Le fait paraît établi: les "petits" films sont parfois aussi intéressants que les "grands". Mon idée, c'est qu'un point de départ scénaristique minimaliste peut déboucher sur une intrigue tout à fait captivante. J'illustrerai aujourd'hui mon propos en vous disant deux mots rapides sur La moustache, un long-métrage que j'ai pu revoir dernièrement...
D'abord, un livre...
Le hasard en a décidé ainsi, mais c'est la seconde fois consécutive que je suis amené à vous parler d'un film adapté d'un roman. Détail plus surprenant: là encore, c'est l'écrivain lui-même qui est passé derrière la caméra. Emmanuel Carrère connaissait donc parfaitement cette histoire un peu folle d'un mec qui décide un beau jour de raser les poils qui barrent sa lèvre supérieure... et qui se rend alors compte avec effroi que personne ne remarque la différence ! J'ai lu le bouquin et, de mémoire, je dirais que le film lui reste fidèle. Sauf sur la fin...
Ensuite, un acteur...
Comme souvent lorsqu'il s'agit d'interpréter les humeurs d'un homme tourmenté, Vincent Lindon est impeccable dans le rôle principal. L'incertitude qui colle à la peau de son personnage est retranscrite avec brio et d'autant plus prégnante que le récit pose mille questions sans y répondre. Le film nous invite à partager tous les états d'âme de son héros et à comprendre sa montée de stress. Facile, en fait ! Petit à petit, à mesure que l'étau se resserre, on oublierait presque que le film s'emballe aussi autour d'une excellente Emmanuelle Devos.
Au final, un bon suspense...
Je ne suis pas sûr que tout cela convienne vraiment à tout le monde ! Attention: je ne prétends pas qu'il y a là de quoi rebuter les âmes sensibles, mais je pense que ce qui est montré et reste inexpliqué peut désorienter franchement celles et ceux qui attendent du cinéma qu'il conserve toujours une certaine rationalité. Cela dit, qui apprécie les histoires tordues et le fait de ne pas tout comprendre systématiquement verra suffisamment de bonnes choses dans le film pour passer un moment sympa. Bilan: j'ai envie... de revenir au livre.
La moustache
Film français d'Emmanuel Carrère (2005)
La bizarrerie peut générer, c'est sûr, de vrais bons récits de cinéma. Dans le domaine de l'étrange, j'ai un vague souvenir d'un autre film français: le Lemming de Dominik Moll, sorti d'ailleurs la même année. Pour des frissons un peu plus "conventionnels", un Hitchcock lambda fera l'affaire, mais ma foi, Bunny Lake a disparu, c'est bien aussi. Mon sommet parano, si ce n'est Shining, devrait rester Le locataire !
----------
Si vous voulez en savoir (un peu) plus...
Vous pouvez toujours rendre visite à mes amis de "L'oeil sur l'écran".
D'abord, un livre...
Le hasard en a décidé ainsi, mais c'est la seconde fois consécutive que je suis amené à vous parler d'un film adapté d'un roman. Détail plus surprenant: là encore, c'est l'écrivain lui-même qui est passé derrière la caméra. Emmanuel Carrère connaissait donc parfaitement cette histoire un peu folle d'un mec qui décide un beau jour de raser les poils qui barrent sa lèvre supérieure... et qui se rend alors compte avec effroi que personne ne remarque la différence ! J'ai lu le bouquin et, de mémoire, je dirais que le film lui reste fidèle. Sauf sur la fin...
Ensuite, un acteur...
Comme souvent lorsqu'il s'agit d'interpréter les humeurs d'un homme tourmenté, Vincent Lindon est impeccable dans le rôle principal. L'incertitude qui colle à la peau de son personnage est retranscrite avec brio et d'autant plus prégnante que le récit pose mille questions sans y répondre. Le film nous invite à partager tous les états d'âme de son héros et à comprendre sa montée de stress. Facile, en fait ! Petit à petit, à mesure que l'étau se resserre, on oublierait presque que le film s'emballe aussi autour d'une excellente Emmanuelle Devos.
Au final, un bon suspense...
Je ne suis pas sûr que tout cela convienne vraiment à tout le monde ! Attention: je ne prétends pas qu'il y a là de quoi rebuter les âmes sensibles, mais je pense que ce qui est montré et reste inexpliqué peut désorienter franchement celles et ceux qui attendent du cinéma qu'il conserve toujours une certaine rationalité. Cela dit, qui apprécie les histoires tordues et le fait de ne pas tout comprendre systématiquement verra suffisamment de bonnes choses dans le film pour passer un moment sympa. Bilan: j'ai envie... de revenir au livre.
La moustache
Film français d'Emmanuel Carrère (2005)
La bizarrerie peut générer, c'est sûr, de vrais bons récits de cinéma. Dans le domaine de l'étrange, j'ai un vague souvenir d'un autre film français: le Lemming de Dominik Moll, sorti d'ailleurs la même année. Pour des frissons un peu plus "conventionnels", un Hitchcock lambda fera l'affaire, mais ma foi, Bunny Lake a disparu, c'est bien aussi. Mon sommet parano, si ce n'est Shining, devrait rester Le locataire !
----------
Si vous voulez en savoir (un peu) plus...
Vous pouvez toujours rendre visite à mes amis de "L'oeil sur l'écran".
4 commentaires:
J'en garde le vague souvenir d'un film assez flippant en effet. Avec Vincent et Emmanuel, forcément l'interprétation est du haut de gamme.
Pour Shinning... je trouve ce film d'un ennui !!! Je ne parle pas de la réalisation parfaite et des sourcils de Jack qui sont un effet spécial à eux seuls. Mais quel ennui ! J'ai retenté encore la semaine dernière... pas possible. Je m'ennuie. Avec le temps, je l'ai vu entier mais jamais en une fois.
Je souriais en voyant et surtout entendant le petit faire du tricycle dans l'hôtel. Suivant l'endroit où il passe le bruit est différent (carrelage, tapis...). Rien que ça je me disais quel génie ce Stanley, mais cette histoire ne me fait ni chaud ni froid.
Par contre, Le Locataire de "Mon" Roman (et j'ai re re vu The Ghostwriter dimanche : la perfection) est le premier film de ma vie qui m'a fait quitter la salle tellement j'étais terrorisée. Je me souviens que j'étais en bas d'une salle, que je remontais les escaliers et qu'à un moment je ne parvenais plus à bouger tellement il y avait un bruit étrange dans le film...
Par contre, rien à voir, mais je te recommande +++ Locataires de Kim Ki-duk qui est une pure merveille, revue avant hier... j'en suis encore toute retournée.
Oui je sais, c'est un peu long pour un commentaire sur une Moustache mais je suis bavarde et je n'utilise pas mon coréen donc c'est beaucoup plus simple.
Anonyme c'est moi !!!
Décidément quand c'est pas mon coréen c'est mon acer qui me joue des tours...
@Anonyme:
Nous sommes d'accord sur beaucoup de choses, sur le coup. Je vais noter "Locataires".
En revanche, très surpris que tu puisses t'ennuyer devant "Shining", même s'il est vrai que le film est (très !) particulier. M'enfin, à mes yeux, la prestation de notre ami Jack et l'effroi de cette pauvre Shelley rattrapent beaucoup de choses. Sans compter le rôle de l'enfant, assez terrifiant quand on y repense. Mais bon...
@Pascale:
Ces maudites technologies ne sont décidément pas fiables.
Cela dit, j'avais compris que c'était toi et je te remercie du coup de ce LONG commentaire.
Enregistrer un commentaire