J'ai une certaine attente quand je regarde un film d'Akira Kurosawa. Autant le dire tout de suite: La forteresse cachée m'a (un peu) laissé sur ma faim. Cet opus est souvent présenté comme la source d'inspiration de George Lucas pour la trilogie Star wars originelle. L'anecdote est un bon point de départ pour aller voir ça de plus près...
Nous revoilà donc en plein Japon médiéval ! Dans une énième guerre entre clans rivaux, Tahei et Matashichi, deux simples paysans, tentent de sauver leur peau et de fuir les combats pour vite rentrer chez eux. En chemin, ils... trouvent de l'or, rencontrent un homme taciturne bien plus fort et courageux qu'eux, et finissent également par faire la connaissance d'une princesse, menacée de décapitation par l'armée adverse, a priori triomphante. Une chose assez étonnante compte tenu du réalisateur: le ton de La forteresse cachée est badin. Blockbuster avant l'heure, le film aurait en fait été destiné à un public élargi, avant qu'Akira Kurosawa n'aborde des sujets plus personnels...
Entendons-nous bien: ce que j'ai vu n'est absolument pas mauvais. C'est - très probablement - le choix de faire de Tahei et Matashichi les personnages principaux qui m'a dérouté. Il est bien vrai cependant que ce n'est pas la seule fois où Akira Kurosawa a choisi d'adopter ainsi le point de vue des petites gens. Dans le cas présent, l'attitude geignarde et la couardise relative des deux larrons tranche toutefois avec le charisme et la noblesse des autres protagonistes. Il s'ensuit une impression de déséquilibre: La forteresse cachée m'a paru jouer sur plusieurs tableaux simultanément, sans réel point de vue établi. Quelques séquences remarquablement mises en scène et un cadre naturel exploité dans toute sa beauté m'ont cependant vite rappelé que je ne regarderai pas le premier film d'aventures japonais venu. Son (superbe) noir et blanc et une indéniable virtuosité technique ajoutent à l'émotion. George Lucas peut être fier de la comparaison !
La forteresse cachée
Film japonais d'Akira Kurosawa (1958)
Maintenant que je l'ai vu, je ne suis pas très étonné qu'on puisse considérer ce tout premier film en Cinémascope du maître japonais comme un opus "grand public". Je note qu'Akira Kurosawa reçut l'Ours d'argent au Festival de Berlin 1959 et que le film eut un vrai succès. Aussitôt après, le réalisateur créait sa propre société de production. Bon... j'ai préfèré Les sept samouraïs ou Le château de l'araignée...
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Un pas de plus pour le Movie Challenge...
C'est facile ! Je coche la case n°29: "Un film en noir et blanc".
Et, pour finir, un lien sur le blog d'un ami...
Je vous propose d'aller lire aussi ce que l'ami Eeguab a écrit.
Entendons-nous bien: ce que j'ai vu n'est absolument pas mauvais. C'est - très probablement - le choix de faire de Tahei et Matashichi les personnages principaux qui m'a dérouté. Il est bien vrai cependant que ce n'est pas la seule fois où Akira Kurosawa a choisi d'adopter ainsi le point de vue des petites gens. Dans le cas présent, l'attitude geignarde et la couardise relative des deux larrons tranche toutefois avec le charisme et la noblesse des autres protagonistes. Il s'ensuit une impression de déséquilibre: La forteresse cachée m'a paru jouer sur plusieurs tableaux simultanément, sans réel point de vue établi. Quelques séquences remarquablement mises en scène et un cadre naturel exploité dans toute sa beauté m'ont cependant vite rappelé que je ne regarderai pas le premier film d'aventures japonais venu. Son (superbe) noir et blanc et une indéniable virtuosité technique ajoutent à l'émotion. George Lucas peut être fier de la comparaison !
La forteresse cachée
Film japonais d'Akira Kurosawa (1958)
Maintenant que je l'ai vu, je ne suis pas très étonné qu'on puisse considérer ce tout premier film en Cinémascope du maître japonais comme un opus "grand public". Je note qu'Akira Kurosawa reçut l'Ours d'argent au Festival de Berlin 1959 et que le film eut un vrai succès. Aussitôt après, le réalisateur créait sa propre société de production. Bon... j'ai préfèré Les sept samouraïs ou Le château de l'araignée...
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Un pas de plus pour le Movie Challenge...
C'est facile ! Je coche la case n°29: "Un film en noir et blanc".
Et, pour finir, un lien sur le blog d'un ami...
Je vous propose d'aller lire aussi ce que l'ami Eeguab a écrit.
12 commentaires:
Ah, La Forteresse Cachée. Pour ma part, j'aime beaucoup. Grand film d'aventure picaresque avec cette patte propre à Kurosawa qui fait des paysans les héros. La mise en scène est très impressionnante avec un sens de l'espace qui laisse baba (extraordinaire scène du feu). Certes, c'est une récréation pour Kurosawa après les grands films humanistes qui vont de 1948 à 1954, que suivent ensuite trois films sombres. Mais avec quel panache il s'amuse et nous divertit ici, tout en restant fidèle à ses thèmes que l'on peut reconnaitre. Pour apprécier le film à sa juste valeur à mon avis, il ne faut pas y aller en pensant à Star Wars ou en espérant trouver des similarités (Lucas a repris quelques éléments, mais ce qui sépare La Forteresse Cachée de Star Wars est évidemment bien plus important que ce qui les rassemble).
Strum
Oui c'est beau mais c'est sûr que l'interprétation japonisano geignarde est rebutante. Ça me gêne souvent dans les films japonais tout Akira qu'il est et qu'on a pas le droit de critiquer. ..
Pour rebondir sur le commentaire de Pascale : L'interprétation peut rebuter en effet et ce n'est pas ce que je préfère dans le film (qui a dit qu'on ne pouvait pas critiquer Kurosawa ?). On peut s'y faire ou non. Vu le genre du film (aventures picaresques), elle ne me gêne pas car elle correspond aux personnages excessifs et expressifs du picaresque. Kurosawa voulait de plus faire un grand film d'aventure pour toute la famille (les enfants aiment bien la Forteresse cachée en général). Par ailleurs, dans son cinéma, Kurosawa continue certains traits du théâtre Kabuki qu'il marie souvent au personnage de bouffon de Shakespeare : l'interprétation est donc souvent exubérante dans ses films d'époque. C'est affaire aussi de différences culturelles car dans les films japonais, les sentiments sont souvent soit réprimés, soit s'expriment au premier degré. Chez Kurosawa, l'interprétation est souvent excessive et très expressive (cela correspond à son style), mais chez d'autres cinéastes japonais, elle est beaucoup plus sobre et contenue.
Strum
Exercice : barrer les "souvent" en trop dans mon commentaire ci-dessus ! :)
Strum
@Newstrum 1:
Je dois avouer que ce n'est pas dans ce film que la mise en scène de notre ami Kuro m'a le plus impressionné. Même si, compte tenu de son ancienneté, le film est assez virtuose tout de même.
Absolument d'accord en revanche pour l'aspect récréatif du film... et c'est toujours sympa d'imaginer le vieux senseï plus jeune, à mettre en scène des situations amusantes.
@Pascale:
Je vois ce que tu veux dire avec ce ton geignard, mais, si je l'ai déjà perçu dans d'autres films, je dois dire qu'il ne me semble pas revenir si souvent dans ceux qu'Akira Kurosawa.
@Newstrum 2:
Merci pour cette nouvelle contribution au débat.
Je reconnais que, comme Pascale, ce ton me gêne un peu. Mais bon...
@Newstrum 3:
Des tics d'écriture, nous en avons tous.
Pas d'inquiétude: ce n'est pas souvent que je te reprocherai d'utiliser souvent le mot souvent.
Je sors à l'instant de "Chien Enragé". J'ai beaucoup aimé.
Toshiro était d'une BEAUTE !!! ça aide !
ça geignait beaucoup moins. Et Toshiro ne geint JAMAIS de toute façon.
C'est un film un peu long car on sent que le réalisateur voulait parler de son pays en reconstruction (1949) et il y a de looooongues plages documentaires, très intéressantes d'ailleurs. Du coup parfois l'action faiblit et même si c'est inspiré de Simenon, il y a de grosses ficelles pour arriver jusqu'au coupable.
Mais Toshiro était d'une beauté !!!
http://i.imgur.com/lyW8EUw.jpg
Et je découvre en m'intéressant à son cas qu'il a failli être Dark Vador !
C'est quand même un cinéma exceptionnel.
Il y a une rétrospective Akira actuellement dans mon Art and Try. That's why ! Et après Brismtone j'avais envie de me laver les yeux...
J'ai l'impression que l'immédiate après-guerre était une période forte pour Kuro.
Je le verrais bien, ce "Chien enragé". Cela fait déjà deux fois que je le laisse passer...
Bien sûr que c'est un cinéma exceptionnel ! Et une vie qui ne l'est pas moins !
Ah... et une rétro, dis-tu ? Quelle veine !
J'espère que tu vas en profiter pour voir (et nous parler) d'autres films.
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