Paris, Nancy, Reims, Rouen et Le Havre: c'est au nord de la France que j'ai passé la moitié de ma vie jusqu'à aujourd'hui. Je me souviens des gentilles moqueries de mes cousins sudistes et de leur certitude d'avoir à affronter des températures polaires en me rendant visite. J'ai attendu le mois dernier pour enfin découvrir Nanouk l'Esquimau !
Je crois toutefois que c'est à Nice (ou dans ses environs immédiats) que, pour la première fois, j'ai eu vent de ce film d'un autre âge. Aucun doute, le grand froid est de mise: comme son nom l'indique explicitement, cette très ancienne oeuvre de cinéma fait le portrait d'un Inuit, ainsi que l'on appelle désormais les peuples autochtones des régions arctiques de l'Amérique du Nord. Tourné sur ces terres inhospitalières au tout début du siècle dernier, Nanouk l'Esquimau est le plus souvent présenté comme l'un des premiers documentaires de l'histoire du cinéma, mais ce n'est pas tout à fait vrai, en réalité. L'homme est filmé avec sa vraie famille et ses vrais chiens, d'accord. Après ma séance, j'ai appris que Robert J. Flaherty, le réalisateur américain parti capter ces images, avait dû retourner sur le terrain après avoir perdu un premier film dans un incendie. On sait en outre qu'il a mis en scène certaines séquences, au détriment de la vérité "pure". Mais il l'aurait fait sans mentir à ses hôtes et en veillant bien à leur montrer le résultat de son travail au fil de l'avancée du projet...
La manière dont le film a été produit est aussi savoureuse qu'insolite. Nanouk l'Esquimau fut en effet financé par Révillon Frères, fourreur parisien, et inspira le nom donné ensuite à une fameuse gourmandise glacée. Je vous rassure tout de suite: il y a d'autres (bonnes) raisons pour qu'il soit perçu de nos jours comme un véritable film-culte. Formidablement conservées, les images ont ce pouvoir de séduction particulier que possèdent en général les grands classiques du muet. Les cartons explicatifs, eux, sont parfois un peu trop grandiloquents, mais nous aident à mieux appréhender ce qui nous est donné à voir. Personnellement, j'ai eu la chance de profiter de tout cela à l'occasion d'un ciné-concert de la compositrice et batteuse jazz Anne Paceo. Mieux encore: c'était en fait un mardi après-midi, au coeur d'une salle de taille significative et pour une bonne partie remplie d'enfants attentifs. Croyez-moi: le spectacle, intemporel, peut aussi bien plaire aux bambins du 21ème siècle qu'aux adultes qui y assistent avec eux. Et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde pendant la projection !
Je crois toutefois que c'est à Nice (ou dans ses environs immédiats) que, pour la première fois, j'ai eu vent de ce film d'un autre âge. Aucun doute, le grand froid est de mise: comme son nom l'indique explicitement, cette très ancienne oeuvre de cinéma fait le portrait d'un Inuit, ainsi que l'on appelle désormais les peuples autochtones des régions arctiques de l'Amérique du Nord. Tourné sur ces terres inhospitalières au tout début du siècle dernier, Nanouk l'Esquimau est le plus souvent présenté comme l'un des premiers documentaires de l'histoire du cinéma, mais ce n'est pas tout à fait vrai, en réalité. L'homme est filmé avec sa vraie famille et ses vrais chiens, d'accord. Après ma séance, j'ai appris que Robert J. Flaherty, le réalisateur américain parti capter ces images, avait dû retourner sur le terrain après avoir perdu un premier film dans un incendie. On sait en outre qu'il a mis en scène certaines séquences, au détriment de la vérité "pure". Mais il l'aurait fait sans mentir à ses hôtes et en veillant bien à leur montrer le résultat de son travail au fil de l'avancée du projet...
La manière dont le film a été produit est aussi savoureuse qu'insolite. Nanouk l'Esquimau fut en effet financé par Révillon Frères, fourreur parisien, et inspira le nom donné ensuite à une fameuse gourmandise glacée. Je vous rassure tout de suite: il y a d'autres (bonnes) raisons pour qu'il soit perçu de nos jours comme un véritable film-culte. Formidablement conservées, les images ont ce pouvoir de séduction particulier que possèdent en général les grands classiques du muet. Les cartons explicatifs, eux, sont parfois un peu trop grandiloquents, mais nous aident à mieux appréhender ce qui nous est donné à voir. Personnellement, j'ai eu la chance de profiter de tout cela à l'occasion d'un ciné-concert de la compositrice et batteuse jazz Anne Paceo. Mieux encore: c'était en fait un mardi après-midi, au coeur d'une salle de taille significative et pour une bonne partie remplie d'enfants attentifs. Croyez-moi: le spectacle, intemporel, peut aussi bien plaire aux bambins du 21ème siècle qu'aux adultes qui y assistent avec eux. Et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde pendant la projection !
Nanouk l'Esquimau
Film (franco-)américain de Robert J. Flaherty (1922)
Cet objet de curiosité conserve quelque chose de très touchant en lui qui l'aide à briller encore. Son aspect ethnographique m'a rappelé celui... de La chasse au lion à l'arc ! Précision: c'est grâce à Tabou et donc à Bora-Bora que j'ai fait connaissance avec R. J. Flaherty. L'Arctique ? Je l'ai vu dans deux thrillers - Far North et On the ice - et un (beau) film animé, Tout en haut du monde. De quoi s'évader...
Film (franco-)américain de Robert J. Flaherty (1922)
Cet objet de curiosité conserve quelque chose de très touchant en lui qui l'aide à briller encore. Son aspect ethnographique m'a rappelé celui... de La chasse au lion à l'arc ! Précision: c'est grâce à Tabou et donc à Bora-Bora que j'ai fait connaissance avec R. J. Flaherty. L'Arctique ? Je l'ai vu dans deux thrillers - Far North et On the ice - et un (beau) film animé, Tout en haut du monde. De quoi s'évader...
6 commentaires:
Je l'ai vu à sa sortie.
Mais non... Je ne l'ai pas vu :-)
Tu étais trop jeune, à l'époque.
Le mieux serait de t'offrir une séance de rattrapage, à l'occase.
Vu un soir très tard à la tv il y a plusieurs décennies. La seule image qui m'est restée est le blizzard sur la neige. Je serai incapable de raconter un quelconque résumé :)
Je suppose que "Nanouk" ne procure pas forcément une grande émotion quand on le découvre depuis son canapé. Je me sens en tout cas chanceux d'avoir pu le voir dans une salle bien remplie, sur un bel écran et en ciné-concert.
Pour ce qui est de l'histoire... faire un résumé n'a pas forcément d'intérêt, vu que le film est plutôt une suite de saynètes qu'un récit d'un seul tenant.
Hello Martin. Merci pour ce rebond vers mon article (2006!). Bien sûr la méthode Flaherty a depuis été objet de polémiques mais il faut toujours revenir au contexte historique. Un siècle est passé. Je suis un peu plus sensible à L'homme d'Aran. Irlande oblige. Et j'ai eu l'occasion de visiter Aran. Pas l'Arctique.
Lundi je reste au Nord, mais un peu moins nord. Je présente Les feuilles mortes de Kaurismaki. A bientôt.
Salut l'ami ! Et pas de quoi pour le rebond ! 2006, c'est moins loin que 1922.
Moi, j'aime "Tabou", mais il paraît que Flaherty n'a pas suivi Murnau jusqu'à la fin...
Je note "L'homme d'Aran". Et je penserai à toi lundi soir.
Je suis sûr que le public va se régaler. Aki K. et toi, ça fait une double garantie !
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