samedi 26 janvier 2019

Mes préférences de 2018

Nous y voilà ! Pour finir cette semaine, je souhaite revenir aujourd'hui sur douze films marquants de mon année cinéma 2018. Précision: ce top concerne les longs-métrages que j'ai vus en salles entre le 1er janvier et le 31 décembre l'année dernière. Il en reste quelques-uns sortis en 2018 et que je n'ai "attrapés" que ce mois-ci...

En attendant d'y revenir, voici donc mes préférences de l'an écoulé...

1. Burning / Lee Chang-dong
Une vraie gifle et, sur fond de triangle amoureux, le sombre portrait d'une jeunesse coréenne à la dérive. Beaucoup parlent de ce thriller anxiogène comme du grand oublié du dernier palmarès cannois. L'intrigue pose de nombreuses questions et laisse planer les doutes. Entre réalité et fantasme, la mise en scène brouille les pistes à l'envi.

2. First man / Damien Chazelle
Être le premier à fouler le sol de la Lune a fait de lui un héros éternel de l'Amérique. Le film, lui, s'autorise un pas de côté et fait le choix audacieux d'aborder l'homme Neil Armstrong, dans l'ombre du mythe. Quelques scènes "technologiques" dignes des meilleurs blockbusters sont un contrepoint idéal à l'évocation de ce destin, à nul autre pareil.

3. BlackKklansman / Spike Lee
Inspiré par un personnage réel, le vieux militant de la cause noire livre une drôle de... comédie. Réussir à faire rire des discriminations et violences raciales, c'est fort, tout de même ! Je suis bien conscient que le racisme ne disparaîtra pas grâce au cinéma, mais bien heureux qu'il existe encore des artistes pour y croire. Et encore élever la voix.

4. Les bonnes manières / Marco Dutra et Juliana Rojas
On dit partout que le cinéma de genre nous a offert quelques pépites l'année dernière. C'est avec joie que je place cet film brésilien au pied de mon podium, mais aussi avec le souci de ne pas trop en dévoiler. L'histoire tourne autour de la maternité, disons, et marque un virage surprenant à mi-parcours. Tout cela tient finalement du conte cruel...

5. Pentagon papers / Steven Spielberg
Académique ? Consensuel ? Propre sur soi ? Je veux bien en convenir. Il n'empêche que j'ai aimé cette façon de rendre compte du combat que sont l'investigation journalistique et la diffusion d'infos fiables. Revenir dans l'Amérique changeante des années 70 pour l'expliquer était une bonne idée. Et le propos reste valable aujourd'hui, bien sûr !

6. La forme de l'eau / Guillermo del Toro
Le freak, c'est chic ? C'est un résumé un peu simpliste de ce film attachant et oscarisé, où une femme de ménage muette tombe amoureuse d'une créature aquatique retenue enfermée dans un labo. Superbement mise en scène, cette vraie/fausse histoire de monstre résonne comme une ode à la différence. C'est fort et ça fait du bien ! 

7. L'homme qui tua Don Quichotte / Terry Gilliam
Après des années d'attentes inassouvies, le vieux rêve d'un créateur parmi les plus fantasques accouche (évidemment) d'un film fou. Derrière la réécriture de la légende affleure une profonde mélancolie. Le combat contre les moulins serait-il perdu d'avance ? Pas sûr. Foutraque, débridé et sensible, le film pousse plutôt à rester en selle.

8. Leave no trace / Debra Granik
Une petite perle d'équilibre et de finesse. Les circonstances de la vie ont conduit un père et sa fille à vivre à l'écart de la "civilisation". Plutôt qu'au pourquoi, le film s'intéresse au comment et nous conduit délicatement à vérifier qu'il est ardu de rester en marge des normes. Pas un pamphlet, non: plutôt une douce évocation de ce qui nous unit.

9. Lady Bird / Greta Gerwig
Une ado s'émancipe et c'est tout un chamboulement pour sa famille. L'apprentissage d'une - nouvelle ? - manière de vivre ensemble structure également ce long-métrage touchant et joliment incarné. Évidemment, le cinéma américain en a vu d'autres, mais le côté "bulle de savon" de ce petit film a su m'émouvoir. Oui, c'est déjà beaucoup !

10. L'île aux chiens / Wes Anderson
Dans une ville du Japon de demain, la population canine toute entière est envoyée dans un camp isolé, au motif d'une maladie dangereuse pour les hommes. Sous couvert de pur divertissement, ce brillant film d'animation fait écho à notre monde tourmenté... et offre l'occasion d'en rire tout en se tenant debout, prêt à la résistance démocratique !

Et... Makala / Emmanuel Gras
Hors-classement, il me semble juste de citer ce film, bel exemple d'après moi de ce que le cinéma peut apporter au documentaire. Plusieurs mois après les avoir vues, je reste saisi des images captées auprès de ce charbonnier africain, au plus proche de son quotidien. Ce portrait, dépourvu de toute condescendance, m'a touché au coeur.

