Vous vous en moquez peut-être, mais c'est l'anniversaire de mon père aujourd'hui. Je suis content d'avoir à parler d'un film vu avec lui. Passé sur Arte il y a quelques semaines, Duel au soleil nous a attirés parce que c'est un western. Je veux indiquer sans attendre davantage que c'est même un western assez atypique. Son personnage principal est une femme, dont la mère est une Indienne et le père un homme blanc. Métisse et orpheline, Pearl retrouve un semblant de famille auprès d'une vieille amie paternelle. Et attire bien vite les regards...
Duel au soleil justifie son titre à la toute fin du métrage. Il y est d'abord question d'un triangle amoureux entre Pearl et deux frères dissemblables, Jesse et Lewt. L'un, blond, est un noble chevalier servant. L'autre, brun, un garçon instable, fidèle à ses seuls intérêts. Jennifer Jones, Joseph Cotten et Gregory Peck composent habilement ce trio glamour et fatal. Honnêtement, si les garçons paraissent toujours justes, la demoiselle appuie un peu trop sur les minauderies de son personnage. Il faut dire qu'elle était la femme du producteur du film, le tout puissant David O. Selznick, qu'on présente aujourd'hui comme un Pygmalion particulièrement exigeant avec ses équipes. Pour preuve, et même si le long-métrage est signé King Vidor, il a mobilisé sept autres réalisateurs, dont d'ailleurs Selznick lui-même ! Bilan: ce western est réputé pour sa flamboyance. D'aucuns considèrent - non sans sévérité - qu'il est assez difficile à "digérer"...
Pour ma part, j'en retiens d'assez belles choses. Rares me semblent les histoires de cowboys qui font une telle place aux personnages féminins, par exemple. Et si on retrouve quelques figures classiques de l'Ouest américain, Duel au soleil me semble également caractérisé par une certaine inventivité. La femme n'est ainsi pas réduite au rang de bonne épouse ou d'oie blanche à protéger. Elle s'émancipe largement de la tutelle masculine et goûte aux fruits du plaisir. L'idée des concepteurs du film était d'offrir au public un spectacle XXL, digne de ce qu'avait été le mythique Autant en emporte le vent sept ans plus tôt. Quelques plans larges de toute beauté et décors naturels d'Argentine contribuent efficacement à cette relative réussite. Notons qu'en VO, le film a pour narrateur un certain Orson Welles. Considérée à l'aune des valeurs de 2014, l'intrigue, elle, surprend par son audace jusqu'à sa mortelle conclusion. Et avec non pas un, mais deux duels !
Duel au soleil
Film américain de King Vidor (1946)
Une précision pour les amateurs: habituel "gentil", Gregory Peck joue cette fois à contre-emploi et demeure convaincant comme bad boy. Face à lui, Joseph Cotten paraît juste un peu moins charismatique. Bilan paradoxal: Jennifer Jones apparaît comme la moins talentueuse du lot. Rien de scandaleux, toutefois. La galerie de personnages secondaires et les anecdotes sur la construction des voies ferrées américaines tirent le film vers le haut. Je l'affirme en westernophile !
Duel au soleil justifie son titre à la toute fin du métrage. Il y est d'abord question d'un triangle amoureux entre Pearl et deux frères dissemblables, Jesse et Lewt. L'un, blond, est un noble chevalier servant. L'autre, brun, un garçon instable, fidèle à ses seuls intérêts. Jennifer Jones, Joseph Cotten et Gregory Peck composent habilement ce trio glamour et fatal. Honnêtement, si les garçons paraissent toujours justes, la demoiselle appuie un peu trop sur les minauderies de son personnage. Il faut dire qu'elle était la femme du producteur du film, le tout puissant David O. Selznick, qu'on présente aujourd'hui comme un Pygmalion particulièrement exigeant avec ses équipes. Pour preuve, et même si le long-métrage est signé King Vidor, il a mobilisé sept autres réalisateurs, dont d'ailleurs Selznick lui-même ! Bilan: ce western est réputé pour sa flamboyance. D'aucuns considèrent - non sans sévérité - qu'il est assez difficile à "digérer"...
Pour ma part, j'en retiens d'assez belles choses. Rares me semblent les histoires de cowboys qui font une telle place aux personnages féminins, par exemple. Et si on retrouve quelques figures classiques de l'Ouest américain, Duel au soleil me semble également caractérisé par une certaine inventivité. La femme n'est ainsi pas réduite au rang de bonne épouse ou d'oie blanche à protéger. Elle s'émancipe largement de la tutelle masculine et goûte aux fruits du plaisir. L'idée des concepteurs du film était d'offrir au public un spectacle XXL, digne de ce qu'avait été le mythique Autant en emporte le vent sept ans plus tôt. Quelques plans larges de toute beauté et décors naturels d'Argentine contribuent efficacement à cette relative réussite. Notons qu'en VO, le film a pour narrateur un certain Orson Welles. Considérée à l'aune des valeurs de 2014, l'intrigue, elle, surprend par son audace jusqu'à sa mortelle conclusion. Et avec non pas un, mais deux duels !
Duel au soleil
Film américain de King Vidor (1946)
Une précision pour les amateurs: habituel "gentil", Gregory Peck joue cette fois à contre-emploi et demeure convaincant comme bad boy. Face à lui, Joseph Cotten paraît juste un peu moins charismatique. Bilan paradoxal: Jennifer Jones apparaît comme la moins talentueuse du lot. Rien de scandaleux, toutefois. La galerie de personnages secondaires et les anecdotes sur la construction des voies ferrées américaines tirent le film vers le haut. Je l'affirme en westernophile !
2 commentaires:
Je l'ai enregistré ! Billet à suivre un de ces jours. Je vais peut-être le mettre sur le haut de ma pile.
La version française est à fuir comme la peste.
Tous les films doivent se voir en VO, c'est sur, mais certains doublages peuvent etre trés réussis EX : "il était une fois la révolution" de Leone, version française supérieure à l'original.
Mais dans le cas qui nous intéresse fuyez le doublage..!
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