samedi 20 février 2021

Façon puzzle

"Le cinéma reste un art secondaire en Roumanie". Ce n'est pas moi qui le dis, mais Corneliu Porumboiu, un cinéaste que j'ai découvert récemment avec le dernier de ses cinq longs-métrages: Les siffleurs. Son pays, assure-t-il, aurait perdu deux générations de spectateurs. "Mon" film d'aujourd'hui a donc des producteurs français et allemands.

Il raconte l'histoire de Cristi, un policier qui est aussi un petit truand. Difficile d'être serein: ses collègues se méfient de lui et les mafieux qui l'emploient ne lui accordent guère plus de confiance. La situation s'avère tendue, d'autant que Gilda, une très jolie femme (fatale ?), l'attire sur une île des Canaries, où il est censé apprendre un langage sifflé bien utile pour communiquer avec ses complices et faire libérer un entrepreneur véreux coincé par les flics. Vous trouvez mon résumé improbable et compliqué ? Voyez donc le film: totalement déstructuré sur le plan chronologique, il est bien loin d'être facile à comprendre ! Pire, je l'ai senti un peu "artificiel" et pour cette raison, il m'a déçu...

Jusqu'au prénom de l'héroïne, Les siffleurs reprend une bonne partie des codes du film noir, les triture dans tous les sens et accouche alors d'un récit souvent trop abscons pour être honnête. Je trouve vraiment que c'est dommage: pour avoir intégré d'autres références visuelles au cinéma classique, et notamment au western, cet "objet" hybride aurait sans doute davantage pu me parler. Son indéniable originalité a évidemment plu à d'autres et tant mieux, donc, pour la Roumanie ! Je peux - presque - comprendre ceux qui n'y voient qu'une comédie. Disons que Corneliu Porumboiu a de bonnes références, en tout cas. Je suis resté sur ma faim, mais respecte son travail. À vous de juger.

Les siffleurs
Film roumain de Corneliu Porumboiu (2019)

Pour l'aspect puzzle, Pulp fiction reste - à mes yeux - plus accessible. Ce méli-mélo policier aurait pu être ludique: je suis "passé à côté". Reste la possibilité de découvrir d'autres horizons: la froide Bucarest d'abord, puis La Gomera (île canarienne et titre original du film), avant d'atterrir à Singapour: avis, donc, aux amateurs de voyages. Bon plan: (re)voir un classique du noir au féminin, Laura ou... Gilda !

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Et qu'en pensent mes petits camarades ?

Je vous laisserai aller le découvrir chez Pascale, Dasola, Strum et Lui.

4 commentaires:

dasola a dit…

Bonjour Martin, merci pour le lien mais je n'ai rien compris au film et c'est dommage car l'histoire est traitée de manière originale. Bonne après-midi.

Martin a dit…

Pas d'quoi, Dasola. J'ai le même problème que toi.
Je me suis demandé s'il n'y avait pas un peu d'esbroufe derrière ce "mystère".

Pascale a dit…

Il ne suffit pas d'appeler son héroïne Gilda pour faire un grand film noir. La preuve avec ce film incompréhensible et qui vaut pour sa magnifique actrice à transformation.

Martin a dit…

On est d'accord. Belle actrice, film trop complexe.