J'allais écrire qu'il m'a fallu du temps pour entrer dans Train de vies. Et puis, tout à coup, je me suis rappelé de ce que Paul Vecchiali a dit lorsqu'il a répondu à l'invitation de notre association: ce sont les films qui entrent en nous (ou pas) - et c'est l'opinion d'un cinéphile avisé ! Maintenant, plutôt que d'en débattre, je vais vous parler de ce film...
Premier point: il gagne à être vu en diptyque avec Les 7 déserteurs. Paul Vecchiali a retenu les mêmes acteurs et explique qu'il a réalisé les deux longs-métrages en juste huit jours, par pur pragmatisme ! Faute de garanties météo suffisantes pour être sûr du bon déroulé complet de son tournage en extérieurs, il a profité d'avoir sa troupe sous la main pour faire coup double et s'offrir un autre opus, filmé dans le salon de sa villa, devenu pour l'occasion wagon ferroviaire. Autre différence notable entre les deux films: là où le premier offrait un temps de parole équivalent à chaque comédien, Train de vies marche dans les pas d'un seul personnage, joué par Astrid Adverbe. Rares (et courts) sont les passages joués sans elle: c'est son histoire que le film raconte, dressant ainsi, petit à petit, le portrait complexe d'une femme d'aujourd'hui, que les hommes attirent irrésistiblement. Au gré des changements de costumes, le temps passe. L'air de rien...
Je l'avoue: ce n'est que progressivement que j'ai compris le dispositif. Auparavant, je me suis laissé porter par l'idée que les saynètes concernaient des protagonistes toujours différents, même si incarnés par les mêmes acteurs. J'ai même trouvé cela étrangement fascinant. Finalement, ce n'est qu'assez tardivement que le film m'a touché. Comme souvent chez Paul Vecchiali, il me semble, Éros et Thanatos sont intimement liés, ce qui peut s'avérer assez plombant parfois. Pourtant, il y a également de très belles choses, dans Train de vies. Astrid Adverbe n'y est pas pour rien, bien sûr: son vieil ami cinéaste assume son caractère exigeant, salue volontiers le travail de chacun devant et derrière la caméra, mais dit devoir beaucoup à son actrice principale. Citons tout de même, au moins pour mémoire, les noms des huit autres: Marianne Basler, Brigitte Roüan et Simone Tassimot chez les dames, Pascal Cervo, Ugo Broussot, Jean-Philippe Puymartin, Bruno Davézé et... Paul Vecchiali lui-même chez les messieurs. Certains sont mieux connus que d'autres, mais la force est collective !
Train de vies ou les voyages d'Angélique
Film français de Paul Vecchiali (2018)
Plans quasi-fixes et longs dialogues: certains voient ce cinéma comme du théâtre filmé, ce que l'auteur réfute au simple motif que, précisément, tout est filmé - ce qui oriente évidemment le regard. Une heure vingt d'images plus tard, je suis sorti satisfait. L'expérience mérite d'être tentée, croyez-moi. Rappel: d'autres vies féminines sont racontées dans des films comme Plenty ou Respiro...
Premier point: il gagne à être vu en diptyque avec Les 7 déserteurs. Paul Vecchiali a retenu les mêmes acteurs et explique qu'il a réalisé les deux longs-métrages en juste huit jours, par pur pragmatisme ! Faute de garanties météo suffisantes pour être sûr du bon déroulé complet de son tournage en extérieurs, il a profité d'avoir sa troupe sous la main pour faire coup double et s'offrir un autre opus, filmé dans le salon de sa villa, devenu pour l'occasion wagon ferroviaire. Autre différence notable entre les deux films: là où le premier offrait un temps de parole équivalent à chaque comédien, Train de vies marche dans les pas d'un seul personnage, joué par Astrid Adverbe. Rares (et courts) sont les passages joués sans elle: c'est son histoire que le film raconte, dressant ainsi, petit à petit, le portrait complexe d'une femme d'aujourd'hui, que les hommes attirent irrésistiblement. Au gré des changements de costumes, le temps passe. L'air de rien...
Je l'avoue: ce n'est que progressivement que j'ai compris le dispositif. Auparavant, je me suis laissé porter par l'idée que les saynètes concernaient des protagonistes toujours différents, même si incarnés par les mêmes acteurs. J'ai même trouvé cela étrangement fascinant. Finalement, ce n'est qu'assez tardivement que le film m'a touché. Comme souvent chez Paul Vecchiali, il me semble, Éros et Thanatos sont intimement liés, ce qui peut s'avérer assez plombant parfois. Pourtant, il y a également de très belles choses, dans Train de vies. Astrid Adverbe n'y est pas pour rien, bien sûr: son vieil ami cinéaste assume son caractère exigeant, salue volontiers le travail de chacun devant et derrière la caméra, mais dit devoir beaucoup à son actrice principale. Citons tout de même, au moins pour mémoire, les noms des huit autres: Marianne Basler, Brigitte Roüan et Simone Tassimot chez les dames, Pascal Cervo, Ugo Broussot, Jean-Philippe Puymartin, Bruno Davézé et... Paul Vecchiali lui-même chez les messieurs. Certains sont mieux connus que d'autres, mais la force est collective !
Train de vies ou les voyages d'Angélique
Film français de Paul Vecchiali (2018)
Plans quasi-fixes et longs dialogues: certains voient ce cinéma comme du théâtre filmé, ce que l'auteur réfute au simple motif que, précisément, tout est filmé - ce qui oriente évidemment le regard. Une heure vingt d'images plus tard, je suis sorti satisfait. L'expérience mérite d'être tentée, croyez-moi. Rappel: d'autres vies féminines sont racontées dans des films comme Plenty ou Respiro...
4 commentaires:
J'ai regardé sa filmo et... Je pense n'avoir vu aucun film de ce monsieur. Il semble complètement hors circuit et pas conventionnel du tout.
Je le découvrirai peut être au cours d'un festival ou d'une rétrospective dans mon art and try.
Ah ça, c'est sûr qu'il n'est pas conventionnel, Paul Vecchiali ! Et pourtant, tu as vu: que de films !
Il se félicite d'avoir été refusé 35 fois consécutives à l'avance sur recettes. C'est un indépendant à 100%.
Il a aussi son petit caractère, ce qui est peut être drôle ou un peu déstabilisant, parfois.
Quand il a un avis tranché, il n'hésite pas à l'exprimer ! Il a écrit deux gros livres sur TOUS les films des années 30.
J'en passe et des meilleures...
Oui du coup je me suis intéressé au bonhomme. Il a fait plein de films.
Des déclarations fracassantes sur les acteurs ou réalisateurs qu'il trouve mauvais.
C'est clair qu'il n'a pas non plus la langue dans sa poche !
Après, il est aussi capable de dire beaucoup de bien quand il aime.
Sa pléthorique filmographie est assez impressionnante, comme tu l'as vu.
J'espère désormais que tu auras l'occasion de découvrir (au moins) l'un de ses films.
En 2016, on avait un peu parlé de lui avec "Le cancre"... et une première sélection à Cannes.
Il faut dire aussi que, dans ce film, il avait Catherine Deneuve comme actrice principale !
Paul Vecchiali est aussi fou de Danielle Darrieux. Elle a tourné pour lui quelques fois.
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