lundi 28 novembre 2016

La double vie de Gabrielle

Je ne vais pas prétendre le contraire: Marion Cotillard ne compte pas que des admirateurs parmi les cinéphiles de France et de Navarre. Pour ma part, je peine souvent à l'oublier derrière ses personnages. C'est donc avec une pointe d'inquiétude que j'ai choisi d'accompagner mes parents pour rattraper Mal de pierres - sorti dès la mi-octobre...

La môme y apparaît d'abord dans le tailleur chic d'une femme mariée et mère d'un jeune garçon. Les premières images nous montrent Gabrielle, son mari et son fils se rendre en taxi à un rendez-vous important quand tout à coup, la jeune femme descend de voiture après avoir aperçu la plaque nominative d'une rue. Les explications seront données au fil d'un récit logiquement romanesque, puisque tiré du livre (éponyme) de la romancière italienne Milena Agus. Je passe volontairement sur les détails de ce récit, mais consens à vous dire tout de même que la plus grosse partie de ce Mal de pierres consiste en un flashback, pour nous narrer la vie - tourmentée - de l'héroïne...

Puisque tout cela court sur une bonne vingtaine d'années en partant d'abord de l'immédiate après-guerre, on peut également parler de film d'époque. De ce point de vue, j'y vois sincèrement une belle réussite. Soignée et portée par une photo admirable, la mise en scène a su m'embarquer dans cette histoire, sans doute un peu moins classique qu'il n'y paraît de prime abord. Une fois n'est pas coutume: j'ai trouvé aussi que Marion Cotillard jouait sa partition avec subtilité, en phase d'ailleurs avec un bon duo masculin, Àlex Brendemühl / Louis Garrel. On m'objectera que la figure du triangle amoureux est très ordinaire au cinéma - et peut-être également dans la "vraie vie". C'est un fait que je ne nie pas, mais j'objecterai à mon tour que Mal de pierres réserve une surprise à ceux qui croient avoir d'emblée tout compris. Cela aura suffi à mon bonheur du jour, en me donnant du coup également envie de lire le roman. C'est à vous de juger, maintenant !

Mal de pierres
Film français de Nicole Garcia (2016)

Outre des calculs rénaux, une autre pathologie affecte la femme courageuse dont le long-métrage dresse le portrait: en fait, j'ai pensé en la voyant à l'Italienne de Respiro (et je n'en dirai rien de plus !). Certains critiques osent un parallèle - audacieux - avec Sixième sens ou Shutter Island... dans un tout autre environnement géographique. Une fois éventés, les secrets perdent bien sûr un peu de leur valeur...

----------
Le film rencontre-t-il le succès ?
Mouais... il n'a attiré qu'un peu plus de 643.000 personnes en France. Parmi elles, mon amie Pascale. Dasola, elle, s'est arrêtée au bouquin.

6 commentaires:

Pascale a dit…

Je me suis profondément ennuyée. Mais Marion...

Martin a dit…

Tu l'auras compris: j'ai mieux aimé ta chouchoute dans ce film que dans beaucoup d'autres.
Pour moi, la photo et le jeu de Brendemühl rehaussent aussi le tout.

Pascale a dit…

Oh l'acteur espagnol au nom allemand... Beau gosse :-)

Martin a dit…

Quelle midinette tu fais ! Bon, c'est un bel homme, c'est vrai.
C'est aussi un bon acteur, au demeurant, ce qui ne gâche rien.

Sur ce, je vais chercher une version masculine du mot "midinette".
Ça peut toujours servir...

Pascale a dit…

Oui. Une copine me disait récemment : "ce qui est fou avec toi c'est que tu tombes amoureuse toutes les deux minutes".
Oui c'est vrai. Et depuis samedi je suis amoureuse de
http://www.surlarouteducinema.com/archive/2016/11/26/merci-taratata-5879492.html

Midinet, ça ira très bien !

Martin a dit…

"Midinet" ? S'il n'existait pas, c'est qu'il fallait l'inventer. OK.

Pas dingue en revanche de ta nouvelle copine chanteuse, mais ça doit être mon côté tatillon: je me crois malin à relever que, depuis samedi, il s'est passé plusieurs fois deux minutes...