jeudi 2 mars 2023

Une place à prendre

Je suis allé vérifier: même lors des années qui ont précédé la crise sanitaire, très peu de films mexicains ont été distribués en France. Sur Mille et une bobines, jusqu'à présent, il n'y en avait que quatre ! Celui que je vais présenter aujourd'hui est plus vieux: il date de 1946. En ce temps-là, paraît-il, le cinéma mexicain était en grande forme...

Il m'a également été expliqué que Double destinée (alias La otra) pouvait être apparenté aux films noirs dont les studios de Hollywood avaient fait l'une de leurs spécialités, à peu près à la même époque. Concrètement, il est ici question de Maria, une pauvre manucure coincée dans une vie sans grand éclat. Ironie du sort: elle est la soeur jumelle d'une dénommée Magdalena, mariée à un richissime industriel récemment décédé. De quoi donner des envies de crier à l'injustice sociale et/ou de se débrouiller pour rétablir un semblant d'équilibre. Non, non... vous ne pourrez compter sur moi pour en dire davantage. Simplement, un indice: avec cet opus, j'ai plutôt vu un mélodrame flamboyant qu'un thriller "à l'ancienne". Et je l'ai vraiment apprécié ! D'autres que moi sauront sans doute mieux vous présenter l'actrice principale, Dolores del Rio, grande star de son temps. Si on peut dire que la caméra n'a d'yeux que pour elle, j'ajoute qu'elle le mérite bien. Autre atout du film: un noir et blanc digne des meilleures productions expressionnistes allemandes. Je ne suis sorti de la séance qu'à regret.

Double destinée
Film mexicain de Roberto Gavaldón (1946)

C'était ma première rencontre avec un cinéaste classique de ce pays. Résultat: je vais au moins essayer de retenir son nom, étant confiant dans l'idée que d'autres pépites sont cachées dans sa filmographie. Dans mon répertoire des genres au cinéma, Le faucon maltais (1941) apparaît comme le premier film noir, mais je préfère Laura (1944). Pour une tonalité mélo, je dois bien admettre... que je sèche un peu !

----------
Un petit mot de plus ?

Bonne surprise: j'ai trouvé une autre chronique du film chez Pascale. On notera qu'il avait été projeté au Festival Lumière de Lyon en 2015.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Oh la la ça me remet en mémoire ce merveilleux festival qui m'a fait découvrir tant de merveilles. Malheureusement même si j'y étais accréditée grâce à mon blog, le prix du voyage, du logement et la vie là-bas ne me permettent plus d'y aller. Je regrette chaque année.
C'est pratiquement le seul festival à faire découvrir de telles pépites.
Et j'en disais plus que toi sur le film avec la belle Dolores :-)

Martin a dit…

Quoi qu'il en soit, j'ai fait une belle découverte avec ce film, en effet !
Je l'ai vu au cours d'un autre festival, d'ailleurs. J'ai déjà hâte que le prochain arrive...

Pascale a dit…

Quel festival !

Martin a dit…

Il s'agit du Maudit Festival, à Grenoble, qui me régale à chaque fois !
Malheureusement, je n'ai pu y voir que deux films cette année. Le De Palma évoqué mardi et celui-là.