Certain(e)s d'entre vous auront peut-être déjà complété le titre lacunaire de ma chronique d'aujourd'hui et s'attendent à lire un texte consacré à un film d'Henri Verneuil, avec Yves Montand dans le rôle principal. Désolé: mon Icare de ce week-end n'est autre que le héros crétois aux ailes brûlées par le Soleil. En version... luxembourgeoise !
Carlo Vogele, ancien de l'École des Gobelins passé comme animateur chez Pixar, est donc revenu sur le sol européen pour son premier film personnel. Ici, le personnage mythologique auquel il redonne vie apparaît d'abord comme un enfant insouciant. Il est fasciné par l'art ésotérique qu'invente son père, Dédale, afin de satisfaire le roi Minos et son épouse, la reine Pasiphaé. Vous connaissez la légende qui veut qu'un labyrinthe fut ainsi construit pour y enfermer une créature féroce et dangereuse, à laquelle on offrit alors régulièrement des fils et filles de Grèce en sacrifice, afin d'apaiser son courroux supposé. Cette histoire, Icare - mon film du jour - la reprend et la transforme pour faire du Minotaure le seul ami du jeune héros (et inversement). Après tout, on croit volontiers qu'ils aient sensiblement le même âge. Le mieux que j'ai à faire est de taire la raison de cette complicité instinctive, laissant Carlo Vogele vous la révéler et raconter la suite...
Il est temps que je vous parle de la technique, vous ne pensez pas ? Sur le plan visuel, Icare est une belle réussite, mais je dois préciser que l'animation n'est pas des plus fluides - ce qui n'a rien de gênant. C'est bien simple: tout au long de la projection, j'ai apprécié un style particulier, éloigné de ceux qui font la notoriété des grands studios. Cette absence de rendus réalistes répond à une envie du réalisateur d'inventer une oeuvre porteuse d'une identité propre. Et c'est réussi ! Tant mieux: un peu d'originalité ne fait pas de mal. J'ai noté ensuite que Carlo Vogele semblait prendre du plaisir avec ce type de projets. Au petit jeu de la comparaison, le jeune auteur - il est né en 1981 - explique qu'aux États-Unis, ce qu'il appelle "la culture du blockbuster" entretient des processus de validation "à rendre fous les animateurs qui doivent recommencer... encore et encore". Rien de tel ici, donc. "J'ai fait le film que j'aurais aimé voir quand j'étais petit", assure-t-il.
Icare
Film (franco-belgo-)luxembourgeois de Carlo Vogele (2022)
L'animation n'échappant pas aux suites, je vous conseille vivement d'accorder un peu de votre temps (ou attention) à cet opus original. Avec mes rares connaissances en mythologie, il m'a surpris et séduit. C'est peut-être parce que les vieilles légendes ne trouvent que peu d'échos sur le blog (même si j'ai un bon souvenir d'un "vieil" Ulysse). Avez-vous d'autres suggestions ? Je reste bien évidemment à l'écoute.
Carlo Vogele, ancien de l'École des Gobelins passé comme animateur chez Pixar, est donc revenu sur le sol européen pour son premier film personnel. Ici, le personnage mythologique auquel il redonne vie apparaît d'abord comme un enfant insouciant. Il est fasciné par l'art ésotérique qu'invente son père, Dédale, afin de satisfaire le roi Minos et son épouse, la reine Pasiphaé. Vous connaissez la légende qui veut qu'un labyrinthe fut ainsi construit pour y enfermer une créature féroce et dangereuse, à laquelle on offrit alors régulièrement des fils et filles de Grèce en sacrifice, afin d'apaiser son courroux supposé. Cette histoire, Icare - mon film du jour - la reprend et la transforme pour faire du Minotaure le seul ami du jeune héros (et inversement). Après tout, on croit volontiers qu'ils aient sensiblement le même âge. Le mieux que j'ai à faire est de taire la raison de cette complicité instinctive, laissant Carlo Vogele vous la révéler et raconter la suite...
Il est temps que je vous parle de la technique, vous ne pensez pas ? Sur le plan visuel, Icare est une belle réussite, mais je dois préciser que l'animation n'est pas des plus fluides - ce qui n'a rien de gênant. C'est bien simple: tout au long de la projection, j'ai apprécié un style particulier, éloigné de ceux qui font la notoriété des grands studios. Cette absence de rendus réalistes répond à une envie du réalisateur d'inventer une oeuvre porteuse d'une identité propre. Et c'est réussi ! Tant mieux: un peu d'originalité ne fait pas de mal. J'ai noté ensuite que Carlo Vogele semblait prendre du plaisir avec ce type de projets. Au petit jeu de la comparaison, le jeune auteur - il est né en 1981 - explique qu'aux États-Unis, ce qu'il appelle "la culture du blockbuster" entretient des processus de validation "à rendre fous les animateurs qui doivent recommencer... encore et encore". Rien de tel ici, donc. "J'ai fait le film que j'aurais aimé voir quand j'étais petit", assure-t-il.
Icare
Film (franco-belgo-)luxembourgeois de Carlo Vogele (2022)
L'animation n'échappant pas aux suites, je vous conseille vivement d'accorder un peu de votre temps (ou attention) à cet opus original. Avec mes rares connaissances en mythologie, il m'a surpris et séduit. C'est peut-être parce que les vieilles légendes ne trouvent que peu d'échos sur le blog (même si j'ai un bon souvenir d'un "vieil" Ulysse). Avez-vous d'autres suggestions ? Je reste bien évidemment à l'écoute.
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