Il m'aura fallu plusieurs années avant de découvrir le cinéma d'Abdellatif Kechiche. J'ai même ensuite attendu presque deux mois après sa sortie pour aller voir La vie d'Adèle - chapitres 1 & 2. Soudain, j'ai été pris d'un sentiment d'urgence, soucieux finalement de saisir l'occasion de l'apprécier en salles. Il était temps, dirais-je. Sans attendre davantage, comme tant d'autres avant moi, j'ai envie de dire ma conviction que la Palme d'or 2013 est un très beau film. Admirable en dépit de la polémique liée à ses conditions de tournage.
Un mot sur l'intrigue pour ceux que le cinéma n'intéresse finalement que de loin: adaptation d'une bande dessinée de Julie Maroh, La vie d'Adèle... a pour héroïne une toute jeune femme. Adèle se réveille chaque matin pour aller au lycée. Elle y est bonne élève et résiste encore aux assauts bien timides des garçons. L'un d'eux l'approche doucement et parvient à la conquérir: l'expérience la déçoit. Adèle vit tristement son adolescence sans problème. Un jour, elle rencontre Emma, une fille aux cheveux bleus et, surprise elle-même, en tombe amoureuse. Emma est légèrement plus âgée, termine quatre années d'étude aux Beaux-Arts, se rêve peintre sans se croire capable d'exposer. Alchimie parfaite. Sans jamais lâcher son personnage principal, le film montre, trois heures durant, comment celle qui vit une histoire somme toute assez simple va évoluer. Il est question d'homosexualité, bien sûr, mais d'abord du sentiment amoureux. Surtout constitué de gros plans, le long-métrage capte quelque chose de cette fougue. Il en montre toutes les étapes... et c'est juste beau.
Pour parvenir à ce résultat, Abdellatif Kechiche s'est appuyé parait-il sur des professionnels dévoués corps et âme. Il a déjà été dit partout qu'ils les avaient exploités, poussés à l'extrême limite de leurs forces. Possible. Je renvoie ceux qui l'affirment à leurs certitudes. Artistiquement parlant, La vie d'Adèle... ne me semble ressembler qu'à peu de films que j'ai vus jusqu'alors. Qu'un jury professionnel présidé par Steven Spielberg soit venu lui remettre la plus grandiose des récompenses du cinéma mondial me paraît légitime. J'ai senti dans ces images un souffle particulier, presque inédit. Le cinéaste doit une fière chandelle à ses actrices. Et, si Léa Seydoux / Emma tire très bien son épingle du jeu, Adèle Exarchopoulos / Adèle se met au plus haut. Elle passe littéralement par tous les sentiments, naïve d'abord, saisie du coup, moquée, battante, investie, lâchée ensuite. Pour sa mise à nu, la presque débutante de 19 ans mérite des éloges. Elle gomme les (petits) défauts du long-métrage, son aspect répétitif ou trop explicite parfois, y compris avec les mots. À corps perdu...
La vie d'Adèle - chapitres 1 & 2
Film français d'Abdellatif Kechiche (2013)
Maintenant que j'ai vu celui-là, j'ai très envie d'appréhender l'ensemble des autres films du cinéaste français. Je me vois commencer par L'esquive, dont j'ai le DVD. À suivre. Il m'est difficile d'oser un parallèle avec les longs-métrages d'autres réalisateurs. Toutefois, la manière dont Adèle se cherche également m'a fait penser parfois au personnage de Marine Vacth dans Jeune et jolie. Quant au rythme des images d'Abdellatif Kechiche, il m'a rappelé l'approche presque documentariste de L'été de Giacomo. Je note d'ailleurs que tous ses films évoquent la transition vers la vie d'adulte. C'est même clairement ce qui leur confère une partie de leur beauté.
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Si Adèle vous intéresse, vous lirez avec intérêt...
- "La cinémathèque de Phil Siné".
- "Sur la route du cinéma".
- "Liv/raison de films".
- "Le blog de Dasola".
Un mot sur l'intrigue pour ceux que le cinéma n'intéresse finalement que de loin: adaptation d'une bande dessinée de Julie Maroh, La vie d'Adèle... a pour héroïne une toute jeune femme. Adèle se réveille chaque matin pour aller au lycée. Elle y est bonne élève et résiste encore aux assauts bien timides des garçons. L'un d'eux l'approche doucement et parvient à la conquérir: l'expérience la déçoit. Adèle vit tristement son adolescence sans problème. Un jour, elle rencontre Emma, une fille aux cheveux bleus et, surprise elle-même, en tombe amoureuse. Emma est légèrement plus âgée, termine quatre années d'étude aux Beaux-Arts, se rêve peintre sans se croire capable d'exposer. Alchimie parfaite. Sans jamais lâcher son personnage principal, le film montre, trois heures durant, comment celle qui vit une histoire somme toute assez simple va évoluer. Il est question d'homosexualité, bien sûr, mais d'abord du sentiment amoureux. Surtout constitué de gros plans, le long-métrage capte quelque chose de cette fougue. Il en montre toutes les étapes... et c'est juste beau.
Pour parvenir à ce résultat, Abdellatif Kechiche s'est appuyé parait-il sur des professionnels dévoués corps et âme. Il a déjà été dit partout qu'ils les avaient exploités, poussés à l'extrême limite de leurs forces. Possible. Je renvoie ceux qui l'affirment à leurs certitudes. Artistiquement parlant, La vie d'Adèle... ne me semble ressembler qu'à peu de films que j'ai vus jusqu'alors. Qu'un jury professionnel présidé par Steven Spielberg soit venu lui remettre la plus grandiose des récompenses du cinéma mondial me paraît légitime. J'ai senti dans ces images un souffle particulier, presque inédit. Le cinéaste doit une fière chandelle à ses actrices. Et, si Léa Seydoux / Emma tire très bien son épingle du jeu, Adèle Exarchopoulos / Adèle se met au plus haut. Elle passe littéralement par tous les sentiments, naïve d'abord, saisie du coup, moquée, battante, investie, lâchée ensuite. Pour sa mise à nu, la presque débutante de 19 ans mérite des éloges. Elle gomme les (petits) défauts du long-métrage, son aspect répétitif ou trop explicite parfois, y compris avec les mots. À corps perdu...
La vie d'Adèle - chapitres 1 & 2
Film français d'Abdellatif Kechiche (2013)
Maintenant que j'ai vu celui-là, j'ai très envie d'appréhender l'ensemble des autres films du cinéaste français. Je me vois commencer par L'esquive, dont j'ai le DVD. À suivre. Il m'est difficile d'oser un parallèle avec les longs-métrages d'autres réalisateurs. Toutefois, la manière dont Adèle se cherche également m'a fait penser parfois au personnage de Marine Vacth dans Jeune et jolie. Quant au rythme des images d'Abdellatif Kechiche, il m'a rappelé l'approche presque documentariste de L'été de Giacomo. Je note d'ailleurs que tous ses films évoquent la transition vers la vie d'adulte. C'est même clairement ce qui leur confère une partie de leur beauté.
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Si Adèle vous intéresse, vous lirez avec intérêt...
- "La cinémathèque de Phil Siné".
- "Sur la route du cinéma".
- "Liv/raison de films".
- "Le blog de Dasola".
1 commentaire:
Contente d'avoir ton avis. Le film est controversé, on dit qu'il est surestimé et les propos des actrices n'ont pas arrangé la chose... Moi j'adore Kechiche, je suis donc déçue de toutes ses polémiques, et contente que tu confirmes la qualité du film. Je suis sûre que je vais aimer.
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