La guerre, toujours. Le Proche-Orient traverse des heures si terribles que je ne me hasarderai sûrement pas à conjecturer sur son avenir. Je suis allé voir Le quatrième mur, qui nous replonge dans le passé de cette région du monde en évoquant le Liban de 1982 et 1983. Enfant à l'époque, les événements d'alors me sont presque inconnus...
Le quatrième mur les évoque pour partie, mais ce n'est pas un film historique. C'est une fiction qui imagine qu'un homme de théâtre français décide de rejoindre un Beyrouth déchiré par la guerre civile pour y monter une pièce emblématique: Antigone, de Jean Anouilh. Son espoir: pouvoir s'appuyer sur une troupe de comédiens locaux issus de l'ensemble des communautés habituellement considérées comme rivales (pour ne pas dire ennemies). Concrétiser cette utopie humaniste relève de la gageure, mais un premier groupe est constitué et donne de facto de bonnes raisons d'y croire. Je veux vous prévenir que rien ne sera simple, toutefois: dès les premières images, le film est très explicite sur les violences que le Liban subit au quotidien. Intelligemment, il ne désigne pas de responsable. Son personnage principal - qu'incarne un excellent Laurent Lafitte - n'y comprend rien. Le scénario, lui, montre des faits et n'en accuse personne. C'est fort !
Le quatrième mur les évoque pour partie, mais ce n'est pas un film historique. C'est une fiction qui imagine qu'un homme de théâtre français décide de rejoindre un Beyrouth déchiré par la guerre civile pour y monter une pièce emblématique: Antigone, de Jean Anouilh. Son espoir: pouvoir s'appuyer sur une troupe de comédiens locaux issus de l'ensemble des communautés habituellement considérées comme rivales (pour ne pas dire ennemies). Concrétiser cette utopie humaniste relève de la gageure, mais un premier groupe est constitué et donne de facto de bonnes raisons d'y croire. Je veux vous prévenir que rien ne sera simple, toutefois: dès les premières images, le film est très explicite sur les violences que le Liban subit au quotidien. Intelligemment, il ne désigne pas de responsable. Son personnage principal - qu'incarne un excellent Laurent Lafitte - n'y comprend rien. Le scénario, lui, montre des faits et n'en accuse personne. C'est fort !
Je dois admettre qu'au départ, je ne m'étais pas imaginé une histoire aussi puissante. L'est-elle parce qu'elle est issue de la littérature ? Chacun de vous en jugera selon ses convictions quant au pouvoir évocateur du cinéma. Je rappelle simplement ici que le long-métrage adapte le roman éponyme de Sorj Chalandon, aujourd'hui disponible au Livre de Poche et d'abord publié aux éditions Grasset, dès 2013. L'auteur, ex-reporter de guerre, ne témoigne pas d'éléments précis qu'il aurait découverts sur le terrain. Il a choisi la forme romanesque pour exprimer ce qui lui était trop douloureux pour être retranscrit dans un article de presse. De mon point de vue, le film rend ce récit quelque peu plus accessible, même s'il faut certes avoir le coeur plutôt solide pour apprécier Le quatrième mur à sa juste valeur. Argument positif: il ne cède rien au pathos et aux émotions "faciles". Appuyé sur de très bons acteurs, dont un Simon Abkarian au charisme toujours envoûtant, c'est en n'enjolivant rien que le film bouleverse. Suffisamment pour m'encourager à creuser le sujet. Avec des livres...
Le quatrième mur
Film français de David Oelhoffen (2025)
Oui, je monte jusqu'à la note presque maximale pour rendre compte de la claque ressentie à la vision de ce film (jusqu'à sa conclusion). Merci au réalisateur - dont j'ai aussi apprécié le Loin des hommes. J'imagine qu'il n'aura pas un grand succès et je trouve cela dommage. Bref... j'avais ressenti des émotions comparables avec Le déserteur. Et à l'époque, je citais aussi Nezouh - qui tient davantage de la fable.
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Pour être complet...
Vous pouvez lire la chronique de Pascale, presque aussi enthousiaste.
Le quatrième mur
Film français de David Oelhoffen (2025)
Oui, je monte jusqu'à la note presque maximale pour rendre compte de la claque ressentie à la vision de ce film (jusqu'à sa conclusion). Merci au réalisateur - dont j'ai aussi apprécié le Loin des hommes. J'imagine qu'il n'aura pas un grand succès et je trouve cela dommage. Bref... j'avais ressenti des émotions comparables avec Le déserteur. Et à l'époque, je citais aussi Nezouh - qui tient davantage de la fable.
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Pour être complet...
Vous pouvez lire la chronique de Pascale, presque aussi enthousiaste.
8 commentaires:
Simon Abkarian,un acteur toujours merveilleux et inoubliable dans tous ses films, y compris celui là. Un acteur engagé.
Je ne me souviens pas avoir vécu un tel bombardement. On prend (presque) la.mesure de l'horreur. Dommage que cette histoire d'amour déboule de façon aussi précipitée qu'inutile.
Mais Lafitte et Abkarian sont éblouissants. Et l'histoire vraiment prenante.
Je t'encourage vivement à voir Valse avec Bachir et là tu mettrais peut-être une cinquième étoile pleine.
Hello Martin. Pas vu le film mais le bouquin est vraiment très bon.
Je suis parfaitement d'accord avec vous, Jourdan. Et le mieux est que ses engagements ne "polluent" pas les films dans lesquels il joue. Au contraire : ils les enrichissent et subliment ses interprétations.
Effectivement, Pascale, on est tout de suite dans le dur. Et c'est tout à fait remarquable !
Je trouve que c'est tout le casting qui brille, même si Laurent et Simon sont au-dessus, importance de leur rôle oblige.
J'ai lu le bouquin dans la foulée et je te donne désormais raison pour l'histoire d'amour.
OK, je vais suivre tes conseils et regarder "Valse avec Bachir". Mais mes cinq étoiles sont réservées à des films que j'ai déjà vus et qui deviennent cultes pour moi à la deuxième vision.
Tout à fait, même si je l'ai trouvé un peu trop explicite par moments. Un détail...
Mais qui es-tu, cher lecteur anonyme ? Eeguab ? Ou une lectrice, peut-être ? Quel mystère !
Note pour plus tard : essayer de comprendre pourquoi l'interface ne retient pas toujours le nom de mes lectrices et lecteurs.
Je note aussi le conseil de Pascale ”Valse avec Bachir ”.
Merci!
Pour revenir à Simon,il a vécu au Liban,c’est les arméniens du Liban.
Je pense que le conseil est bon, Jourdan. Nous en reparlerons peut-être bientôt.
Et merci pour cette précision sur Simon Abkarian ! Je l'ai beaucoup aimé dans "L'armée du crime" (entre autres).
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