vendredi 5 novembre 2021

Une passion parisienne

J'oublie volontairement l'année 2020: c'est en 2019, dernier millésime sans Covid, que je reviens pour étudier la fréquentation des musées et monuments parisiens. Avec 6,1 millions de visiteurs, la Tour Eiffel occupait alors la troisième marche du podium, derrière le Sacré-Coeur et le Louvre, mais devant le Centre Pompidou. La fierté de la France !

Sorti à la mi-octobre au cinéma, Eiffel - le film - ne se penche pas tant sur la dame de fer que sur son créateur, Gustave E. (1832-1923). Audacieux, le récit renonce assez rapidement à la simple revisitation technique, au profit d'une histoire d'amour éminemment romanesque. L'idée est que l'ingénieur, si doué était-il, a avant tout été encouragé par Adrienne Bourgès, la fille de l'un de ses premiers commanditaires. Il est certain que cette femme a existé, mais il n'est toutefois pas dit qu'elle ait réellement fréquenté Eiffel à Paris, comme le long-métrage le montre, et ait su inspirer autre chose qu'une passion de jeunesse. Mais peu importe: les faits historiques ne m'intéressent qu'à moitié...

C'est donc sans fausse pudeur que j'affirme qu'Eiffel est un beau film. Et tant mieux si, en prime, il peut être bien vendu à l'international. Ses quelques imperfections n'ont pas gâché mon plaisir: j'ai apprécié que l'on nous montre la capitale ainsi, c'est-à-dire sans clinquant. Tout au long du métrage, l'exemple le plus révélateur à mes yeux tient au traitement réaliste de la lumière: si ce n'est dans les scènes extérieures, la photo du film garde un aspect sombre, plutôt crédible pour une époque où l'électricité était encore fort peu développée. Malgré des effets numériques parfois discutables, j'ai cédé au plaisir d'une reconstitution soignée, riche de très beaux décors et costumes. J'ai également apprécié le casting - et Emma Mackey / Romain Duris en tête d'affiche. D'aucuns pointent leur différence d'âge, plus grande que celle qui séparait Adrienne et Gustave: c'est un reproche fondé que j'entends, mais que je ne veux pas faire à un film qui est aussi une oeuvre de femmes à la production, au scénario et au montage. Rien n'aurait donc été possible sans elles: camouflet pour les machos !

Eiffel
Film français de Martin Bourboulon (2021)

Notre homonymie de prénom ne suffira pas à expliquer la bonne note que j'attribue au réalisateur, que j'ai connu beaucoup moins inspiré. Ouais, ouais, ouais... rappelez-vous: Papa ou Maman, c'était lui. Évidemment, Paris a un petit truc en plus pour transcender un propos romantique (cf. les grands classiques comme Ariane ou Charade). Pour pleurer d'amour contrarié, j'écouterai vos autres (p)références...

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Et en attendant que vous vous prononciez...

Je peux vous conseiller de lire l'avis (moins enthousiaste) de Pascale.

4 commentaires:

cc rider a dit…

Je me souviens du film à sketches « Les plus belles escroqueries du monde » ou Jean Pierre Cassel vend la tour Eiffel à un acheteur allemand ( joué par Francis blanche ) fan de la dame de fer . On peut y voir Catherine Deneuve qui tournera l'année suivante « Les parapluies de Cherbourg » , le tout étant dirigé par Claude Chabrol . Pour l'anecdote on retrouve notamment à la réalisation de deux autres sketches Godard et Polanski......

Martin a dit…

Intéressant pour la Tour Eiffel ! Mais pas d'amours contrariées ici, semble-t-il...

Pascale a dit…

Oh la la oui, moins enthousiaste.
Quel ennui et ce couple qui ne fonctionne pas selon moi et leur histoire d'amour contrarié tellement banale!
4 étoiles !!! Quelle indulgence !

Martin a dit…

Ouais, je sais... mais, même s'il ne ressemble pas au vrai, je trouve que le couple "fonctionne", moi.

Et puis, au-delà de la romance, il y a d'autres aspects du film qui m'ont vraiment intéressé: la reconstitution de l'époque, à mon avis assez fidèle à ce que devait être la réalité de ce temps, et ce que l'on voit de la construction de la tour. Même si c'est vrai aussi que, sur ce dernier point, j'aurais aimé un peu plus de développements.