Si ce que j'ai lu depuis est exact, la réalité est un peu moins belle. Sixto Rodriguez n'est certes pas un usurpateur, mais il ne serait pas non plus tout à fait l'artiste maudit que l'on présente ici. Le film pose la question de royalties non versées, mais pour mieux l'éluder ensuite, laissant pourtant entendre que le guitariste a jadis été spolié par un producteur véreux. En insistant aussi longuement sur sa gloire sud-africaine et son insuccès en Amérique, il évite également d'évoquer les bonnes ventes des albums et les deux tournées réalisées en Océanie en 1979 et 1981. Sugar Man est donc partiel... et partial. Je lui pardonne volontiers: le ton général demeure d'une humilité rare face à la distinction d'un musicien objectivement doué et méconnu. Point très appréciable, le cinéma n'est pas oublié. D'une vraie beauté formelle, le métrage alterne plans contemporains, images d'archives et séquences d'animation. Et puis, bien sûr, il y a cette musique...
Sugar Man
Documentaire anglo-suédois de Malik Bendjelloul (2012)
Oui, le réalisateur est scandinave, une preuve encore qu'il est possible de réussir loin de ses racines ! Je vous conseille grandement son film: malgré ses imprécisions, il apporte quand même du baume au coeur. En le regardant, j'ai très souvent repensé aux papys cubains du Buena vista social club. À ceux qui aiment plutôt les artistes incompris de la fiction, je conseille Killing Bono. Content toutefois d'avoir pu parler de Sixto Rodriguez le jour de la Fête de la musique.
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Un bon conseil de lecture...
La chronique de David ("L'impossible blog ciné") vaut le détour !
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