l'occasion de juger le travail du réalisateur. Je n'ai même jamais vu le moindre épisode de Lost, la série télé qui l'a rendu célèbre.
Grâce à cette distance, j'ai pris les images au premier degré. Même si on peut toujours déplorer quelques ellipses un peu brutales, l'ensemble m'a vraiment plu. Le titre même du film porte l'empreinte d'une certaine nostalgie à laquelle je suis sensible, peut-être même un peu plus que ce que j'aurais cru. Il faut aussi relever que ce sont de jeunes comédiens qui nous entraînent avec eux: même s'il y a suffisamment de chasseurs de têtes à Hollywood pour les repérer, même s'ils sont eux-mêmes des archétypes, ces gamins-là ont assurément du talent. Je n'en ai reconnu aucun, signe également d'une relative fraîcheur. Après la projection, ce n'est qu'en relisant quelques critiques parues dans la presse que j'ai enfin remis le nom d'Elle Fanning sur le blond visage de l'héroïne. Super 8 pourrait bien nous mettre en présence d'une nouvelle génération, des acteurs bizuths que l'on retrouverait avec le sourire dans un avenir cinématographique plus ou moins proche. Tout le reste peut-il finalement laisser imaginer un retour aux sources du cinéma américain ? Je n'en suis pas sûr, ne sachant même dire si ce serait vraiment souhaitable. Musique, décors, costumes, situations: tout fleure bon les années 80, ça, oui. D'aucuns pourront sans doute considérer ces éléments d'ambiance comme une jolie coquille vide. Le propos n'échappe d'ailleurs pas tout à fait aux bons sentiments. Cela dit, moi, cette fois, ça m'a quand même franchement contenté.
Super 8
Film américain de Jeffrey Jacob Abrams (2011)
Un coup de coeur: c'est ce que j'ai ressenti pour le film, aussitôt sorti de la salle de cinéma. Né au mitan des années 70, je suis donc véritablement un enfant des 80s. J.J. Abrams m'a offert une bouffée d'air frais et nostalgique. Je me suis subitement souvenu que E.T. fut par exemple l'un des tout premiers films que j'aurais dû découvrir sur grand écran, avant qu'une alerte à la bombe ne m'oblige, quelques heures plus tard, à voir finalement La guerre des boutons. Clin d'oeil: au moment où je finalise cette chronique, deux films prétendument inédits - en fait deux remakes - sont annoncés, inspirés du roman de Louis Pergaud. Pas sûr qu'il soit de nouveau aussi agréable de revenir en arrière. Et pas sûr que j'aille en juger...
À vrai dire, je savais beaucoup de choses sur le film avant même d'aller le voir. J'avais pourtant soigneusement évité de lire trop d'articles à son sujet, mais n'avais pu résister à la découverte prématurée de quelques arguments développés pour sa promotion. Globalement, je l'ai trouvé bien accueilli, souvent analysé au regard des classiques de son producteur, le grand Steven Spielberg himself. C'est bien lui, l'homme le plus important derrière la caméra, plutôt que le réalisateur, J.J. Abrams, à l'évidence admirateur respectueux de la première heure. Oui, et ce n'est pas un défaut, Super 8 s'avère un film très "spielbergien". Un mot sur son début: un groupe d'enfants rêve en commun d'un destin de cinéma et réalise, parfois en cachette des parents, un film amateur avec des zombies. C'est une nuit comme tant d'autres, alors qu'ils tournent leur grande scène d'émotion, qu'ils sont les témoins directs d'un très spectaculaire accident ferroviaire. Ils s'en sortent miraculeusement, voient toutefois leur projet artistique menacé du fait de l'incompréhension des adultes et sont alors censés retourner à une vie plus ordinaire. Sauf que, dès le lendemain, leur petite ville devient le théâtre d'événements paranormaux et de disparitions soudaines...
