mercredi 8 mars 2023

De la distinction

Salut ! Je suppose que vous savez toutes et tous que le 8 mars correspond à la Journée internationale des droits des femmes. Étonnamment, cela m'a donné envie de rendre hommage aux actrices lauréates du César du meilleur espoir féminin (décerné depuis 1983). Nous pourrons débattre, ensuite, de la valeur symbolique de ce prix...

Bon... je n'ai pas vu Les Amandiers, le film de Valeria Bruni-Tedeschi qui, il y a deux petites semaines, a permis à Nadia Tereszkiewicz d'inscrire son nom au palmarès. C'est avec amusement que j'ai noté que la comédienne jouait dans Mon crime, le dernier François Ozon en salles depuis aujourd'hui ! Elle aura 27 ans en mai et est apparue dans douze longs-métrages. Je vous oriente bien volontiers vers ceux que je connais: La danseuse, Persona non grata et Seules les bêtes. Durera ? Durera pas ? Il me semble que sa carrière est sur une pente ascendante, en tout cas. Ce que j'ai vu me fait dire que c'est mérité. NB: un autre de ses films, La dernière reine, arrive le mois prochain.

Et maintenant, d'autres petites infos en vrac...
Jusqu'en 2004, on ne parlait pas d'espoirs, mais de "jeunes espoirs". J'ignore si une limite d'âge est fixée désormais. Le règlement prévoit depuis 2017 qu'il est impossible d'obtenir le César du meilleur acteur et celui de l'espoir pour un même film. Cela me paraît assez logique...

Quatre actrices sont parvenues à être en lice trois fois pour le César du meilleur espoir - Isabelle Carré, Virginie Ledoyen, Elsa Zylberstein et Déborah François, qui est... la seule à l'avoir finalement obtenu. Autre "statistique": pour l'heure, cinq comédiennes cumulent le César du meilleur espoir et celui de meilleure actrice. Sandrine Bonnaire réalisa le tout premier doublé en 1984 et 1986, avant Élodie Bouchez en 1995 et 1999, Sylvie Testud (2001+04), Sara Forestier (2004+11) et Sandrine Kiberlain (1996+2014). De grandes interprètes, c'est vrai !

Voici aussi les lauréates du meilleur espoir présentes sur le blog...
1993 - Romane Bohringer pour Les nuits fauves,
2005 - Sarah Forestier pour L'esquive,
2009 - Déborah François pour Le premier jour du reste de ta vie,
2011 - Leïla Bekhti pour Tout ce qui brille,
2012 - Clotilde Hesme pour Angèle et Tony,
2014 - Adèle Exarchopoulos pour La vie d'Adèle,
2015 - Louane Emera pour La famille Bélier,
2018 - Camelia Jordana pour Le brio,
2019 - Kenza Fortas pour Shéhérazade,
2020 - Lyna Khoudri pour Papicha.

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Pour finir, bien évidemment, je vous tends désormais le micro...

Si vous voulez revenir sur le combat féministe au cinéma ou un sujet voisin, je vous laisse rebondir en commentaires. Oui, ça m'intéresse !

2 commentaires:

Pascale a dit…

Nadia l'a mérité mais Mallory me semblait plus appropriée car, César ou pas, la carrière de Nadia est sur une pente ascendante (méritée). Elle est formidable dans les Amandiers et Mon crime.

Le doublet meilleur espoir et meilleur acteur était plutôt incohérent jusque dans l'appellation.

Quant à l'âge je ne sais si c'est un argument mais donner le César de l'espoir à Bastien Bouillon qui a 38 ans et a tourné près de 30 films, les yeux se lèvent.
C'est vrai que le César du second rôle ne convenait pas, il est le 1er rôle du film.
Et il aurait sans doute loupé celui de l'acteur puisqu'il est inconnu ou quasi.
Le donner à Magimel face au prodigieux Denis Menochet, je n'ai rien compris.

Cette journée m'indiffère voire m'agace.
Ce n'est certainement pas aujourd'hui ou parce qu'il y a un 8 mars que les hommes vont mieux se comporter pour ne citer qu'un miniscule exemple du "combat".
Voici l'exemple récent.
Samedi j'étais sur un terrain de foot (parmi les spectateurs bien sûr) avec deux hommes avec qui je discutais. Un 3ème s'approche, serre la main des 2 autres, me piétine quasiment les pieds et... m'ignore.
Je pense que j'avais activé sans m'en apercevoir mon pouvoir d'invisibilité.

2ème exemple.
J'ai créé 2 entreprises avec mon cher époux. En 23 ans d'exercice (dont 10 seule et 4 à me dépatouiller entre vie professionnelle, visite QUOTIDIENNE à l'hôpital et rôle "d'aidante" (une copine m'avait dit, c'est dingue, tu n'es jamaus assise une minute...) j'ai TOUJOURS été abordée ainsi par les hommes :
je peux parler au patron ?
Et aujourd'hui je ne parle pas de la retraite MINABLE.
Désolée pour ces "révélations" en mode plainte (mais je ne me plains pas du tout, je constate et fais face) mais tout ça pour dire que franchement, le 8 mars, comme dit si élégamment Sandrine Rousseau : ça me touche un ovaire sans faire bouger l'autre. Et sans vouloir te blesser ou que tu te sentes concerné (ce n'est pas mon but), les hommes qui se découvrent féministes chaque année le 8 mars, je me marre.

Martin a dit…

Ouah, ça, c'est du commentaire !

Je ne me sens pas visé du tout par ta remarque finale, à laquelle je souscris largement. Cela dit, la Journée internationale des droits des femmes me paraît toujours importante, ne serait-ce que pour servir de piqûre de rappel à certains esprits oublieux. Ou à ceux qui négligent l'idée qu'il y a encore un combat à mener pour défendre (et obtenir) ces fameux droits. Il y a d'ailleurs des femmes dans le lot. Et merci pour tes anecdotes, qui ne me surprennent guère, malheureusement...

Pour en revenir aux César...
J'aurais eu du mal à départager la catégorie "Meilleur espoir féminin", car je n'ai vu qu'un seul des films concernés (à savoir "En corps", avec donc Marion Barbeau, pas mal du tout).

Celui qu'a obtenu Bastien Bouillon ne me choque pas, car j'ai l'impression que le comédien apparaît en pleine lumière pour la première fois. Là, je n'ai vu qu'un autre des films concernés ("Petite nature", avec Aliocha Reinert, et je me méfie des César donnés à des enfants).

Magimel versus Ménochet ? Je n'ai pas vu les filmsen question. Et Louis Garrel, que j'ai vu, pour le coup, m'a moins convaincu que Noémie Merlant dans "L'innocent". Mais c'est peut-être parce que je suis un garçon...