C'est le propre de tous les blogs cinéma: de grands réalisateurs y sont cités, quand d'autres qui mériteraient bien d'être souvent évoqués passent à la trappe de manière étonnante, sinon incompréhensible. Placer Konstantinos Costa-Gavras dans la liste de ceux dont je devrais parler davantage serait logique. C'est d'abord pour lui que j'ai voulu voir Le couperet. Pour lui et pour José Garcia, en fait, car j'étais tenté d'apprécier le comédien à contre-emploi. Cette histoire policière sur fond de crise économique m'en offrait une occasion. Je l'ai saisie.
Le couperet transpose en France le roman éponyme de l'écrivain américain Donald E. Westlake. Employé lambda dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de papier, Bruno Davert est licencié après quinze ans de bons et loyaux services. Ses compétences spécifiques l'empêchent de retrouver facilement un emploi intéressant. Sa femme elle aussi va de petit boulot en petit boulot. Bref, les Davert galèrent. Une idée vient alors au père de famille. Grâce à une adresse postale, il crée une fausse entreprise, passe ensuite une annonce pour faire croire qu'il recrute, reçoit des dizaines de CV et prend alors connaissance des coordonnées de concurrents possibles sur le marché du travail. Vous avez deviné ? Avec un flingue hérité de son père, notre homme s'en va abattre ceux qu'il considère comme des obstacles. Et je veux dire sans attendre que José Garcia incarne de manière crédible cet honnête citoyen qui part en vrille...
À ses côtés, on retrouvera notamment Karin Viard, très bien également pour interpréter la femme qui ne se rend compte de rien. Parmi les petits rôles, je retiens aussi ceux d'Ulrich Tukur, en vendeur de chaussures déprimé, et d'Olivier Gourmet, cadre sup alcoolique. Criminel de pacotille, Bruno Davert se rend finalement vite compte que ses victimes lui ressemblent. Stop ! Je ne veux pas en dire davantage sur les ressorts du scénario et l'évolution du personnage principal. Sur le plan formel, j'ai bien aimé que Le couperet commence sur un flashback, retrouve ensuite une narration ancrée dans le temps présent pour s'achever sur une fin ouverte et libre d'interprétation. Ce n'est certes pas un très grand film. J'ai pu avoir l'impression qu'il n'allait pas au bout de ses (bonnes) intentions. Ponctuellement, l'image moque l'esthétique de la pub, mais reste finalement à distance d'une critique plus frontale. Un vrai gros regret.
Le couperet
Film français de Konstantinos Costa-Gavras (2005)
Oui, donc... compte tenu de la réputation du réalisateur, j'attendais quelque chose d'un peu plus approfondi, c'est vrai. J'ai vu ici et là quelques belles idées, mais suis un peu resté sur ma faim, au final. Peut-être que le film reste trop proche du bouquin, en fait. Adapter un roman n'est sans doute pas un exercice facile. Je préfère les films de crise réalistes (Louise Wimmer) ou poétiques (Lulu femme nue).
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Un petit contrepoint critique, voulez-vous ?
Je note que mes deux comparaisons ont des personnages féminins. Deux autres chroniques à lire: sur "L'oeil sur l'écran", le film est jugé décevant. Même constat sur "Mon cinéma, jour après jour". Bon...
Le couperet transpose en France le roman éponyme de l'écrivain américain Donald E. Westlake. Employé lambda dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de papier, Bruno Davert est licencié après quinze ans de bons et loyaux services. Ses compétences spécifiques l'empêchent de retrouver facilement un emploi intéressant. Sa femme elle aussi va de petit boulot en petit boulot. Bref, les Davert galèrent. Une idée vient alors au père de famille. Grâce à une adresse postale, il crée une fausse entreprise, passe ensuite une annonce pour faire croire qu'il recrute, reçoit des dizaines de CV et prend alors connaissance des coordonnées de concurrents possibles sur le marché du travail. Vous avez deviné ? Avec un flingue hérité de son père, notre homme s'en va abattre ceux qu'il considère comme des obstacles. Et je veux dire sans attendre que José Garcia incarne de manière crédible cet honnête citoyen qui part en vrille...
À ses côtés, on retrouvera notamment Karin Viard, très bien également pour interpréter la femme qui ne se rend compte de rien. Parmi les petits rôles, je retiens aussi ceux d'Ulrich Tukur, en vendeur de chaussures déprimé, et d'Olivier Gourmet, cadre sup alcoolique. Criminel de pacotille, Bruno Davert se rend finalement vite compte que ses victimes lui ressemblent. Stop ! Je ne veux pas en dire davantage sur les ressorts du scénario et l'évolution du personnage principal. Sur le plan formel, j'ai bien aimé que Le couperet commence sur un flashback, retrouve ensuite une narration ancrée dans le temps présent pour s'achever sur une fin ouverte et libre d'interprétation. Ce n'est certes pas un très grand film. J'ai pu avoir l'impression qu'il n'allait pas au bout de ses (bonnes) intentions. Ponctuellement, l'image moque l'esthétique de la pub, mais reste finalement à distance d'une critique plus frontale. Un vrai gros regret.
Le couperet
Film français de Konstantinos Costa-Gavras (2005)
Oui, donc... compte tenu de la réputation du réalisateur, j'attendais quelque chose d'un peu plus approfondi, c'est vrai. J'ai vu ici et là quelques belles idées, mais suis un peu resté sur ma faim, au final. Peut-être que le film reste trop proche du bouquin, en fait. Adapter un roman n'est sans doute pas un exercice facile. Je préfère les films de crise réalistes (Louise Wimmer) ou poétiques (Lulu femme nue).
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Un petit contrepoint critique, voulez-vous ?
Je note que mes deux comparaisons ont des personnages féminins. Deux autres chroniques à lire: sur "L'oeil sur l'écran", le film est jugé décevant. Même constat sur "Mon cinéma, jour après jour". Bon...
1 commentaire:
Vu il y a un petit moment déjà, et je garde en mémoire un très bon film sur le désespoir économique. Il faudrait cependant que je le redécouvre afin de percevoir plus nettement les reproches que tu formules à son encontre.
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