On dit que Marilyn Monroe aurait aimé faire un film sous la direction d'Alfred Hitchcock. Malgré sa fascination constante et quasi-fétichiste pour les actrices blondes, le maître du suspense fut d'une grossièreté incroyable à l'égard de la belle: "Je n'aime pas les femmes qui portent leur sexe sur la figure". Les espoirs de Marilyn restèrent donc vains...
En la regardant évoluer dans Niagara, je me disais que Hitch l'affreux était passé à côté de quelque chose. Le film m'avait été recommandé par une amie très proche, grande amatrice du cinéma hollywoodien. Confiant, j'étais d'autant plus motivé que je devais découvrir Marilyn dans un rôle de mauvaise fille, à contre-emploi, en quelque sorte. J'ignorais encore tout du scénario, qui fait d'elle une femme adultère et manipulatrice. Rose Loomis vivote avec son époux dans un motel voisin des chutes du Niagara. Le couple est censé laisser la chambre qu'il occupe aux Cutler, de jeunes mariés venus y passer une semaine de vacances. Oui mais voilà... rien ne se passe alors comme prévu. Bientôt, les deux tourtereaux ont même tout lieu de soupçonner Rose de mentir quand elle prétend son mari malade et incapable de quitter son lit. D'où, pour nous, spectateurs, un suspense très hitchcockien. Sans atteindre les sommets, l'intrigue est relativement bien menée...
Autant le dire: Marilyn est tout à fait convaincante en femme fatale. Sans elle, c'est une évidence: le film n'aurait pas la même saveur. Évidemment, le récit exploite largement les atouts de sa plastique irréprochable, mais il nous réserve aussi quelques rebondissements savamment orchestrés et nous mène vers une conclusion inattendue. J'émettrais des réserves sur le jeu de Joseph Cotten, que j'ai connu plus inspiré, mais il a le mérite de ne pas éclipser sa partenaire féminine. Et le duo Jean Peters / Casey Adams ? Je l'ai découvert avec ce film et je l'ai trouvé bon, bien que sans éclat particulier. Niagara est, dans l'ensemble, un thriller tout à fait recommandable. Seules les scènes "aquatiques", tournées en studio, accusent le poids des ans. Pour autant, cela n'a pas réellement nui à ma satisfaction devant cette production vintage en Technicolor... et tant mieux. Chère Sylvie, si tu passes par là, sois remerciée de ton très bon plan !
Niagara
Film américain de Henry Hathaway (1953)
Beaucoup de belles choses dans cet opus, que j'ai vraiment apprécié ! Assez audacieux pour l'époque, c'est un petit diamant noir. J'insiste pour vous dire qu'Alfred Hitchcock n'a pas toujours fait mieux. Objectivement, des thrillers comme Sueurs froides et Psychose pointent un bon cran au-dessus, parce qu'ils sont plus pervers encore. Pas une raison pour bouder le plaisir pris à savourer d'autres crimes...
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En complément de ma chronique...
Eeguab et Vincent ont abordé le film de manière légèrement décalée. Ideyvonne, elle, nous parle du chef décorateur et du chef costumier. Quant à Lui, il va à l'essentiel et nous propose du coup un texte court.
En la regardant évoluer dans Niagara, je me disais que Hitch l'affreux était passé à côté de quelque chose. Le film m'avait été recommandé par une amie très proche, grande amatrice du cinéma hollywoodien. Confiant, j'étais d'autant plus motivé que je devais découvrir Marilyn dans un rôle de mauvaise fille, à contre-emploi, en quelque sorte. J'ignorais encore tout du scénario, qui fait d'elle une femme adultère et manipulatrice. Rose Loomis vivote avec son époux dans un motel voisin des chutes du Niagara. Le couple est censé laisser la chambre qu'il occupe aux Cutler, de jeunes mariés venus y passer une semaine de vacances. Oui mais voilà... rien ne se passe alors comme prévu. Bientôt, les deux tourtereaux ont même tout lieu de soupçonner Rose de mentir quand elle prétend son mari malade et incapable de quitter son lit. D'où, pour nous, spectateurs, un suspense très hitchcockien. Sans atteindre les sommets, l'intrigue est relativement bien menée...
