Corbucci, Leone et... Sollima: né avant les deux autres, mais lancé dans sa carrière de réalisateur un peu après eux, le troisième Sergio du western italien n'a pas nécessairement acquis la même notoriété. C'est toutefois en confiance - et sur la foi de critiques élogieuses - que j'ai regardé Le dernier face à face. Et c'était un choix judicieux !
La Nouvelle-Angleterre est une région du nord-est des États-Unis. Grande comme un tiers de la France métropolitaine, elle a Boston pour ville principale - NB: c'est aussi la capitale du Massachusetts. Quand le film commence, Brett Fletcher, un professeur d'université respecté, quitte son poste pour partir soigner sa maladie respiratoire au Texas, sous des températures supposément plus favorables. Problème: au Sud, les moeurs de la population sont bien différentes. Fletcher s'en apercevra vite quand il délivrera une leçon d'humanisme à un shérif des environs, avant d'être... pris en otage par le bandit que ce dernier rudoyait. Désormais, attention: Le dernier face à face du titre n'est pas forcément celui que vous avez pu vous imaginer. Rapidement, victime et bourreau se moquent de leurs différences supposées, au point même de fraterniser. La suite vaut le détour ! Vraiment, il serait dommage de limiter cet opus au côté "spaghetti"...
Souvent lié à des producteurs espagnols, les trois cinéastes italiens que j'évoquais en tout début de chronique ont su revisiter un genre des plus codifiés et livrer de l'Ouest leur propre vision, plus mordante. Inutile d'attendre que les personnages soient des modèles de vertu ! Dans Le dernier face à face comme dans plusieurs autres westerns nés en Europe, les considérations morales sont de fait mises de côté. Les rôles peuvent alors s'inverser: le bon devient une brute et la brute fait le chemin inverse, sans renier pour autant ses valeurs de truand. Tout cela exige peut-être de ne réserver le film qu'à un public averti. Pour autant, je trouve le propos intéressant et propice aux débats. "La violence individuelle, c'est un crime. La violence de masse, c’est l’Histoire", juge un personnage, comme pour justifier son attitude ambigüe, à rebours de l'héroïsme classique des cow-boys américains. Évidemment, à l'époque de la sortie du film, ce type de discours devait en décoiffer plus d'un - alors même qu'il fait sens de nos jours. Je vous laisse y réfléchir tout en savourant la B.O. d'Ennio Morricone !
Le dernier face à face
Film hispano-italien de Sergio Sollima (1967)
Un beau voyage avec deux des grandes têtes d'affiche de ce cinéma transalpin: les charismatiques Tomás Milián et Gian Maria Volontè. Vous avez aimé le premier ? Il régale dans Colorado (sorti en 1966). Le second, lui, était le bad guy de Et pour quelques dollars de plus. El mercenario et Le grand silence pourraient vous plaire également. Ainsi que Mon nom est personne, à la fois hommage et conclusion...
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Deux choses à savoir encore...
Aïe ! Le film circule parfois sous un titre Il était une fois en Arizona. Jadis charcuté lors du montage, il a récemment retrouvé un format plus complet (1h50 environ) et jugé proche des intentions de Sollima.
Souvent lié à des producteurs espagnols, les trois cinéastes italiens que j'évoquais en tout début de chronique ont su revisiter un genre des plus codifiés et livrer de l'Ouest leur propre vision, plus mordante. Inutile d'attendre que les personnages soient des modèles de vertu ! Dans Le dernier face à face comme dans plusieurs autres westerns nés en Europe, les considérations morales sont de fait mises de côté. Les rôles peuvent alors s'inverser: le bon devient une brute et la brute fait le chemin inverse, sans renier pour autant ses valeurs de truand. Tout cela exige peut-être de ne réserver le film qu'à un public averti. Pour autant, je trouve le propos intéressant et propice aux débats. "La violence individuelle, c'est un crime. La violence de masse, c’est l’Histoire", juge un personnage, comme pour justifier son attitude ambigüe, à rebours de l'héroïsme classique des cow-boys américains. Évidemment, à l'époque de la sortie du film, ce type de discours devait en décoiffer plus d'un - alors même qu'il fait sens de nos jours. Je vous laisse y réfléchir tout en savourant la B.O. d'Ennio Morricone !
Le dernier face à face
Film hispano-italien de Sergio Sollima (1967)
Un beau voyage avec deux des grandes têtes d'affiche de ce cinéma transalpin: les charismatiques Tomás Milián et Gian Maria Volontè. Vous avez aimé le premier ? Il régale dans Colorado (sorti en 1966). Le second, lui, était le bad guy de Et pour quelques dollars de plus. El mercenario et Le grand silence pourraient vous plaire également. Ainsi que Mon nom est personne, à la fois hommage et conclusion...
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Deux choses à savoir encore...
Aïe ! Le film circule parfois sous un titre Il était une fois en Arizona. Jadis charcuté lors du montage, il a récemment retrouvé un format plus complet (1h50 environ) et jugé proche des intentions de Sollima.
Une autre chronique ?
Oui: j'en ai repéré une, encore récente, du côté de "L'oeil sur l'écran".
Et enfin, pour marquer le coup...
Salutations à l'ami Vincent, grand défenseur des westerns européens !
4 commentaires:
Hélas en 1967 les westerns transalpins aussi pertinents soient ils , étaient considérés comme un sous genre, seulement dignes des cinémas de quartier, destinés à un public populaire avide d'action et de violence gratuite...Serge Daney lui même reconnaîtra sur le tard être passé à coté du genre , y compris des films de Leone, et faisant son mea culpa qualifiera « le bon la brute et le truand » de film « à l'heure »...
Eh oui, c'est tout un pan d'une cinéphilie alternative que les critiques ont trop souvent négligé ! Les quelques séances de rattrapage qui restent possibles aujourd'hui m'ont jusqu'à présent réservé d'assez bonnes surprises. Et je compte bien poursuivre mes explorations...
J'ai du mal à imaginer comment on peut passer à côté d'un film comme "Le bon, la brute et le truand", cela dit.
Merci pour le clin d’œil :) très beau film, sans doute un de ses plus aboutis. Tu peux aller les yeux fermés (enfin, façon de parler) sur les deux autres, "Colorado" et "Saludos Hombre !" qui abordent les mêmes thèmes et déploient les mêmes qualités de mise en scène. Sans parler des superbes bandes sonores.
Avec plaisir, cher ami ! J'ai vraiment été séduit par ce film, à vrai dire.
"Colorado", je l'ai déjà vu et le place un (petit) cran en-dessous. Il me restera donc à découvrir "Saludos Hombre !". Sans être impatient, j'en ai tout de même une belle envie. Merci du tuyau !
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