Et encore... The ride / Stéphanie Gillard
Hors-classement toujours, je veux retenir aussi les belles émotions procurées par cette immersion profonde au sein d'une tribu indienne d'Amérique, les Lakotas, méconnus bien que d'apparence familière. C'est avec beaucoup d'intelligence que les drames historiques vécus par ce peuple sont évoqués. Un témoignage aussi vivant que vibrant !

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Vous avez remarqué une chose ?
Puisque les documentaires sont hors-classement, il n'y a aucun film français dans mon top annuel. Une surprise: ce n'était jamais arrivé depuis 2008 (année de mon tout premier classement rétrospectif) ! Qu'ajouter ? Ce constat: notre bon cinéma national ne m'a pas déplu l'an passé, mais j'y ai vu moins d'oeuvres très marquantes qu'au cours des millésimes précédents. Mais cela n'augure de rien pour la suite...

Pour finir, quelques comparaisons...
C'est avec bonheur que je vous renvoie aux tops de Pascale, Dasola, Strum et Vincent. Je n'en ai pas trouvé d'autre sur mes blogs-amis. Cela étant dit, le débat peut se prolonger en section "commentaires" !

18 commentaires:

Pascale a dit…

Il n'y q que Makala due je ne connais.
Très heureuse de trouver Leave no trace ici que tu me fais regretter de ne pas avoir classé.
Je ne me douviens plus si tu as vu Amanda. Ce film français aurait pu faire partie de ton classement éventuellement.

Pascale a dit…

Il n'y q que Makala due je ne connais
=
Il n'y a que Makala que je ne connais pas.

Douviens... Je te laisse deviner

princecranoir a dit…

UN classement qui me ravit car j'y retrouve quelques chouchous de l'année (First man, l'île aux chiens, la forme de l'eau, …) Et tu m'intrigues avec "the ride", je ne connaissais pas ce film sur les Lakotas que je vais m'empresser d'aller découvrir sans réserve ! ;-)

Martin a dit…

@Pascale 1:

Je n'ai toujours pas vu "Amanda", mais je ne désespère pas de le rattraper. On verra bien...
"Makala" vaut vraiment le détour pour une plongée dans la vie quotidienne d'un pauvre homme d'Afrique.

Martin a dit…

@Pascale 2:

Je crois que j'ai deviné. Je suis du genre sagace, dans mon genre.

Martin a dit…

@Princécranoir:

Ravi de te ravir ! Je ne saurai trop te recommander "The ride", une chevauchée qui devrait te plaire.
Attention toutefois à ne pas le confondre avec "The rider", une fiction de Chloe Zhao, que j'ai laissé passer à regret.

Pascale a dit…

Moi j'ai vu The rider tra la lèreu

Vincent a dit…

J'ai bien aimé les deux films que j'ai vus sur ceux que tu cites, même si sur "Burning" j'ai toujours quelques réserves. Ce que je trouve amusant pour Spielberg, c'est que tout le monde, ou presque cite son film "sérieux" alors que j'ai plus été impressionné par "Ready Player One". Mais c'est déjà ça. Sinon, j'appuie le conseil de pascale, il faut voir "Amanda"

Martin a dit…

@Pascale:

Hé ouais, je sais ! Mais je pense que ce n'est qu'une question de temps avant que je te rattrape !

Martin a dit…

@Vincent:

Je suis à l'écoute de tes réserves sur "Burning", si tu as envie de détailler.

"Ready player one" ? C'est un grand film geek, mais il me tient moins à coeur que "Pentagon papers".
Que Steven Spielberg ait pu sortir deux films de cet ampleur en une année seulement m'impressionne favorablement !

Je voulais rester sur un top ten, ce qui suppose des choix draconiens...

Strum a dit…

Chouette liste d'où je ne retirerais avec conviction que La forme de l'eau (dérivatif, pour faire court) et L'homme qui tua Don Quichotte (sans queue ni tête, là aussi pour faire court).

Martin a dit…

Merci, Strum. Le côté sans queue ni tête de "L'homme qui tua Don Quichotte" m'a séduit.
Je ne comprends pas vraiment le sens de ton dérivatif pour parler de "La forme de l'eau". Une précision ?

Strum a dit…

J'ai notamment pensé à d'autres films de Del Toro en le voyant et notamment Le Labyrinthe de Pan qui m'avait autrement séduit. Plus d'arguments dans ma critique du film.

Martin a dit…

D'accord, merci pour ce retour. Je pense justement que je vais regarder "Le labyrinthe de Pan" d'ici peu.

tinalakiller a dit…

Comme toi, j'ai mis Don Quichotte dans mon top 2018 !

Martin a dit…

Cool ! Mais tu n'as plus de blog où on peut prendre connaissance des autres films...

tinalakiller a dit…

Je mets mes listes à jour sur mon compte Senscritique !

Martin a dit…

OK, merci pour cette précision. J'irai voir ça à l'occasion.