Autant le dire: Marilyn est tout à fait convaincante en femme fatale. Sans elle, c'est une évidence: le film n'aurait pas la même saveur. Évidemment, le récit exploite largement les atouts de sa plastique irréprochable, mais il nous réserve aussi quelques rebondissements savamment orchestrés et nous mène vers une conclusion inattendue. J'émettrais des réserves sur le jeu de Joseph Cotten, que j'ai connu plus inspiré, mais il a le mérite de ne pas éclipser sa partenaire féminine. Et le duo Jean Peters / Casey Adams ? Je l'ai découvert avec ce film et je l'ai trouvé bon, bien que sans éclat particulier. Niagara est, dans l'ensemble, un thriller tout à fait recommandable. Seules les scènes "aquatiques", tournées en studio, accusent le poids des ans. Pour autant, cela n'a pas réellement nui à ma satisfaction devant cette production vintage en Technicolor... et tant mieux. Chère Sylvie, si tu passes par là, sois remerciée de ton très bon plan !
Niagara
Film américain de Henry Hathaway (1953)
Beaucoup de belles choses dans cet opus, que j'ai vraiment apprécié ! Assez audacieux pour l'époque, c'est un petit diamant noir. J'insiste pour vous dire qu'Alfred Hitchcock n'a pas toujours fait mieux. Objectivement, des thrillers comme Sueurs froides et Psychose pointent un bon cran au-dessus, parce qu'ils sont plus pervers encore. Pas une raison pour bouder le plaisir pris à savourer d'autres crimes...
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En complément de ma chronique...
Eeguab et Vincent ont abordé le film de manière légèrement décalée. Ideyvonne, elle, nous parle du chef décorateur et du chef costumier. Quant à Lui, il va à l'essentiel et nous propose du coup un texte court.
6 commentaires:
Ce que les réalisateurs peuvent être mufles !!!
Je ne vois pas que ce Kim Novak ou Tippi Hedren, voire Grace Kelly portent sur leur visage à part leur sexe !
Tant pis pour Hitch dont le visage (et le reste) est par contre un remède contre l'amour !
Je suis triste pour Marilyn qui une fois de plus a dû être déçue par un homme.
Elle est divine dans ce rôle de vilaine.
P.S. : j'adore Hitchcock.
Si Jean Peters en gentille brune est un peu éclipsée par Marylin la méchante blonde, n'oublions pas qu'en un peu plus de dix ans de carriére elle a tourné avec les plus grands : kazan (viva zapata), Tourneur ou elle incarne une "Flibustiére des Antilles" d'anthologie, Fuller (le port de la drogue)...
Sans oublier Aldrich ou elle joue la femme de Burt Lancaster dans l'un de mes westerns favoris, Bronco Apache...
Actrice à redécouvrir donc..
@Pascale:
Je pense que Hitch était vraiment un sale type, en dépit de son talent évident.
Avec Tipi Hedren, notamment, il s'est très mal comporté sur le tournage des "Oiseaux".
Pour ce qui est de Marilyn, elle est vraiment très bien ici, en effet. Tant pis pour Alfred, comme tu dis !
@CC Rider:
Vous avez bien raison de mettre en avant l'interprétation de Jean Peters. Elle le mérite !
Je vous avoue que je découvrais cette actrice avec ce rôle plus fort qu'on ne peut le croire de prime abord.
Merci pour la liste des autres films que vous avez cités. Cela alimente mon appétit de cinéma classique.
Pour la scène où elle est filmée de dos afin de voir son déhanché, et bien ils n'ont pas hésité à lui faire un talon plus petit que l'autre !
Oui Hitchcock est passé à côté de cette actrice qu'il aurait pu tellement aider à passer à d'autres genres cinématographiques... Oui mais voilà, Qui à cette époque voulait voir Marilyn autrement qu'un sexe symbole ???
Elle est excellente, cette anecdote du talon plus petit ! Merci, Ideyvonne !
Le fit que Hitch soit passé à côté ne me dérange pas trop, mais quelle vulgarité !
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