lundi 15 mars 2021

Braquages

Vous savez que j'aime rapprocher les films entre eux. Les différences qui séparent les deux opus dont je voulais vous entretenir aujourd'hui ne m'ont pas empêché de remarquer qu'il est question d'un braquage dans l'un et l'autre de ces récits. D'où mon envie de les aborder ensemble dans un diptyque, il est vrai un peu "tiré par les cheveux"...

Tueurs
Film belge de François Troukens et Jean-François Hensgens (2017)

Avec Olivier Gourmet et Bouli Lanners en tête d'affiche, il faut dire que ce polar m'attirait beaucoup. Âmes sensibles, soyez prévenues d'office: c'est un vrai film noir, sans concession et violent. L'intrigue tourne autour d'une bande de truands, en route pour un dernier coup. Leur casse ultime est une vraie réussite, mais tout dégénère soudain lorsqu'ils s'extraient du lieu de leur crime: les malchanceux anonymes qui passaient dans le coin sont abattus sans sommation. La police identifie une magistrate parmi les victimes... et ce n'est que le début d'une longue cavale, rythmée par de spectaculaires rebondissements. Comme ma notation peut vous le laisser supposer, je me suis régalé avec cette histoire réglée au cordeau et inspirée par le parcours sanglant de ceux que les Belges ont appelé "les tueurs du Brabant". Une affaire criminelle des années 80, encore non totalement élucidée. Un terreau idéal pour un film musclé et qui ne laisse pas indifférent...

 
L'affaire Thomas Crown
Film américain de Norman Jewison (1968)

Changement d'atmosphère radical avec ce grand classique du cinéma américain dont, jusqu'alors, je ne connaissais que le titre français. Avec Faye Dunaway et Steve McQueen en duo-vedette, la dimension glamour du long-métrage saute aux yeux, au risque de détourner notre attention du scénario. Un braquage de banque préparé au quart de poil tourne à l'avantage du cerveau de l'opération: le propriétaire légitime de l'établissement de crédit ! Ce fringuant trentenaire rongé par l'ennui est alors traqué par une très jolie jeune femme, experte des assurances bientôt tombée sous le charme de ses grands yeux bleus et de son sourire Ultra Brite (à moins que ce ne soit lui qui...). Une partie d'échecs et un lonnnnnnng baiser plus tard, j'ai bien senti qu'il ne fallait pas espérer plus ici qu'une romance vintage, sublimée par la bande originale - oscarisée ! - d'un dénommé Michel Legrand. Légère déception au final: j'attendais quelque chose de moins sucré...

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Pour finir, un constat et une invitation au débat...

Aucun de mes habituels blogs-références n'évoque l'un de ces films. Vous auriez d'autres braquages en vue ? Je reste donc à votre écoute !

6 commentaires:

cc rider a dit…

3 étoiles pour l'un des 5 films qui contribuèrent à la légende de Steve Mc Queen , la note est un peu sévère. Au delà de la prestation de Steve , et du glamour de Faye , la réalisation de Jewison novatrice à l'époque grâce au split screen et au rythme qu''elle impose me paraît en cohérence avec l'affrontement des deux protagonistes dénuée de toute violence physique.....sucrée ? Par rapport aux tueurs du Brabant c'est évident...

eeguab a dit…

Hey Martin. Mon braquage culte ne t'étonnera pas. Le pigeon de Mario Monicelli où des bras cassés (Marcello a, je crois, vraiment le bras cassé 😀), ont pour tout butin un plat de spaghetti. Un régal. Le film, les spaghetti je sais pas.
🍲

Martin a dit…

@CC Rider:

Désolé pour le légende, mais oui, ma note est sévère. Je m'attendais à autre chose. Sur le plan technique, je vous donne raison: le film a quelque chose de novateur. Mais j'ai sans doute eu tort de le regarder en pensant voir un film de braquage. Je crois que c'est surtout une romance contrariée. On a le droit de ne pas être d'accord ou de l'être (et d'aimer ça).

Si vous repassez par là, je serais curieux de connaître les quatre autres films références de McQueen.

Martin a dit…

@Eeguab:

Il faudrait que je le revoie, ton volatile: je l'avais peu apprécié la première fois, mais, grâce à toi notamment, je connais mieux la comédie italienne désormais et ça pourrait me rendre la revoyure agréable.

En attendant, tu me donnes envie de spaghetti !

cc rider a dit…

Les sept mercenaires , ou encore acteur sous contrat à la télévision il vole la vedette à Yul Brynner.

La grande Évasion , ou il gagne son surnom de « roi du cool ».

la canonnière du Yang- Tsé, ou face un acteur du calibre de Richard Attenborough, il livre une prestation tout en retenue qui lui vaudra sa seule nomination aux oscars ...

Bullit ou il impose un nouveau modèle de flic de cinéma qui fera date...

Au fait mon film de braquage préféré : « du rififi chez les hommes » de Jules Dassin actuellement sur Arte , la scéne du cambriolage est un modèle du genre...

Martin a dit…

Merci pour ces très précises précisions, CC Rider !

Je n'ai vu que "Bullit", dans cette liste, et ça m'avait laisse froid. Je m'attendais à y trouver "Papillon". Et j'ai adoré Steve McQueen dans "Une certaine rencontre" (Love with the proper stranger).

"Du rififi chez les hommes", autre sujet: je l'ai chroniqué et beaucoup aimé.