Je ne vais pas vous en dire plus sur le pourquoi du comment. Expliquer quand survient tel ou tel rebondissement me semble inutile et pourrait même s'avérer frustrant pour ceux qui ne verront le film que maintenant, trois semaines après sa sortie. Sitôt le générique final passé, j'ai eu le sentiment d'avoir vu l'un des longs-métrages américains les plus originaux de l'année. Désormais, je reviens quelque peu de cette impression première: Super 8 n'est pas vraiment original, il fait même étalage d'innombrables références. Sans surprise une fois connues les conditions dans lesquelles il a été créé, c'est donc aux oeuvres de Steven Spielberg qu'il fait penser. Pas la peine de les citer toutes: vous verrez - et reconnaîtrez - bien par vous-mêmes. Ce parallélisme est un atout pour le film, je l'ai dit, mais c'est aussi probablement sa limite: si vous n'aimez pas les "originaux", pas la peine d'aller voir la "copie". Certains diront même que J.J. Abrams n'a rien inventé et, ce faisant, seront déçus de ne pas le voir apporter sa patte à cette histoire. Je m'abstiens volontairement de tout commentaire: c'est la première fois que j'ai l'occasion de juger le travail du réalisateur. Je n'ai même jamais vu le moindre épisode de Lost, la série télé qui l'a rendu célèbre.
Grâce à cette distance, j'ai pris les images au premier degré. Même si on peut toujours déplorer quelques ellipses un peu brutales, l'ensemble m'a vraiment plu. Le titre même du film porte l'empreinte d'une certaine nostalgie à laquelle je suis sensible, peut-être même un peu plus que ce que j'aurais cru. Il faut aussi relever que ce sont de jeunes comédiens qui nous entraînent avec eux: même s'il y a suffisamment de chasseurs de têtes à Hollywood pour les repérer, même s'ils sont eux-mêmes des archétypes, ces gamins-là ont assurément du talent. Je n'en ai reconnu aucun, signe également d'une relative fraîcheur. Après la projection, ce n'est qu'en relisant quelques critiques parues dans la presse que j'ai enfin remis le nom d'Elle Fanning sur le blond visage de l'héroïne. Super 8 pourrait bien nous mettre en présence d'une nouvelle génération, des acteurs bizuths que l'on retrouverait avec le sourire dans un avenir cinématographique plus ou moins proche. Tout le reste peut-il finalement laisser imaginer un retour aux sources du cinéma américain ? Je n'en suis pas sûr, ne sachant même dire si ce serait vraiment souhaitable. Musique, décors, costumes, situations: tout fleure bon les années 80, ça, oui. D'aucuns pourront sans doute considérer ces éléments d'ambiance comme une jolie coquille vide. Le propos n'échappe d'ailleurs pas tout à fait aux bons sentiments. Cela dit, moi, cette fois, ça m'a quand même franchement contenté.
Super 8
Film américain de Jeffrey Jacob Abrams (2011)
Un coup de coeur: c'est ce que j'ai ressenti pour le film, aussitôt sorti de la salle de cinéma. Né au mitan des années 70, je suis donc véritablement un enfant des 80s. J.J. Abrams m'a offert une bouffée d'air frais et nostalgique. Je me suis subitement souvenu que E.T. fut par exemple l'un des tout premiers films que j'aurais dû découvrir sur grand écran, avant qu'une alerte à la bombe ne m'oblige, quelques heures plus tard, à voir finalement La guerre des boutons. Clin d'oeil: au moment où je finalise cette chronique, deux films prétendument inédits - en fait deux remakes - sont annoncés, inspirés du roman de Louis Pergaud. Pas sûr qu'il soit de nouveau aussi agréable de revenir en arrière. Et pas sûr que j'aille en juger...
2 commentaires:
Salut Martin :)
Pour moi aussi, ce film à été un bon moment de cinéma et de nostalgie.
Je me suis facilement identifié à cette bande de jeunes. D'autant plus facilement que je faisais parti d'une bande de jeunes cinéphile à l'adolescence. Et que le réalisateur qui nous inspirait le plus était Spielberg. Nous filmions des fausses pubs, des émissions, des squetches et des films d'horreur. Les VHS de nos superproductions sont perdus mais les souvenirs restent.
Si tu as aimé Super 8, peut-être aimeras-tu aussi "Cowboys vs Envahisseurs".
Je me suis bien amusé en le regardant.
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