mercredi 5 février 2025

En être ou ne pas en être

Je vous assure que ce n'était absolument pas prémédité ! Il se trouve que j'ai pu voir, coup sur coup, deux films dans le monde du théâtre. Aujourd'hui: Le beau rôle. Une comédie sur une histoire d'amour contrariée par le fait que les amoureux travaillent dans deux milieux différents. Et aussi un regard - pertinent - sur la création artistique...

Henri, comédien, joue à chaque fois dans les pièces mises en scène par Nora, sa compagne. Dès lors, quand la jeune femme monte Ivanov de Tchekhov, elle compte à nouveau sur lui pour être le personnage principal. Henri n'a pas dit non, mais problème: il a aussi l'opportunité de faire ses tous premiers pas au cinéma. Je vous laisserai découvrir comment il le dit à Nora, qui s'inquiète aussitôt... pour son spectacle.

Un acteur peut-il être simultanément en tournage et en répétitions ? S'engager dans un projet de longue haleine aux côtés d'une personne aimée conduit-il à une vraie trahison si on ne va pas "jusqu'au bout" ? Le beau rôle pose finement ces deux questions quasi-existentielles. Elles nourrissent un scénario qui est donc d'abord celui d'une comédie. C'est à mi-parcours que le ton se fait plus grave, sans que le film sombre pour autant dans le drame, cela dit. Je l'ai trouvé intelligent. Divertissant, bien ficelé et pile de la bonne durée pour convaincre ! Victor Rodenbach, réalisateur, signe son premier long, bien conseillé par sa compagne à lui, Pauline Peyrade, une talentueuse quasi-quadra que je connaissais en tant qu'autrice de théâtre. Vous aurez remarqué qu'une "doublette" du même genre est réunie à l'écran, Nora et Henri étant respectivement incarnés par Vimala Pons et William Lebghil. Tous deux inspirés, ils affichent même une complémentarité idéale. C'est en fait pour eux que j'ai voulu voir le film. Je ne suis pas déçu...

Le beau rôle
Film
français de Victor Rodenbach (2024)
Enfin un long-métrage mieux écrit qu'une franchouillardise lambda ! J'oserai même dire qu'il y a quelques très belles scènes de cinéma dans ce premier opus du jeune auteur (diplômé de la Fémis en 2012). Attention, un spoiler: certains l'ont perçu comme un lointain héritier des comédies de mariage de Hollywood, telles que New York - Miami ou Joies matrimoniales, par exemple. J'essayerai d'en voir d'autres...

4 commentaires:

Pascale a dit…

Hélas je n'ai pas pu, Lebghil m'est absolument INSUPPORTABLE et je venais de me faire violence avec Joli joli qui m'a paru nul nul commme il le... chante (!!!) dès la 1ère scène.

Pascale a dit…

Évidemment je n'ai pas vu le film (rien que dans la BA je trouvais l'acteur mauvais) mais ☆☆☆ à Yannick...

Martin a dit…

Ah ! J'étais sûr que tu tiquerais sur le nom de William Lebghil. Je n'ai jamais bien compris ce que tu lui reprochais exactement. J'admets qu'il y a de bien meilleurs acteurs, mais...

C'est une allergie ?

Martin a dit…

OK. C'est moi qui enchaîne deux films dans l'univers du théâtre, mais bon... ils ne sont pas forcément comparables, au fond. J'ai mis trois étoiles à "Yannick" parce que j'ai l'impression que Dupieux tourne en rond et qu'ici, en prime, ils oublient une partie de ses acteurs en cours de route.

Franchement, Blanche Gardin n'a presque que "Si tu nous sors de là, je couche avec toi" comme réplique !