mardi 31 mai 2022

Shakespeare réinventé

Serait-ce inéluctable ? Souvent, dès lors qu'un film prend des libertés importantes avec la réalité historique, il s'attire aussitôt les foudres d'une partie de la critique pour cette raison. J'ai regardé Anonymous comme un divertissement - sans me préoccuper donc de la véracité de ce qu'il raconte sur Shakespeare. Et tant pis pour la controverse...

Le héros du film a pour nom Edward de Vere, 17ème comte d'Oxford sous le règne de la reine Elizabeth première d'Angleterre (1558-1603). Dévoué à la souveraine, il se méfie de son ministre, William Cecil, réputé être favorable à James VI Stuart, roi d'Écosse et prétendant possible à la succession de la dernière des Tudor. Son âme poétique l'incite à écrire des pièces qui puissent exprimer ses inquiétudes politiques... sous un faux nom, car un noble qui s'adonne à la plume adopte un comportement qui ne correspond pas à son rang social. Vous l'aurez deviné: c'est là que Shakespeare entre en jeu. Le film n'est pas tendre avec lui, qui le présente d'abord comme un comédien de bas étage, bien vite doublé d'un maître-chanteur. Un profil décisif pour étayer un scénario dont je n'avais pas imaginé la complexité. Anonymous raconte sans doute des fariboles, mais il le fait bien. Seule la grandiloquence du film peut parfois jouer en sa défaveur. Grâce à la qualité du jeu des acteurs, ces aventures m'ont fasciné ! Libre à vous, bien sûr, de confronter ensuite la fiction aux faits réels.

Anonymous
Film britannique de Roland Emmerich (2011)

En général, le réalisateur - allemand - est plutôt cité pour ses talents d'artificier que pour sa capacité à mettre en scène des histoires compliquées. L'exception confirme-t-elle la règle ? J'ai un petit faible pour un autre de ses films: Stargate - La porte des étoiles (1995). Mais demeurons au 16ème siècle anglais: Elizabeth reste un must ! Sa suite (Elizabeth - L'âge d'or) un peu moins: c'est à vous de voir...

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