Non ! Ne partez pas ! Je ne suis pas là aujourd'hui pour vous annoncer une nouvelle interruption dans le fil des chroniques. Je devrais parler de "pause courte", en fait: c'est avec une poignée de courts-métrages que j'ai décidé d'alimenter cette dernière mise à jour de la semaine. L'idée m'en est venue de leur réalisateur, Cédric Messemanne, qui m'a contacté l'été dernier via la page Facebook de Mille et une bobines...
Avant de vous encourager à vous y inscrire, je me propose donc aujourd'hui d'évoquer le travail de Cédric, à qui j'espère aussi donner la parole très rapidement. Une précision: j'ai rédigé ces petites notes moins de 24 heures après avoir vu les courts, sans avoir pris le temps de reparler avec leur auteur, donc. C'est mon ressenti "à chaud". Finalement, ça colle bien à la méthode que j'emploie le plus souvent.
After (2014)
C'est ce court-métrage que Cédric m'a proposé de regarder prioritairement. C'était en fait son dernier travail abouti, je crois. Dans une nuit qui pourrait être celle de New York, on fait connaissance avec un monsieur d'un certain âge. Une voix off rocailleuse nous permet de comprendre qu'il est retour dans ces rues. Il s'interroge sur son avenir, évoque des amitiés, des trahisons aussi. En huit minutes chrono, un personnage est esquissé. Le mystère demeure sur ce qu'il est ou a été, comme perdu dans les images floues qui défilent à l'écran. Entre ombre et lumière, il m'aurait plu d'en savoir davantage, mais j'ai bien aimé ce que j'ai vu et entendu.
La cellule familiale (2011)
Deux enfants calmes, probablement un frère et une soeur, jouent dans leur chambre. Le petit garçon a décidé de maquiller la fillette avec un rouge à lèvres dérobé à leur maman. Quand cette dernière rentre à la maison, elle menace de battre la gamine et s'en prend finalement... à son hamster. Ces six courtes minutes sont traversées d'une tension peu commune, d'autant que tous les rôles sont muets. Je suis resté sur ma faim avec le dénouement - c'est peut-être simplement le format qui veut ça. D'aucuns voient dans ce petit film une évocation froide des violences familiales. Sachant que la victime est animale, ça ne m'a pas ému. Belle maîtrise de la forme, cela dit.
Tout est journalier (2011)
Afin de me présenter ce court, Cédric m'a précisé qu'il était le fruit d'un exercice au cours de sa formation audiovisuelle: il s'agissait essentiellement de n'utiliser qu'une seule bobine 16mm de 3 minutes. La plupart des plans n'ont donc fait l'objet que d'une seule prise. L'historiette met en scène un jeune garçon, qu'un vieux monsieur charge de promener son chien. Surpris par une détonation, l'enfant découvre une arme à feu abandonnée... à proximité d'un cadavre. Vite remis de ses émotions, il emporte le flingue - je ne vais pas dire pourquoi. Au bout d'à peine cent secondes, la chute surprend un peu. Comme si la banalité du quotidien pouvait déraper à tout moment...
La nébuleuse (2012)
Un autre exercice pour Cédric, qui s'est associé pour cette occasion avec un élève-compositeur du Conservatoire national de Toulouse. C'est d'ailleurs sur le plan sonore que ce court m'a d'abord embarqué. J'ai vraiment apprécié le tout premier plan - le visage d'une jeune fille en pleurs, chahuté par un vent violent. Le gros chagrin de Marie s'efface quand elle rencontre Henri, un homme plus âgé qu'elle, veuf, qui lui parle des étoiles et avec qui elle cohabite quelque temps. L'histoire dure seize minutes en tout: Cédric m'a dit qu'il la jugeait mal écrite, qu'il ne s'y retrouvait pas vraiment. Une auto-évaluation que je trouve plutôt sévère. Moi, j'ai vu une assez jolie sensibilité.
L'escapade (2014)
J'ai découvert ce court "en chantier": de l'aveu de Cédric, la version qu'il m'a montrée n'était pas tout à fait aboutie, sur le plan du mixage notamment. Le jeune réalisateur n'a donc pas terminé son travail. Les douze minutes que j'ai pu appréhender m'ont bien plu, cela dit. Parallèles ou non, il y a deux petites histoires: un garçonnet construit une cabane pour son chien sous l'oeil d'un père haltérophile, un couple d'amoureux se promène en pleine nature. Quelques très belles images m'ont permis d'apprécier ce court et préparé à un joli final, emporté par une petite touche d'onirisme. La lenteur de l'ensemble m'a paru favoriser une approche contemplative - et tant mieux pour les yeux !
