Vous excuserez, je l'espère, ce jeu de mot un peu moyen. Fantastic Mr. Fox mérite mieux, c'est vrai. Je vais commencer cette chronique en précisant que c'est là le tout premier des films de Wes Anderson que je découvre. Amusant, d'ailleurs, car à un moment ou à un autre de leur parcours cinématographique, je crois avoir souvent été intéressé par les autres longs-métrages récents du réalisateur américain. Pourquoi inaugurer sa filmographie avec cette oeuvre atypique, en ce sens qu'elle est aussi son premier film d'animation ? Je ne me l'explique pas très bien. J'émets des hypothèses. Peut-être bien justement parce que ce jour-là, le 6 juin dernier, je n'avais pas forcément envie de voir des acteurs ? Certainement parce que j'ai une certaine admiration - et de la stupéfaction - pour le stop motion, cette technique qui permet de créer le mouvement à partir de prises de vue successives d'objets immobiles. Plus simplement, il est vrai enfin que les premiers échos autour de l'intrigue ici développée m'avaient plutôt intrigué. Sorti de la salle de cinéma, je n'étais pas déçu, bien au contraire: j'ai eu tout ce que j'attendais. Probablement même un peu plus. Comme l'ont si souvent fait les studios Pixar, Wes Anderson est parvenu à nous faire oublier qu'il était ici question de renards, des taupes et de blaireaux. Ses animaux paraissent étonnamment plus humains que les hommes et nous entraînent donc avec eux dans un univers décalé, mais sensible. C'est assez bluffant.
Alors oui, j'ose l'écrire: c'est sûr, Fantastic Mr. Fox est à ce jour l'une des meilleures choses que j'ai vues au cinéma cette année. Honnêtement, s'il ne finit pas dans mon top 10 millésime 2010, c'est que le second semestre sera d'un calibre des plus impressionnants ! Deux mots du scénario pour tous ceux qui auraient manqué le début. Nous sommes donc ici invités à suivre les pérégrinations d'un couple de renards, les bien nommés M. et Mme Fox. Au départ, les canidés sont voleurs de poules associés. Une situation qui ne dure pas car, après qu'ils sont passés tout près d'une capture, Madame exige ouvertement de Monsieur qu'il se range des poulaillers et trouve illico un nouveau métier, sans risques cette fois-ci. Celui que les intimes appellent Foxy promet, d'autant plus que sa belle lui annonce aussitôt qu'elle est enceinte. Avance rapide vers le futur et STOP ! Je refuse d'en dire davantage, rusé que je suis, moi aussi. J'espère franchement que cela vous donnera envie de découvrir la suite, comme moi sur grand écran ou bien au moins sur votre télé, le DVD du film étant sorti depuis... deux jours ! Cela dit sans faire davantage de publicité, et à condition bien entendu d'avoir du goût pour ce type de productions, je crois que vous ne le regretterez pas.
Très honnêtement, je ne me suis pas ennuyé une seconde. Je le dis d'autant plus volontiers que Wes Anderson s'est inspiré d'un bouquin, signé Roald Dahl, et que je préfère généralement les scénarios originaux. Je n'ai même pas été frustré de découvrir le film en VF. Côté tricolore, dans les rôles principaux, les voix du duo que forment Isabelle Huppert et Mathieu Amalric sonnent bien. Il est vrai aussi qu'au départ, les Américains ont eu droit à un autre couple star, Meryl Streep et George Clooney, ce qui, convenons-en, n'est pas mal non plus. Classe, dites-vous ? C'est ça. Oui, très exactement ça. Fantastic Mr. Fox est un film qui a la classe, celle de ses interprètes collant parfaitement à celle de ses personnages. Vous pourriez penser que le choix du stop motion rend le rythme du film assez saccadé. Bien évidemment, je ne peux pas dire le contraire, mais je crois pouvoir affirmer que ce n'est jamais gênant. Ou alors, s'il faut considérer cet aspect des choses comme une imperfection, ce à quoi je me refuse d'ailleurs, je crois que c'en est une des plus charmantes. L'idée qu'une équipe a passé du temps à assembler tous ces éléments faits de bric et de broc apporte beaucoup au long-métrage. Il n'y a aucune trace de paresse dans ce travail d'orfèvre. Je reviens alors sur ce que je disais au début: je n'ai jamais eu l'impression d'admirer une histoire animale et pas davantage des objets inanimés. Et puisque c'est pourtant bel et bien le cas, je dirais que ces derniers ont une âme. Que voulez-vous ? Ce bon vieux Alphonse de Lamartine est sans doute né trop tôt pour s'en apercevoir. Dommage pour lui...
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