Il y a d'emblée quelque chose de bancal dans la nouvelle vision qu'offre Ridley Scott de Robin des bois. En effet, en confiant le rôle principal du long-métrage à Russel Crowe, tout en choisissant d'illustrer ce qui s'est passé avant qu'un homme ordinaire devienne une légende, le réalisateur britannique a certes fait preuve d'audace. Le problème vient du fait que l'acteur qu'il a sélectionné a... 46 ans. Un peu ridé, le prétendu jeunot ! Cela dit, en se laissant emporter par les événements plus que par leur supposé réalisme, voir le film n'a rien d'une corvée. Le spectacle a de la tenue, incontestablement. Moi, inconditionnel des reconstitutions historiques, je me suis régalé devant ces images. Même si elles sont en partie imaginaires.
Le scénario, lui, part donc dans un sens nouveau qu'on peut qualifier d'original. Oubliez l'archer en collants verts qui dérobe aux riches pour donner aux pauvres: cette fois-ci, Robin des bois est soldat. Piéton dans l'armée royale, il a gardé son arme, mais il est aussi parti à la croisade avec Richard. Le film démarre d'ailleurs un peu avant la mort de celui-ci, au moment où son armée finit d'assiéger un château français, juste histoire d'avoir de quoi payer sa traversée de la Manche. Le monarque passé de vie à trépas, celui qui est encore Robert Longstride devient, par un concours de circonstances qui s'ouvre tout de même par une désertion en bonne et due forme, un prestigieux chevalier, ennemi des ennemis de l'Angleterre. Invraisemblances comprises, je vous passe les détails: c'est aussi ainsi que, devenu Robin Loxley en usurpant l'identité d'un défunt, notre héros en goguette retrouve Nottingham, où ne l'attend même pas une Lady Marianne, jeune veuve qui ne le connaît pas encore...
Honnêtement, c'est avant tout ce personnage féminin qui m'a donné envie de voir le film aussitôt après sa sortie. Je ne vais pas répéter tout le bien que je pense de Cate Blanchett, mais elle a une fois encore été à la hauteur de mes attentes. Russel Crowe ? Je l'ai trouvé juste bon, mais pas exceptionnel, un peu "ailleurs", pour ainsi dire. Ce qu'il apporte de lui à "son" Robin des bois n'est pas transcendant. Après coup, je l'ai même trouvé franchement gonflé d'oser affirmer qu'il avait accepté le rôle parce qu'aucun des autres films consacrés au prince des voleurs ne l'avait convaincu, pas même le Disney ! Conclusion: mon bilan est mitigé. Il y a aussi de très belles choses dans cette proposition: Ridley Scott sait s'y prendre pour conférer aux images beaucoup de majesté. Question subsidiaire: maintenant que son héros a répondu à l'appel de la forêt de Sherwood, une suite de ses aventures pourrait-elle être tournée ? J'espère bien que non. Ce serait en totale contradiction par rapport au projet initial. Aujourd'hui, en tout cas, il ne semble pas qu'un épisode 2 soit prévu. On resterait donc sur un flamboyant générique final. Tant mieux !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire