mercredi 27 septembre 2017

Tromper l'ennemi

Ne tergiversons pas: je n'ai que moyennement aimé Jeux dangereux. Depuis le temps que, chez mes amis blogueurs et autres, j'entendais du bien du cinéma d'Ernst Lubitsch, il fallait quand même me lancer ! Une fois ce grand classique dans mon viseur, je ne l'aurais manqué pour rien au monde. Mais oui, je le confesse: il ne m'a pas emballé...

Le scénario nous emmène en Pologne, un peu avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale. L'une des troupes de théâtre locales répète une pièce, dont le personnage principal est Adolf Hitler ! Quand la Wehrmacht envahit Varsovie, les comédiens se retrouvent interdits de spectacle et n'ont d'autre choix que de retenir un texte beaucoup plus consensuel: le Hamlet de Shakespeare. Ils emploieront bientôt leur talent au service de la Résistance: un rebondissement décisif... que je n'ai même pas vu venir, ce qui m'étonne beaucoup. Jeux dangereux: le titre français du long-métrage se  justifie alors. Je suis persuadé que certain(e)s d'entre vous y prendront du plaisir...

En fait, je crois que je suis victime d'un malentendu: j'ai pris le film pour ce qu'il n'est pas. Je m'attendais véritablement à une comédie débridée. Or, si la subtilité est de mise et si quelques séquences prêtent effectivement à sourire, il n'est pas question de gaudriole ! Disons que, derrière une apparence de légèreté, on nous offre plutôt un suspense digne d'un bon roman d'espionnage que des arguments pour rire de la situation. Attention, les ami(e)s: je ne vous dis pas que cela m'a déplu, mais que, faute d'avoir su repérer d'emblée le fil narratif, il est simplement possible que je me sois un peu perdu. Jeux dangereux méritera sans aucun doute une autre chance, un jour ou l'autre. D'ici là, je vous incite à le voir aussi, pour vous en faire une idée plus juste. Et je ne ferme pas la porte à d'autres Lubitsch...

Jeux dangereux
Film américain d'Ernst Lubitsch (1942)

Malgré les réserves que j'ai émises ci-dessus, l'année de sortie du film me fait dire qu'il est important dans l'histoire du cinéma américain. Maintenant, c'est un fait: pour nous parler de résistance de manière détournée, Le dictateur et Casablanca ont toujours ma préférence. Côté français, non sans audace, je veux citer Les visiteurs du soir. Nés des heures sombres, ces films ont gardé une force peu commune.

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Des précisions pour être complet...

1/ Je passe l'étape n°36 du Movie Challenge: "Un film que je veux voir depuis longtemps sans en avoir l'occasion". Et le bout se rapproche...

2/ Jeux dangereux est aussi connu sous son titre originel, emprunté évidemment à la plus célèbre réplique de Hamlet: To be or not to be.

3/ Le film a connu un remake en 1983: une production... Mel Brooks !

4/ "L'oeil sur l'écran" offre à lire une chronique (positive) de l'original.

14 commentaires:

Strum a dit…

C'est un de ses plus célèbres, mais ce n'est pas mon préféré ni son plus caractéristique et donc pas celui par lequel je t'aurais conseillé de commencer. Car effectivement, ici, la "Lubitsch's touch" est en concurrence avec ce scénario de film d'espionnage, période de guerre oblige. Si tu souhaites regarder une comédie hilarante, brillante et élégante à la fois, regarde Cluny Brown (La folle ingénue - que j'ai chroniquée), La huitième femme de barbe-bleue (complètement débridé), Sérénade à trois (chroniquée aussi chez moi) ou Haute Pègre. Si tu veux regarder une comédie plus mélancolique regarde The Shop around the corner (Rendez-vous), Le ciel peut attendre ou Ange.

Martin a dit…

Merci pour toutes ces recommandations, Strum ! Quelques-uns des titres m'attirent particulièrement.
Exemple: c'est depuis longtemps également que j'espère avoir l'occasion de voir "The shop around the corner".

J'irai faire un petit saut chez toi pour compléter mes connaissances Lubitsch. À suivre...

Pascale a dit…

Je crois que même si on attend quelque chose d'un film et qu'il en offre une autre, on peut l'aimer à la folie ne serait ce que par la surprise qu'il provoque.
Moi non plus je ne suis pas en inconditionnelle de ce To be or nit To be.
Par contre The shop around the corner fait partie de mon top ten de tous les films de tous les temps. Nous spectateurs avons toujours une longueur d'avance sur les personnages empêtrés dans des non dits et des malentendus. C'est virtuose. FONCE et on verra peut être briller 5 étoiles ici ou 4 et demi.

Pascale a dit…

Le coreen a traduit... j'avais mis Je ne suis pas FAN inconditionnelle de ce To be or NOT To be.

Martin a dit…

@Pascale 1:

Disons donc que je n'étais pas forcément au mieux de ma réceptivité ce soir-là.
Promis: dès que je le peux, je fonce sur "The shop around the corner". On verra ensuite pour les étoiles.

Martin a dit…

@Pascale 2:

Dis-moi, on n'avait pas prévu d'arrêter d'accabler ce pauvre coréen dyslexique ?
Malgré ses difficultés avec notre belle langue, j'arrive encore à le et te comprendre. Ouf !

Pascale a dit…

Je veux bien arrêter d'en parler mais je ne comprends pas pourquoi il s'obstine. Je lui ai déjà tout expliqué pourtant.

Quant à To be... Je crois qu'il a toujours été survendu. Moi aussi le jour où je l'ai vu je m'attendais à tomber à la renverse devant l'audace et l'originalité.

ideyvonne a dit…

Un film de Lubitch qui ne m'a pas spécialement emballée, juste à voir pour ce qui est de sa filmo...
Pour "rendez-vous" tu auras un bref aperçu sur mon blog et moi aussi je te le recommande vivement, James Stewart y est toujours égal à lui-même, c'est-à-dire génial !

Martin a dit…

@Pascale:

Je crois que ton Coréen est têtu. Cela doit être dans sa nature ou dans sa mécanique profonde.
"Survendu" me paraît un terme un peu fort pour "Jeux dangereux", mais je comprends (et partage) l'idée.

Martin a dit…

@Ideyvonne:

Serais-je donc bel et bien tombé sur le mauvais (ou le moins-bon) numéro ?
Merci de ton conseil: j'irai également faire un petit tour chez toi. James Stewart, comment et pourquoi résister ?

princecranoir a dit…

Que de grises mines pour le génial et farfelu "To be or not to be" de Lubitsch ! Moi je l'aurai aisément classé dans la catégorie des "films qui m'ont fait hurler de rire".

Martin a dit…

Les goûts et les couleurs...
J'en attendais peut-être trop. Mais je suis content de trouver en toi un avocat pour le film !

Véronique Hottat a dit…

Ce n'est pas mon préféré non plus et je suis certaine que d'autres films te plairont beaucoup plus. Strum t'a déjà très bien conseillé. Pour ma part, j'ai débuté avec Ninotchka et je l'avais beaucoup aimé. Côté muet, je te conseille aussi La Princesse aux huîtres, très drôle !

Martin a dit…

Merci pour ces conseils, Sentinelle. Il est certain que je suis loin d'avoir renoncé à Lubitsch.
À l'instar de ce bon vieux Ernst, je constate d'ailleurs que les grands classiques ont toujours la cote ici.

Nul doute, dès lors, que nous aurons l'occasion d'en reparler un jour ou l'autre.
Je n'ai pas encore d'autres films dans le radar, mais je tâcherai de ne pas laisser passer les prochaines opportunités.