Les quelques jours que mon père a passés chez moi dernièrement m'ont offert une occasion de regarder avec lui un film de notre idole commune: ce bon vieux Clint Eastwood. Une précision s'impose immédiatement: sur Joe Kidd, Clintounet est crédité pour son travail devant la caméra, point barre. Certains assurent qu'il avait pris l'ascendant sur John Sturges, mais il n'est pas cité comme réalisateur.
Sauf très improbable retour au genre, Joe Kidd devrait donc rester dans l'histoire du cinéma comme le dernier western avec Eastwood, tourné sous la direction d'un autre cinéaste. Le film semble malaimé. L'intrigue, c'est vrai, est assez basique: deux camps se font la guerre pour la possession d'une terre, riches Américains d'un côté, Mexicains pauvres de l'autre. Clint/Joe, lui, serait plutôt du genre indépendant. Prisonnier des Yankees d'abord, il leur vient en aide, juste pour saisir l'occasion d'une libération anticipée. Il change de cap dès qu'il se rend compte que son prétendu sauveur est en fait une canaille. Et il joue très vite en solo, aussitôt qu'il constate que le chef des Hispaniques révoltés ne vaut pas beaucoup mieux. Linéaire, le scénario carbure franchement à l'ordinaire. N'en attendez pas de véritables surprises...
Solitaire et opportuniste, Clint Eastwood l'est donc toujours. J'ajoute qu'ici, il est plutôt bien entouré. Je dois admettre que je n'ai reconnu aucun des acteurs de second plan, mais j'ai trouvé qu'ils avaient tous la tête de l'emploi, y compris pour les rares rôles féminins. À l'heure du générique final, j'ai constaté que le "grand méchant" était incarné par Robert Duvall, que je n'avais pas reconnu non plus - mea culpa. Sur le plan formel, le film a une qualité: il ne traîne pas en longueur. Une heure et demie lui suffit pour livrer la marchandise et nous offrir un morceau de bravoure, avec un train qui traverse un saloon ! Quelque part, en regardant Joe Kidd, j'ai pensé que les Amerloques voulaient récupérer à leur compte une part du vitriol que les Italiens ont mis dans le western. Le résultat est bancal, mais pas déplaisant.
Joe Kidd
Film américain de John Sturges (1972)
Bon, évidemment, venu du gars qui avait réalisé La grande évasion et Les sept mercenaires, on était en droit d'attendre mieux. Personnellement, je me contente assez bien de ce type de westerns de seconde zone, surtout en les replaçant dans la filmographie eastwoodienne: bien meilleur, L'homme des hautes plaines arrive l'année suivante, soit trois ans avant Josey Wales hors-la-loi (1976).
Sauf très improbable retour au genre, Joe Kidd devrait donc rester dans l'histoire du cinéma comme le dernier western avec Eastwood, tourné sous la direction d'un autre cinéaste. Le film semble malaimé. L'intrigue, c'est vrai, est assez basique: deux camps se font la guerre pour la possession d'une terre, riches Américains d'un côté, Mexicains pauvres de l'autre. Clint/Joe, lui, serait plutôt du genre indépendant. Prisonnier des Yankees d'abord, il leur vient en aide, juste pour saisir l'occasion d'une libération anticipée. Il change de cap dès qu'il se rend compte que son prétendu sauveur est en fait une canaille. Et il joue très vite en solo, aussitôt qu'il constate que le chef des Hispaniques révoltés ne vaut pas beaucoup mieux. Linéaire, le scénario carbure franchement à l'ordinaire. N'en attendez pas de véritables surprises...
Solitaire et opportuniste, Clint Eastwood l'est donc toujours. J'ajoute qu'ici, il est plutôt bien entouré. Je dois admettre que je n'ai reconnu aucun des acteurs de second plan, mais j'ai trouvé qu'ils avaient tous la tête de l'emploi, y compris pour les rares rôles féminins. À l'heure du générique final, j'ai constaté que le "grand méchant" était incarné par Robert Duvall, que je n'avais pas reconnu non plus - mea culpa. Sur le plan formel, le film a une qualité: il ne traîne pas en longueur. Une heure et demie lui suffit pour livrer la marchandise et nous offrir un morceau de bravoure, avec un train qui traverse un saloon ! Quelque part, en regardant Joe Kidd, j'ai pensé que les Amerloques voulaient récupérer à leur compte une part du vitriol que les Italiens ont mis dans le western. Le résultat est bancal, mais pas déplaisant.
Joe Kidd
Film américain de John Sturges (1972)
Bon, évidemment, venu du gars qui avait réalisé La grande évasion et Les sept mercenaires, on était en droit d'attendre mieux. Personnellement, je me contente assez bien de ce type de westerns de seconde zone, surtout en les replaçant dans la filmographie eastwoodienne: bien meilleur, L'homme des hautes plaines arrive l'année suivante, soit trois ans avant Josey Wales hors-la-loi (1976).
3 commentaires:
Ah Clintounet… S’il était votre idole commune à ton père et toi, il fut tout simplement mon premier grand amour. Et oui, j’aimais le style solitaire, ténébreux et taiseux. Et je crois que je n’ai pas fort varié de style depuis lors puisque je tombe toujours en pâmoison devant Mads Mikkelsen, qui n’est pas mal dans le genre non plus dans certains de ses meilleurs rôles (Le Guerrier silencieux de Nicolas Winding Refn ou Michael Kohlhaas d'Arnaud des Pallières). Je me rends compte en lisant ton billet que je n’ai toujours pas vu Joe Kidd, à corriger donc. D’autant plus que j’aime beaucoup Robert Duvall , mais euh différemment des deux autres on va dire.
Dans les roles secondaires à noter John Saxon qui tournera "Operation Dragon' l'anne suivante. Et Paul Kolso aperçu dans "Vanishint Point" (point limite zéro) qui mérite le détour
Noble tâche que de vouloir redorer le blason du calamiteux "Joe Kidd". Très franchement, j'ai trouvé ce film désastreux, surtout au regard d'un réalisateur pour qui j'ai une certaine affection. Bien sûr Sturges n'est pas un grand, mais on lui doit dans le genre les célèbres "sept mercenaires" qui reste aujourd'hui une des adaptations les plus enthousiasmantes d'un classique nippon (bien sûr Leone aura tôt fait de corriger le tir pour une poignée de dollars). Mais surtout, j'aime beaucoup "coup de fouet en retour" avec Widmark ou "Fort Bravo" (et je n'ai toujours pas vu "le trésor du pendu" qui paraît-il est une de ses plus belles réussites). Quant à Eastwood, je pense qu'il ne garde pas lui-même un souvenir mémorable de cette chevauchée pas très héroïque.
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