vendredi 7 février 2025

Sur la bonne voix

"C'est dommage que tu l'aies regardé en VF": une phrase que j'ai lue dernièrement sur le compte Insta d'une jeune cinéphile qui évoquait avec franchise ses réserves sur Indiana Jones et le temple maudit. Or, je ne suis pas certain de l'avoir jamais vu en version originale ! J'ai pensé que cela pouvait devenir le sujet d'une (brève) chronique...

Dans la très grande majorité des cas, je regarde les films étrangers dans leur(s) langue(s) d'origine (avec sous-titres, bien évidemment). Il m'arrive de choisir la version doublée quand je ne suis pas seul devant l'écran et/ou quand je retrouve un film que j'avais découvert en français - certains avaient d'excellents comédiens de doublage. Parfois, je me demande aussi comment certains films francophones peuvent être traduits (exemple: Les tontons flingueurs ci-dessus). J'ai un vague souvenir d'un séjour en Allemagne dans une famille d'accueil où j'avais vu une adaptation de Jean Cocteau, Les enfants terribles, dans la langue de Goethe. Ce qui était plutôt... surprenant.

Le 5 du mois dernier, de nombreux passionnés de cinéma en France ont rendu hommage au grand Benoît Allemane, qui venait de mourir quelques jours après avoir atteint l'âge de 82 ans. Ce comédien méconnu du grand public - un "fourre-tout" dans lequel je me place volontiers - arpentait les planches depuis 1963 et a fait une carrière d'acteur épatante, au théâtre, donc, mais aussi au cinéma, à la télé et même sur le Web. La photographie ci-dessus (© Nicolas Abraham) date de 2015 et le présente dans une autre des activités artistiques qui ont jalonné son parcours: celle de doubleur. Son superbe timbre grave lui aura notamment permis d'être, à près de 50 reprises, la voix française d'un très célèbre confrère américain: Morgan Freeman. Comme vous pourrez aisément le vérifier, il avait un talent rare ! Mais j'avais prévu de faire court, ce vendredi, et je me disperse. Bilan: il est très probable que je revienne sur ce sujet un autre jour...

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Et en attendant...

Je suis évidemment curieux de votre position dans ce débat VO/VF. Et, si vous avez aussi une anecdote pour le nourrir, partagez-la donc !

4 commentaires:

tadloiducine a dit…

Avec les DVD qui permettent de sélectionner à part langue et sous-titres, vous livrez-vous à l'expérience (pour des films en langue étrangère, en général anglo-saxons) de mettre à la fois la VF et les sous-titres français? Il y a des fois où les "choix" différents faits dans l'une et l'autre version sautent aux yeux (et aux oreilles)... ;-/ (montants multipliés ou divisés par 10, parties non traduites dans l'une des versions - en général les sous-titres...). Il s'agit bien de "versions" différentes...
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

Martin a dit…

Eh oui, le français n'étant pas une langue réputée pour sa concision, les sous-titres sont souvent plus courts que la langue parlée ! J'aimerais d'ailleurs avoir l'occasion d'en parler avec un pro de la traduction.

Et puis, j'imagine qu'il y a forcément quelques erreurs, parfois.

Pascale a dit…

Comme toi ou à peu près, en salle et en première intention c'est VO obligatoire. Entendre parfois la BA de Un parfait inconnu (par exemple) en VF en ce moment est insupportable.
Autre exemple, j'ai vu Wonka en français (pas le choix, il n'est sorti chez moi que dans cette version) et je suis convaincue que c'est à cause de cela que j'ai moyennement apprécié le film.
Par contre, à la télé quand j'ai vu le film au moins une fois en VO, je suis moins intransigeante.
Mais comme je me débrouille en anglais, parfois les sous titres me laissent perplexe.
Parfois c'est drôle : "Jesus Christ" souvent traduit par "merde".

Martin a dit…

Oui, on est exactement sur la même longueur d'ondes, Pascale.
Pour "Wonka", les chansons sont traduites, non ? C'est souvent un désastre.

Effectivement, quand tu maîtrises bien la langue de départ, tu as des surprises.
Bonnes ou mauvaises, d'ailleurs, et ton anecdote sur JC est franchement très drôle.