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Un petit mot de conclusion...
Je suis heureux et plutôt fier qu'un jeune réalisateur ait fait confiance à mon jugement pour vous parler de son travail. Une belle rencontre. Qui sait ? Ces cinq courts sont peut-être le prélude d'une carrière. C'est tout le mal que je souhaite à leur auteur, Cédric Messemanne.
After (2014)
C'est ce court-métrage que Cédric m'a proposé de regarder prioritairement. C'était en fait son dernier travail abouti, je crois. Dans une nuit qui pourrait être celle de New York, on fait connaissance avec un monsieur d'un certain âge. Une voix off rocailleuse nous permet de comprendre qu'il est retour dans ces rues. Il s'interroge sur son avenir, évoque des amitiés, des trahisons aussi. En huit minutes chrono, un personnage est esquissé. Le mystère demeure sur ce qu'il est ou a été, comme perdu dans les images floues qui défilent à l'écran. Entre ombre et lumière, il m'aurait plu d'en savoir davantage, mais j'ai bien aimé ce que j'ai vu et entendu.
La cellule familiale (2011)
Deux enfants calmes, probablement un frère et une soeur, jouent dans leur chambre. Le petit garçon a décidé de maquiller la fillette avec un rouge à lèvres dérobé à leur maman. Quand cette dernière rentre à la maison, elle menace de battre la gamine et s'en prend finalement... à son hamster. Ces six courtes minutes sont traversées d'une tension peu commune, d'autant que tous les rôles sont muets. Je suis resté sur ma faim avec le dénouement - c'est peut-être simplement le format qui veut ça. D'aucuns voient dans ce petit film une évocation froide des violences familiales. Sachant que la victime est animale, ça ne m'a pas ému. Belle maîtrise de la forme, cela dit.
Tout est journalier (2011)
Afin de me présenter ce court, Cédric m'a précisé qu'il était le fruit d'un exercice au cours de sa formation audiovisuelle: il s'agissait essentiellement de n'utiliser qu'une seule bobine 16mm de 3 minutes. La plupart des plans n'ont donc fait l'objet que d'une seule prise. L'historiette met en scène un jeune garçon, qu'un vieux monsieur charge de promener son chien. Surpris par une détonation, l'enfant découvre une arme à feu abandonnée... à proximité d'un cadavre. Vite remis de ses émotions, il emporte le flingue - je ne vais pas dire pourquoi. Au bout d'à peine cent secondes, la chute surprend un peu. Comme si la banalité du quotidien pouvait déraper à tout moment...
La nébuleuse (2012)
Un autre exercice pour Cédric, qui s'est associé pour cette occasion avec un élève-compositeur du Conservatoire national de Toulouse. C'est d'ailleurs sur le plan sonore que ce court m'a d'abord embarqué. J'ai vraiment apprécié le tout premier plan - le visage d'une jeune fille en pleurs, chahuté par un vent violent. Le gros chagrin de Marie s'efface quand elle rencontre Henri, un homme plus âgé qu'elle, veuf, qui lui parle des étoiles et avec qui elle cohabite quelque temps. L'histoire dure seize minutes en tout: Cédric m'a dit qu'il la jugeait mal écrite, qu'il ne s'y retrouvait pas vraiment. Une auto-évaluation que je trouve plutôt sévère. Moi, j'ai vu une assez jolie sensibilité.
L'escapade (2014)
J'ai découvert ce court "en chantier": de l'aveu de Cédric, la version qu'il m'a montrée n'était pas tout à fait aboutie, sur le plan du mixage notamment. Le jeune réalisateur n'a donc pas terminé son travail. Les douze minutes que j'ai pu appréhender m'ont bien plu, cela dit. Parallèles ou non, il y a deux petites histoires: un garçonnet construit une cabane pour son chien sous l'oeil d'un père haltérophile, un couple d'amoureux se promène en pleine nature. Quelques très belles images m'ont permis d'apprécier ce court et préparé à un joli final, emporté par une petite touche d'onirisme. La lenteur de l'ensemble m'a paru favoriser une approche contemplative - et tant mieux pour les yeux !
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Un petit mot de conclusion...
Je suis heureux et plutôt fier qu'un jeune réalisateur ait fait confiance à mon jugement pour vous parler de son travail. Une belle rencontre. Qui sait ? Ces cinq courts sont peut-être le prélude d'une carrière. C'est tout le mal que je souhaite à leur auteur, Cédric Messemanne.
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