lundi 13 novembre 2023

Instinctivement

Immédiat et inexpliqué: dans Le règne animal, il nous est demandé d'accepter l'idée qu'un phénomène puisse transformer certains êtres humains en bêtes - ours, aigle, poulpe, grenouille ou même pangolin ! J'apprécie les artistes français qui s'essayent au cinéma de genre. Thomas Cailley en fait partie... et cela m'a fait plaisir de le retrouver.
 
C'est avec la même satisfaction que j'ai regardé Le règne animal sans tellement me poser de questions. J'y ai découvert un acteur plutôt intéressant en la personne de Paul Kircher, 21 ans. Le scénario le rajeunit un peu, puisqu'il incarne un adolescent, encore au lycée. Avec son père, le jeune homme démarre une nouvelle vie dans le sud de la France, à proximité du lieu où sa mère doit être hospitalisée comme l'une des victimes du phénomène que je viens d'évoquer. Problème: l'ambulance qui la conduit vers cet établissement de soins sort de la route et ses passagers disparaissent alors dans la nature. C'est le point de départ de ce qu'on pourrait appeler un parcours initiatique pour le jeune héros de ce long-métrage assez surprenant. D'après moi, le mieux est de se laisser guider: je ne crois pas utile d'analyser ce qui se passe pour apprécier ce récit vraiment original. Original par nature, pourrais-je dire, en jouant un peu avec les mots !

Vous avez peur d'être largué(e)s ? Je dois vous avouer que le casting m'a aidé à trouver des repères. Au milieu d'une foule d'interprètes inconnus, j'y ai en effet retrouvé un duo d'acteurs que j'apprécie particulièrement, j'ai nommé Adèle Exarchopoulos et Romain Duris. Elle, gendarme, est certes moins mise en avant que lui, brave type fort préoccupé par la santé de sa compagne et la sérénité de son fils. Or, malgré cela, leur binôme fonctionne et s'avère plutôt attachant. Au-delà de ces vagues considérations liées au jeu, Le règne animal parvient à créer un univers tout à la fois fantastique et crédible. Bonus appréciable: quelques très belles scènes (de nuit, notamment). Le décor naturel des Landes de Gascogne joue sans doute beaucoup dans le vif plaisir que j'ai eu, ici et là, à contempler certains plans. Notez par ailleurs que les  effets spéciaux sont vraiment réussis ! Intelligemment, le film n'en abuse pas - et c'est ma foi très bien ainsi.

Le règne animal
Film français de Thomas Cailley (2023)

Une surprise toute relative, mais un long-métrage que j'ai apprécié. Oui, parfois, la joie au cinéma, ce n'est pas plus compliqué que cela ! Certain(e)s d'entre vous se souviendront peut-être que le cinéaste était déjà derrière Les combattants. Cette fois, un lien de cousinage me paraît possible avec des films comme Vincent n'a pas d'écailles ou La dernière vie de Simon. Où l'inattendu survient, sans préavis...

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Et maintenant, pour d'autres opinions...

Je vous recommande de consulter aussi les avis de Pascale et Dasola. J'ai noté également que celui de Princécranoir était des plus cinglants.

2 commentaires:

Pascale a dit…

Ce beau film m'a énormément touchée.
Je trouve que c'est une grande réussite à tout point de vue.
Je le mets en parallèle avec Acide qui m'a fait beaucoup d'effet également.

Martin a dit…

"Acide", je l'ai finalement laissé passer. Rattrapage possible en vidéo d'ici quelques mois ou années. Mais j'ai l'impression que la France monte en gamme pour ce qui est du cinéma de genre... et ça me fait plaisir.

J'attends maintenant les remarques (acides !) de notre ami Princécranoir...