Une chronique de Martin
Bien plus courtes que je l'avais d'abord prévu, mes vacances saisonnières ne m'auront pas laissé trop de temps pour des films. Généralement, à cette période de l'année, je modère temporairement ma consommation de DVD et de cinéma, pour mieux savourer les quelques classiques diffusés sur l'une ou l'autre chaîne de la TNT. De fait, la moisson 2010 est un peu chiche. Pas le choix. Mais voici tout de même quelques mots à son sujet...
Au programme: Le temps des secrets / Le temps des amours / L'homme de l'ouest / L'emmerdeur (et ce sera tout pour cette fois)
Le temps des secrets - Le temps des amours
Téléfilms français de Thierry Chabert (2007)
Vous me permettrez de regrouper les deux premiers extraits: j'ai regardé ces deux métrages d'un oeil discret, l'un étant d'ailleurs présenté immédiatement à la suite de l'autre. Pas de cinéma véritable ici, juste un produit de télévision de facture assez classique. Les littéraires parmi vous auront sans doute déjà reconnu le titre de deux romans autobiographiques signés Marcel Pagnol. Fort logiquement, à l'écran comme sur papier, les deux oeuvres dont il est question évoque les jeunes années de l'écrivain, depuis son enfance provençale jusqu'à l'obtention de son bachot. Le réalisateur se serait autorisé à inventer deux ou trois épisodes fictifs: ça peut justifier quelques critiques sur le fond, mais cela ne me choque pas franchement. Dans l'ensemble, le tout reste assez lisse, convenu. Une programmation de Noël, familiale et consensuelle.
L'homme de l'ouest
Film américain d'Anthony Mann (1958)
Figure habituelle des grands classiques américains, Gary Cooper n'a pas la partie facile dans ce que Télérama présente comme un western vespéral. Mais je me moque des qualificatifs pompeux ! D'abord, le long-métrage propose une intrigue relativement convenue: un cowboy solitaire décide de prendre le train pour rallier une ville éloignée. Quand la locomotive entre en gare, il sursaute ! On se dit alors qu'il est plutôt habitué au cheval, mais, source d'étonnement, son but pour voyager est de recruter une institutrice de village. On a du mal à y croire jusqu'au moment où des bandits attaquent le convoi. Link Jones révèle alors sa vraie nature et, dépouillé de ses maigres possessions, retrouve la bande, un quatuor de crapules dirigé par... son oncle ! L'ancien desperado va-t-il replonger, lui qui s'était rangé des braquages ? C'est bien tout l'enjeu de cette histoire, pas franchement conventionnelle.
L'emmerdeur
Film français d'Edouard Molinaro (1973)
Il faudrait qu'un jour, j'écrive une anthologie François Pignon. Blague belge, ce personnage récurrent de la comédie française apparaît ici sous les traits de Jacques Brel et, vu qu'on le connaît bien, on se dit aussitôt qu'il va pourrir la vie du pauvre Ralf Milan (Lino Ventura). C'est en tout cas ce qui m'a motivé à voir le film, sans en savoir davantage sur son intrigue précise. Où il s'avère que Pignon, personnage alors naissant, est bien l'empêcheur de tourner en rond qu'il n'a jamais cessé d'être depuis et qu'il s'acharne sur un tueur à gages chargé de liquider le témoin gênant d'un grand procès. Voisins de chambre d'hôtel, les deux hommes se croisent par hasard, l'un soucieux de vite expédier sa basse besogne, l'autre préférant en finir avec lui-même après un échec sentimental. Est-ce désopilant ? Non. C'est amusant et, en plus du talent de Jacques Brel pour la comédie, ça confirme que Lino Ventura exprime toute la palette des émotions d'un seul lever de sourcil. À voir également pour quelques trouvailles de mise en scène, notamment lors d'une scène où l'ancien catcheur, KO, garde juste assez de force pour "convaincre" le médecin (gaffeur) de s'occuper de lui fissa. C'est vrai: l'ensemble sent un peu la naphtaline. Malgré tout, ça reste assez sympa.
1 commentaire:
Jack Lord qui menace Cooper de son couteau sur la photo subira quelques bobines plus tard le premier strip-tease masculin, imposé par Gary, dans une scène d'anthologie . Il s'imposera quelques années plus tard dans le role de Steve MC Garret policier iconique de l'Hawaian Five O.
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