Il n'est pas interdit de juger obscène le fait de représenter un attentat terroriste réel dans un film de fiction. Évoquer Un an, une nuit, opus inspiré du drame du Bataclan et des souvenirs de rescapés ? J'y tenais parce que je ne compte n'occulter aucun des films que je découvre. Même quand, d’après moi, il faut aborder le sujet... avec précaution.
Céline et Ramón, jeune couple de Parisiens, elle travailleuse sociale, lui analyste financier, errent dans les rues de la ville, silencieux, hagards, une couverture de survie sur le dos. On comprend très vite qu'ils sortent vivants de la tuerie survenue dans la salle de spectacle du 11ème arrondissement (un rappel: c'était le 13 novembre 2015). Le film s'intéressera à comment ils vont "surmonter" (ou pas) ce choc.
Oui, le choix de Un an, une nuit de revenir sur ces terribles faits historiques et la manière dont le film les reconstitue sont discutables. Mon avis ? Je me suis senti très ému par moments, mais pas choqué. C'est en réalité parce que je prête à ce long-métrage deux qualités importantes, si ce n'est essentielles: il s'est souvenu que le Bataclan n'était pas un cas isolé - après la gare d'Atocha sur le territoire espagnol et avant Nice, notamment - et surtout, il illustre l'idée qu'au-delà du drame collectif, chaque victime a sa propre souffrance. Et, sur ce point précis, je l'ai trouvé à la fois pudique et très juste. L'interprétation du duo Noémie Merlant - Nahuel Pérez Biscayart s'inscrit à mon sens dans cette logique, malgré le sentiment de colère qui anime parfois les personnages ou le déchirement qu'ils subissent. Sans en dire plus, je note que le scénario offre également un écart possible avec la réalité et que la fin de ce récit peut être comprise d'au moins deux façons différentes. Une réflexion que je vais écarter pour le moment, faute d'avoir lu Paix, amour et death metal, le livre à la source du film. Bon... ce n'est peut-être bien que partie remise. D'ici là, nous pouvons bien sûr toujours en discuter en commentaires !
Un an, une nuit
Film franco-espagnol d'Isaki Lacuesta (2022)
En écho au beau titre du film, je me suis demandé combien de vies avaient été perdues, changées, raccommodées ou bien renouvelées après ces événements tragiques. Et c'est parce qu'elle laisse le champ des possibles ouvert que j'ai aimé cette fiction... venue d'Espagne ! Cela dit sans nullement renier les qualités de quelques films français sur ce même très douloureux sujet, tels que Amanda ou Revoir Paris.
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Un avis plus nuancé ?
Celui de Pascale l'est, me semble-t-il. Arguments à l'appui, bien sûr. Pas d'autre billet en vue chez mes camarades blogueuses et - gueurs. Peu diffusé en France, le film n'a réalisé que 10.340 entrées en salles.
Céline et Ramón, jeune couple de Parisiens, elle travailleuse sociale, lui analyste financier, errent dans les rues de la ville, silencieux, hagards, une couverture de survie sur le dos. On comprend très vite qu'ils sortent vivants de la tuerie survenue dans la salle de spectacle du 11ème arrondissement (un rappel: c'était le 13 novembre 2015). Le film s'intéressera à comment ils vont "surmonter" (ou pas) ce choc.
Oui, le choix de Un an, une nuit de revenir sur ces terribles faits historiques et la manière dont le film les reconstitue sont discutables. Mon avis ? Je me suis senti très ému par moments, mais pas choqué. C'est en réalité parce que je prête à ce long-métrage deux qualités importantes, si ce n'est essentielles: il s'est souvenu que le Bataclan n'était pas un cas isolé - après la gare d'Atocha sur le territoire espagnol et avant Nice, notamment - et surtout, il illustre l'idée qu'au-delà du drame collectif, chaque victime a sa propre souffrance. Et, sur ce point précis, je l'ai trouvé à la fois pudique et très juste. L'interprétation du duo Noémie Merlant - Nahuel Pérez Biscayart s'inscrit à mon sens dans cette logique, malgré le sentiment de colère qui anime parfois les personnages ou le déchirement qu'ils subissent. Sans en dire plus, je note que le scénario offre également un écart possible avec la réalité et que la fin de ce récit peut être comprise d'au moins deux façons différentes. Une réflexion que je vais écarter pour le moment, faute d'avoir lu Paix, amour et death metal, le livre à la source du film. Bon... ce n'est peut-être bien que partie remise. D'ici là, nous pouvons bien sûr toujours en discuter en commentaires !
Un an, une nuit
Film franco-espagnol d'Isaki Lacuesta (2022)
En écho au beau titre du film, je me suis demandé combien de vies avaient été perdues, changées, raccommodées ou bien renouvelées après ces événements tragiques. Et c'est parce qu'elle laisse le champ des possibles ouvert que j'ai aimé cette fiction... venue d'Espagne ! Cela dit sans nullement renier les qualités de quelques films français sur ce même très douloureux sujet, tels que Amanda ou Revoir Paris.
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Un avis plus nuancé ?
Celui de Pascale l'est, me semble-t-il. Arguments à l'appui, bien sûr. Pas d'autre billet en vue chez mes camarades blogueuses et - gueurs. Peu diffusé en France, le film n'a réalisé que 10.340 entrées en salles.
4 commentaires:
J'ai totalement oublié les détails de ce film sauf le manque d'harmonie, à tous points de vue, du couple (contrairement aux Bergers...).
Le film des attentats si je puis dire, ou de leurs conséquences, pour l'instant pour moi c'est Amanda.
Je ne comprends pas trop pourquoi tu parles d'un manque d'harmonie "à tous points de vue".
Laisse nos amis "Bergers" dans leur montagne. Il n'y a guère de points communs entre les deux films.
En revanche, tout à fait d'accord avec toi pour dire le plus grand bien de ce beau film qu'est "Amanda".
Leurs façons opposées de réagir, de vivre l'événement, de ne pas réussir à s'écouter, se soutenir et se comprendre et physiquement ; rien ne "colle" dans ce couple.
Je ne compare pas les films (ils n'ont AUCUN point commun) mais donne juste un exemple cinématographique de ce que je considère comme un couple harmonieux et un couple disharmonieux.
OK, je comprends mieux ce que tu veux dire pour les personnages. Si ce n'est sur le côté physique.
Cela dit, une objection : les victimes de terrorisme subissent un tel choc qu'elle peuvent beaucoup changer après.
Et OK pour la non-comparaison des films et l'exemple de couple harmonieux que donne "Bergers".
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