Elle est tellement amoureuse de son Ruben qu'elle fait des bêtises. Luna a 18-19 ans et travaille chez un maraîcher de l'Hérault. Un soir d'été, elle offre à son petit copain un chiot volé et se fait la complice active d'une agression sur un jeune homme qui n'avait rien demandé. J'avais repéré Luna - le film - à sa sortie en salles. Printemps 2018...
Je n'ai finalement vu ce premier film français qu'il y a quelques jours. Sa réalisatrice comptait déjà une dizaine d'années de courts-métrages et (presque) autant en tant que technicienne son sur des tournages. L'expérience paye: son premier long s'avère parfaitement maîtrisé. Luna profite aussi, bien sûr, du jeu de Laëtitia Clément, débutante également, dans le rôle-titre. En fait, la totalité de la distribution s'illustre dans ce film sans véritable fausse note. Vu que son héroïne est amenée à côtoyer sa victime, cette évocation d'une adolescence n'est guère réductible à un genre: le quasi-polar qui se dessine d'abord dévie rapidement vers un film de rédemption. On espère avec Luna qu'une autre vie est possible lorsque l'on s'aperçoit de ses erreurs. Comme un nouveau départ sous la lumière crue du soleil d'Occitanie...
Je n'ai pas encore parlé de Rod Paradot, qui tient le premier rôle masculin de cette histoire: c'est à peine son deuxième film, à 24 ans seulement, et il est tout à fait juste dans cette composition difficile. Cela fait bien plaisir de voir ainsi de jeunes comédien(ne)s émerger. Le signe de la vitalité du septième art en France, a priori le seul pays en Europe à se montrer aussi souvent ouvert aux nouveaux visages. Ce n'est de fait pas très grave si Luna n'est pas le film le plus original qui soit: son petit côté "rafraîchissant" joue clairement en sa faveur. Tout au plus oserai-je reprocher au scénario d'être un peu prévisible dans sa conclusion... que je n'ai nullement l'intention de dévoiler ici. Le box-office est resté riquiqui, avec moins de 34.000 spectateurs ! Ai-je encore besoin d'ajouter que ce cinéma mérite mieux ? C'est fait.
Luna
Film français d'Elsa Diringer (2018)
Un long-métrage intéressant, même s'il demeure relativement sage. Pour un beau portrait d'adolescente, je recommande un autre film solaire et sombre à la fois: le remarquable Ava (Léa Mysius / 2017). Côté classiques, je vous ai parlé récemment de Bonjour tristesse. Maintenant, si vous préférez la forme du conte revisité, Les géants ou Hanna devraient bien mieux vous convenir. À vous d'en décider...
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Et n'oubliez pas de croiser les avis...
Vous pourriez - au moins ! - choisir de lire ceux de Pascale et Dasola.
Je n'ai finalement vu ce premier film français qu'il y a quelques jours. Sa réalisatrice comptait déjà une dizaine d'années de courts-métrages et (presque) autant en tant que technicienne son sur des tournages. L'expérience paye: son premier long s'avère parfaitement maîtrisé. Luna profite aussi, bien sûr, du jeu de Laëtitia Clément, débutante également, dans le rôle-titre. En fait, la totalité de la distribution s'illustre dans ce film sans véritable fausse note. Vu que son héroïne est amenée à côtoyer sa victime, cette évocation d'une adolescence n'est guère réductible à un genre: le quasi-polar qui se dessine d'abord dévie rapidement vers un film de rédemption. On espère avec Luna qu'une autre vie est possible lorsque l'on s'aperçoit de ses erreurs. Comme un nouveau départ sous la lumière crue du soleil d'Occitanie...
Je n'ai pas encore parlé de Rod Paradot, qui tient le premier rôle masculin de cette histoire: c'est à peine son deuxième film, à 24 ans seulement, et il est tout à fait juste dans cette composition difficile. Cela fait bien plaisir de voir ainsi de jeunes comédien(ne)s émerger. Le signe de la vitalité du septième art en France, a priori le seul pays en Europe à se montrer aussi souvent ouvert aux nouveaux visages. Ce n'est de fait pas très grave si Luna n'est pas le film le plus original qui soit: son petit côté "rafraîchissant" joue clairement en sa faveur. Tout au plus oserai-je reprocher au scénario d'être un peu prévisible dans sa conclusion... que je n'ai nullement l'intention de dévoiler ici. Le box-office est resté riquiqui, avec moins de 34.000 spectateurs ! Ai-je encore besoin d'ajouter que ce cinéma mérite mieux ? C'est fait.
Luna
Film français d'Elsa Diringer (2018)
Un long-métrage intéressant, même s'il demeure relativement sage. Pour un beau portrait d'adolescente, je recommande un autre film solaire et sombre à la fois: le remarquable Ava (Léa Mysius / 2017). Côté classiques, je vous ai parlé récemment de Bonjour tristesse. Maintenant, si vous préférez la forme du conte revisité, Les géants ou Hanna devraient bien mieux vous convenir. À vous d'en décider...
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Et n'oubliez pas de croiser les avis...
Vous pourriez - au moins ! - choisir de lire ceux de Pascale et Dasola.
4 commentaires:
Rafraichissant... il est quand même question de viol, d'avortement et d'une jeunesse qui n'a strictement pas conscience de ses actes.
Mais Rod et Laetitia sont solaires.
Tu as raison. Je voulais dire "rafraîchissant" au vu du talent des deux jeunes acteurs principaux. Le sujet lui-même est d'abord assez sordide, mais le film traite aussi de la question du pardon. Il me semble...
Je le regarderai rien que pour l'acteur Rod Paradot, qui est l'un de mes derniers coups de coeur en tant qu'acteur, avec Swann Arlaud découvert dans Petit Paysan d'Hubert Charuel. Vu dernièrement dans Perdrix d'Erwan Le Duc, que je te conseille bien volontiers.
Sentinelle !!! Quel plaisir de te lire !
C'est la première fois que je vois Rod Paradot dans un film et je l'ai trouvé très bon. J'ai aussi entendu parler de lui en bien pour son rôle dans "La tête haute".
Merci pour ton conseil sur "Perdrix". C'est un film que je voulais voir et ai laissé passer, l'oubliant quelque peu depuis sa sortie cinéma. Je me le re-note donc pour une possible séance de rattrapage. Swann Arlaud est, parmi les acteurs de sa génération, l'un de ceux que j'apprécie le plus.
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