À commencer par le génial Sergio Leone, bien des réalisateurs italiens de westerns ont un temps caché leurs origines sous un pseudonyme anglo-saxon. Pas Sergio Corbucci, semble-t-il: le cinéaste romain assumait d'emblée sa différence, apparemment. Il y a un bon moment que je voulais découvrir son film le plus connu: Le grand silence. Histoire de me placer enfin parmi ses admirateurs (ou contempteurs).
Tu vois, lecteur, le monde se divise en deux catégories. Personnellement, j'ai vite été motivé à l'idée d'apprécier un western entièrement tourné dans la neige - ou la mousse à raser, parait-il. Quel beau décor, en tout cas ! Couvert de blanc, Le grand silence impose aussitôt cette image d'une nature dominante, de vie sauvage dans tous les sens du terme. Nous sommes dans l'Utah, en 1898. Quelque part en ville, un gouverneur un peu naïf a cru bon de décréter que le règne de la violence devait cesser, croyant pouvoir mettre fin aux agissements des chasseurs de primes. La réalité est toute autre sur le terrain: un juge de paix corrompu refuse d'appliquer l'amnistie promise aux bandits qui arpentent les montagnes, en fait des paysans ordinaires poussés par la faim. La vénalité des bounty hunters arrange bien ses affaires. Sans surprise immédiate, le scénario propose une énième variation sur le thème du règlement de comptes.
Silenzio semble du côté des proscrits, mais ne dit pas un mot: il veut surtout venger la mort de ses parents. Tigrero, lui, se rangerait plutôt du côté de la loi et applique d'abord la sienne, celle du plus fort. Jean-Louis Trintignant versus Klaus Kinski: l'affiche est aussi atypique qu'alléchante. Le grand silence lui doit beaucoup, l'absence de texte dans la bouche du Français offrant une incongruité supplémentaire. L'Allemand, lui, est superbe, aussi ambigu que d'habitude et maîtrise parfaitement ses émotions: un méchant comme je les aime. Maintenant, là où le long-métrage se démarque très significativement des standards du genre, c'est dans son déroulé. Les amateurs trouveront là tous les archétypes attendus, jeune veuve éplorée devenue objet de concupiscence, putain généreuse et shérif incompétent. La conclusion est écrite: la mort va frapper et le froid revenir. Et là, ô stupeur ! Rien ne se passe finalement comme prévu !
Le grand silence
Film italien de Sergio Corbucci (1968)
Quelques gros plans mal maitrisés et autres mouvements de caméra hasardeux nuisent à l'image de ce western pas-comme-les-autres. Corbucci n'est pas Leone, même avec un prénom en commun. Tourné deux ans après Le bon, la brute et le truand, le film d'aujourd'hui n'en a pas l'ampleur. Son auteur reste toutefois une figure du cinéma transalpin. Son Django (1966) a ému un certain Quentin Tarantino...
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Si vous voulez arpenter les Dolomites à cheval...
Le rédacteur de "L'oeil sur l'écran" pourrait vous servir de guide. Princécranoir, lui, vous aurait tout dévoilé du chemin ("Ma bulle").
Pour les "westernophiles" les plus chevronnés...
Je signale aussi qu'une fin alternative a été tournée, à la demande des producteurs du film. Elle est visible sur le DVD... et sur Youtube.
Tu vois, lecteur, le monde se divise en deux catégories. Personnellement, j'ai vite été motivé à l'idée d'apprécier un western entièrement tourné dans la neige - ou la mousse à raser, parait-il. Quel beau décor, en tout cas ! Couvert de blanc, Le grand silence impose aussitôt cette image d'une nature dominante, de vie sauvage dans tous les sens du terme. Nous sommes dans l'Utah, en 1898. Quelque part en ville, un gouverneur un peu naïf a cru bon de décréter que le règne de la violence devait cesser, croyant pouvoir mettre fin aux agissements des chasseurs de primes. La réalité est toute autre sur le terrain: un juge de paix corrompu refuse d'appliquer l'amnistie promise aux bandits qui arpentent les montagnes, en fait des paysans ordinaires poussés par la faim. La vénalité des bounty hunters arrange bien ses affaires. Sans surprise immédiate, le scénario propose une énième variation sur le thème du règlement de comptes.
Silenzio semble du côté des proscrits, mais ne dit pas un mot: il veut surtout venger la mort de ses parents. Tigrero, lui, se rangerait plutôt du côté de la loi et applique d'abord la sienne, celle du plus fort. Jean-Louis Trintignant versus Klaus Kinski: l'affiche est aussi atypique qu'alléchante. Le grand silence lui doit beaucoup, l'absence de texte dans la bouche du Français offrant une incongruité supplémentaire. L'Allemand, lui, est superbe, aussi ambigu que d'habitude et maîtrise parfaitement ses émotions: un méchant comme je les aime. Maintenant, là où le long-métrage se démarque très significativement des standards du genre, c'est dans son déroulé. Les amateurs trouveront là tous les archétypes attendus, jeune veuve éplorée devenue objet de concupiscence, putain généreuse et shérif incompétent. La conclusion est écrite: la mort va frapper et le froid revenir. Et là, ô stupeur ! Rien ne se passe finalement comme prévu !
Le grand silence
Film italien de Sergio Corbucci (1968)
Quelques gros plans mal maitrisés et autres mouvements de caméra hasardeux nuisent à l'image de ce western pas-comme-les-autres. Corbucci n'est pas Leone, même avec un prénom en commun. Tourné deux ans après Le bon, la brute et le truand, le film d'aujourd'hui n'en a pas l'ampleur. Son auteur reste toutefois une figure du cinéma transalpin. Son Django (1966) a ému un certain Quentin Tarantino...
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Si vous voulez arpenter les Dolomites à cheval...
Le rédacteur de "L'oeil sur l'écran" pourrait vous servir de guide. Princécranoir, lui, vous aurait tout dévoilé du chemin ("Ma bulle").
Pour les "westernophiles" les plus chevronnés...
Je signale aussi qu'une fin alternative a été tournée, à la demande des producteurs du film. Elle est visible sur le DVD... et sur Youtube.
1 commentaire:
Les amateurs d'armes auront noté que "Silence " utilise un Mauser C96 comme clint Eastwood dans "Joe Kidd ", ou Chris Mitchum dans "Big Jake", les français ne sont pas en reste puisque c'est l'arme de Gérard Lanvin dans "Tir Groupé ", et de Tchéky Karyo dans "la balance".
l'action de tous ces fims se situant aprés 1896 l'anachronisme est donc évité , ce qui n'est pas toujours le cas , notamment dans les western en matiére d'armes.
Petite contribution balastique à ce Blog de grande qualité
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