Otto Preminger est l'un des nombreux grands réalisateurs américains dits "classiques" nés en Europe et arrivés à Hollywood dans le courant des années 30. Sa carrière aux États-Unis, lancée en 1935, a duré jusqu'en 1979, sous contrat avec les studios ou en pleine autonomie. Bonjour tristesse y est inscrit comme une production indépendante...
Adaptation fidèle (et rapide) du roman éponyme que Françoise Sagan venait d'écrire à 18 ans seulement, le film s'intéresse à un duo étonnant: Cécile et son père Raymond, Parisiens en vacances d'été dans une villa de la Côte d'Azur. Ces superbes images en couleur correspondent en fait à un flashback: les premières, en noir et blanc et accompagnées de la voix off de Cécile, laissent d'emblée supposer que tout va mal finir. On découvre alors que Raymond est un papa d'une grande gentillesse à l'égard de sa fille adolescente, mais aussi un homme si insouciant qu'il séduit facilement... et néglige parfois ses conquêtes récentes au profit de nouvelles venues. Son hédonisme aura des conséquences très violentes, mais je ne veux pas en révéler davantage ! En son temps, le film a pu faire scandale: pas illogique...
Est-ce que Bonjour tristesse m'a plu, me demanderez-vous ? Oui ! D'abord parce que Jean Seberg, qui joue Cécile, est d'un naturel confondant, du haut de ses presque vingt ans et alors qu'elle débutait juste - c'était son deuxième film, après qu'elle a joué Jeanne d'Arc pour Otto Preminger, déjà. Les personnages adultes, eux, assurent également de très belles compositions, qu'il s'agisse de David Niven, Deborah Kerr ou Mylène Demongeot. Leurs interactions multiples nourrissent un beau scénario mélodramatique - que je vous laisse découvrir. En prime, j'ai également apprécié le film d'un point de vue esthétique, même si je l'ai trouvé un peu "statique": le cadre naturel de la Riviera française m'a en fait semblé quelque peu sous-exploité. J'ai lu après coup que le tournage n'avait pas été des plus agréables pour les acteurs, mais n'ai pas l'impression que le long-métrage monté porte les stigmates de véritables dissensions avec le réalisateur. Bref, j'ai aimé ce que j'ai vu, sans vraiment me soucier du reste. L'aspect sulfureux de cette histoire s'est, de fait, largement éventé...
Bonjour tristesse
Film américain d'Otto Preminger (1958)
Le propos n'est plus vraiment moderne, mais le long-métrage conserve assez de qualités pour convaincre les cinéphiles exigeants. Pour décrire la fin d'un monde d'insouciance, Les désaxés (1961) demeure sans équivalent. Le pont que je faisais entre ce film et ceux du Nouvel Hollywood ne m'apparaît pas facilement transposable ici. Que cela ne vous prive pas de ce sommet qu'est La dernière séance !
Adaptation fidèle (et rapide) du roman éponyme que Françoise Sagan venait d'écrire à 18 ans seulement, le film s'intéresse à un duo étonnant: Cécile et son père Raymond, Parisiens en vacances d'été dans une villa de la Côte d'Azur. Ces superbes images en couleur correspondent en fait à un flashback: les premières, en noir et blanc et accompagnées de la voix off de Cécile, laissent d'emblée supposer que tout va mal finir. On découvre alors que Raymond est un papa d'une grande gentillesse à l'égard de sa fille adolescente, mais aussi un homme si insouciant qu'il séduit facilement... et néglige parfois ses conquêtes récentes au profit de nouvelles venues. Son hédonisme aura des conséquences très violentes, mais je ne veux pas en révéler davantage ! En son temps, le film a pu faire scandale: pas illogique...
Est-ce que Bonjour tristesse m'a plu, me demanderez-vous ? Oui ! D'abord parce que Jean Seberg, qui joue Cécile, est d'un naturel confondant, du haut de ses presque vingt ans et alors qu'elle débutait juste - c'était son deuxième film, après qu'elle a joué Jeanne d'Arc pour Otto Preminger, déjà. Les personnages adultes, eux, assurent également de très belles compositions, qu'il s'agisse de David Niven, Deborah Kerr ou Mylène Demongeot. Leurs interactions multiples nourrissent un beau scénario mélodramatique - que je vous laisse découvrir. En prime, j'ai également apprécié le film d'un point de vue esthétique, même si je l'ai trouvé un peu "statique": le cadre naturel de la Riviera française m'a en fait semblé quelque peu sous-exploité. J'ai lu après coup que le tournage n'avait pas été des plus agréables pour les acteurs, mais n'ai pas l'impression que le long-métrage monté porte les stigmates de véritables dissensions avec le réalisateur. Bref, j'ai aimé ce que j'ai vu, sans vraiment me soucier du reste. L'aspect sulfureux de cette histoire s'est, de fait, largement éventé...
Bonjour tristesse
Film américain d'Otto Preminger (1958)
Le propos n'est plus vraiment moderne, mais le long-métrage conserve assez de qualités pour convaincre les cinéphiles exigeants. Pour décrire la fin d'un monde d'insouciance, Les désaxés (1961) demeure sans équivalent. Le pont que je faisais entre ce film et ceux du Nouvel Hollywood ne m'apparaît pas facilement transposable ici. Que cela ne vous prive pas de ce sommet qu'est La dernière séance !
4 commentaires:
Je n'aime pas trop ce roman mais j'adore Françoise Sagan.
Les problèmes de riches ça a vite fait de m'ennuyer.
Et je trouve que Jean Seberg toute mimi certes, n'est pas une actrice très intéressante.
Je n'ai encore rien lu de François Sagan. Son livre de jeunesse n'est pas forcément révélateur, j'imagine...
Ici, je ne dirais pas qu'on parle de "problèmes de riches", mais de "problèmes vécus par des riches". Je peux comprendre que tout cela ennuie et paraisse dérisoire. Quant à Jean Seberg, je ne la connaissais guère de réputation (avec l'image iconique de la marchande de journaux de "À bout de souffle", que je n'ai pas encore pu découvrir). Ici, je l'ai trouvée juste, dans la logique de son personnage.
Ça me coupe le souffle que tu n'aies pas vu A bout de souffle. Au temps où Godard racontait des histoires.
Je n'ai pas renoncé à le découvrir. Quand ? That is the question.
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