Je dois admettre que je m'étais trompé sur Oh boy. J'avais pensé qu'il s'agissait d'une comédie. Or, si le film n'est pas tout à fait dénué d'humour, il tient plutôt de l'observation attentive d'un personnage ordinaire en milieu urbain. Célibataire ? Non. Niko Fischer commence le film par une rupture avec sa copine. Tout ce dont il a envie immédiatement après, c'est d'un bon café chaud. Souci: il lui manque quelques centimes pour en acheter un. Le jeune homme navigue donc dans Berlin, semblant incapable de dépasser son humeur maussade.
Sur son affiche française, Oh boy est présenté comme la révélation 2013 du cinéma allemand. Dont acte. C'est de fait parce qu'il est arrivé d'Allemagne que j'ai eu envie de voir le film (en VO, natürlich). Est-ce l'effet du noir et blanc ? J'ai toutefois éprouvé une difficulté certaine à reconnaître la capitale de notre grand voisin. Restait alors à apprécier le message et, là encore, j'ai d'abord eu du mal à savourer les péripéties déambulatoires de Niko. Le garçon - 25 ans ? - paraît d'abord apathique, ensuite franchement poissard: son manque d'énergie peut le rendre assez désagréable, même pour le spectateur. C'est au moment d'une rencontre fortuite avec son père que j'ai fini par le plaindre: Fischer senior joue au golf, prête quelques euros histoire d'avoir la paix et se fout bien du reste. C'en est pathétique.
Plus tard, dans le film, Niko croisera la route d'un vieil homme solitaire, rongé par ses souvenirs d'enfance de l'Allemagne hitlérienne. Sur le tard, c'est ce qui m'a intéressé au scénario. Oh boy n'est peut-être pas seulement le récit de la - très - mauvaise journée d'un Berlinois lambda. Il dit quelque chose d'un peuple et d'un pays. Berlin... et plus encore: peut-être que ça me parle de cette façon parce que j'aime ce peuple et ce pays. J'en sors avec une impression mitigée: j'aurais apprécié de plonger plus profond dans les tourments d'une histoire complexe et tourmentée. J'en ai eu un avant-goût. Quand j'ai commencé à vraiment aimer ce que je voyais, le générique final est arrivé. À l'écran, c'était le petit matin du deuxième jour. Niko buvait enfin son café, me laissant seul pour imaginer la suite...
Oh boy
Film allemand de Jan Ole Gerster (2012)
Pas d'erreur: la prétendue révélation 2013 est sortie sur les écrans allemands en 2012. Son noir et blanc peut probablement faire penser à un Woody Allen comme Manhattan. Je vois également une parenté plus évidente avec le récent Frances Ha de Noah Baumbach. Anecdote amusante: je constate que Jan Ole Gerster s'est fait connaître comme assistant réalisateur sur mon film allemand préféré à ce jour, Good bye Lenin. Il a 35 ans. Il a réalisé un documentaire en 2004, sur ce même long-métrage. Oh boy est sa première fiction. Par petites touches, elle m'a rappelé le Naked de l'Anglais Mike Leigh.
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Un petit tour sur d'autres blogs, voulez-vous ?
Cité en une ligne sur "L'impossible blog ciné", le film fait aussi l'objet d'un développement plus long sur "Le blog de Dasola". À lire également pour les fans: l'avis de Phil Siné dans sa "Cinémathèque".
Sur son affiche française, Oh boy est présenté comme la révélation 2013 du cinéma allemand. Dont acte. C'est de fait parce qu'il est arrivé d'Allemagne que j'ai eu envie de voir le film (en VO, natürlich). Est-ce l'effet du noir et blanc ? J'ai toutefois éprouvé une difficulté certaine à reconnaître la capitale de notre grand voisin. Restait alors à apprécier le message et, là encore, j'ai d'abord eu du mal à savourer les péripéties déambulatoires de Niko. Le garçon - 25 ans ? - paraît d'abord apathique, ensuite franchement poissard: son manque d'énergie peut le rendre assez désagréable, même pour le spectateur. C'est au moment d'une rencontre fortuite avec son père que j'ai fini par le plaindre: Fischer senior joue au golf, prête quelques euros histoire d'avoir la paix et se fout bien du reste. C'en est pathétique.
Plus tard, dans le film, Niko croisera la route d'un vieil homme solitaire, rongé par ses souvenirs d'enfance de l'Allemagne hitlérienne. Sur le tard, c'est ce qui m'a intéressé au scénario. Oh boy n'est peut-être pas seulement le récit de la - très - mauvaise journée d'un Berlinois lambda. Il dit quelque chose d'un peuple et d'un pays. Berlin... et plus encore: peut-être que ça me parle de cette façon parce que j'aime ce peuple et ce pays. J'en sors avec une impression mitigée: j'aurais apprécié de plonger plus profond dans les tourments d'une histoire complexe et tourmentée. J'en ai eu un avant-goût. Quand j'ai commencé à vraiment aimer ce que je voyais, le générique final est arrivé. À l'écran, c'était le petit matin du deuxième jour. Niko buvait enfin son café, me laissant seul pour imaginer la suite...
Oh boy
Film allemand de Jan Ole Gerster (2012)
Pas d'erreur: la prétendue révélation 2013 est sortie sur les écrans allemands en 2012. Son noir et blanc peut probablement faire penser à un Woody Allen comme Manhattan. Je vois également une parenté plus évidente avec le récent Frances Ha de Noah Baumbach. Anecdote amusante: je constate que Jan Ole Gerster s'est fait connaître comme assistant réalisateur sur mon film allemand préféré à ce jour, Good bye Lenin. Il a 35 ans. Il a réalisé un documentaire en 2004, sur ce même long-métrage. Oh boy est sa première fiction. Par petites touches, elle m'a rappelé le Naked de l'Anglais Mike Leigh.
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Un petit tour sur d'autres blogs, voulez-vous ?
Cité en une ligne sur "L'impossible blog ciné", le film fait aussi l'objet d'un développement plus long sur "Le blog de Dasola". À lire également pour les fans: l'avis de Phil Siné dans sa "Cinémathèque".
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