lundi 22 octobre 2018

Drôle de loulou...

Par l'un de ces enchaînements fous dont j'ai le secret, je vais ouvrir cette semaine avec un film bien différent de celui que j'ai présenté samedi: La vengeance du serpent à plumes. L'idée de revoir Coluche dans ses oeuvres me plaisait, mais, autant le dire, cette pochade demeure un film très moyen. La nostalgie n'est plus ce qu'elle était...

Loulou Dupin est un dragueur invétéré et le surveillant d'un tire-fesses dans une station de ski des Alpes françaises. Quand un notaire l'informe que sa grand-mère est morte et lui a légué un appartement parisien, notre gaillard déboule aussitôt dans la capitale pour prendre possession de son bien. Qu'il faille en déloger deux jeunes femmes avant toute autre installation ne l'émeut guère, jusqu'au moment fatal où l'une de ces demoiselles apparaît devant lui... les seins nus ! Mouais... nous, spectateurs, savons alors quelque chose que Loulou ignore encore: la miss fait partie d'un petit groupe d'activistes violents, prêts au pire pour la cause d'une révolution sud-américaine. La vengeance du serpent à plumes, c'est un peu n'importe quoi. Même quand il s'envole vers un autre horizon, le film ne décolle pas...

À vrai dire, jusque dans cette conclusion "exotique", le film cherche visiblement une tonalité comique qu'il ne trouve guère qu'en flirtant allégrement avec le nanar. L'aspect incisif de l'humour de Coluche disparaît presque intégralement sous la pantalonnade. De manière étonnante, le scénario évoque aussi un véritable sommet de chefs d’État, la Conférence Nord-Sud organisée à Cancún (Mexique) au mois d'octobre 1981, comme fond de sauce ! Malheureusement, le plat lui-même, sans être tout à fait indigeste, pèse un peu sur l'estomac. La vengeance du serpent à plumes avait attiré près de 2,7 millions de spectateurs dans les salles françaises à sa sortie, mais son charme n'a pas franchement résisté aux années. On le considérera dès lors comme le témoin d'une époque, avec toute l'indulgence nécessaire. Cette veine de la comédie française semble bien tarie aujourd'hui. Cela dit, je ne prétends pas qu'on fasse tellement mieux désormais...

La vengeance du serpent à plumes
Film français de Gérard Oury (1984)

Vous l'aurez compris: je reste sur un léger sentiment de déception. Sorti à la veille de mes dix ans, le film m'a paru un peu trop loin dans le délire et, paradoxalement, pas assez dans l'esprit d'aventure. J'attendais un équivalent français d'À la poursuite du diamant vert et suis donc resté sur ma faim. Tant pis: cela n'a rien de très grave. Pour une comédie eighties plus enlevée, je suggère plutôt L'Africain !

4 commentaires:

Pascale a dit…

Tu es bien indulgent avec tes trois étoiles il me semble.
J'ai le vague souvenir d'une vague hystérie... Mais cela reste vague.
Oury avait perdu son mojo.

Martin a dit…

Oui, je crois en effet que je suis très indulgent !
Hystérique, ce film ? Je ne pense pas, mais ça ne vole pas haut.

Pascale a dit…

Ah je confonds avec celui avec Valérie Mairesse... pas mieux d'ailleurs.

Martin a dit…

Tu veux parler de "Banzaï" ? Je crois que je vais le zapper, celui-là.