Je parlais récemment avec une amie des premières heures du Festival de Cannes et de ce qu'il devait être en 1939: une réponse de la France républicaine à la Mostra de Venise, alors promue par les fascistes. Cela pourrait valoir une chronique, mais aujourd'hui, je vais revenir sur un film, découvert juste après cet échange: Deux sous d'espoir...
Ce long-métrage italien est sorti du lot au Festival de Cannes 1952. Impossible d'obtenir la Palme d'or: ce trophée n'existait pas encore. Comme à l'épatant Othello d'Orson Welles, c'est donc un Grand Prix qui lui a été décerné. Et il me semble que cela dit quelque chose d'important au sujet de l'époque ! Le film raconte en effet l'histoire d'un jeune de Cusano, un petit village situé à proximité de Naples. Dès le début, un carton remercie d'ailleurs les habitants de la région. Le sujet ? Revenu du service militaire, Antonio veut entrer dans la vie active afin de subvenir à ses besoins, ainsi qu'à ceux de sa mère. Volubile, cette dernière a d'ailleurs tôt fait de lui rappeler son devoir fraternel: son vieux père n'étant plus de ce monde, le brave garçon devra aussi travailler pour alimenter la dot de mariage de ses soeurs !
Autre point: Carmela, une jeune voisine, est folle amoureuse de lui. C'est tout à fait concret: on peut ainsi dire qu'elle lui "court après". Pour rire comme pour pleurer, elle sera la vraie étincelle du scénario. Deux sous d'espoir est d'une justesse rare. Il s'inscrit dans la veine néoréaliste du cinéma alors en vogue en Italie et s'intéresse à la vie ordinaire des gens, la représentant telle qu'elle est, en extérieur. D'après moi, ce n'est pas un hasard si les rares personnages négatifs de ce long-métrage se trouvent presque toujours derrière des portes closes. Autre fait très remarquable: l'humour du film et sa tendresse pour ses personnages - ce qui fait son sel et lui donne son souffle. J'oserai parler de modernité, au moins dans la gestion du rythme. Parfois, après que les dialogues se sont emballés, c'est par l'image seule que la réalisation nous donnera la mesure du temps qui passe. Un plaisir, ce mélange de bouffonnerie et de sensibilité ! C'est à voir !
Ce long-métrage italien est sorti du lot au Festival de Cannes 1952. Impossible d'obtenir la Palme d'or: ce trophée n'existait pas encore. Comme à l'épatant Othello d'Orson Welles, c'est donc un Grand Prix qui lui a été décerné. Et il me semble que cela dit quelque chose d'important au sujet de l'époque ! Le film raconte en effet l'histoire d'un jeune de Cusano, un petit village situé à proximité de Naples. Dès le début, un carton remercie d'ailleurs les habitants de la région. Le sujet ? Revenu du service militaire, Antonio veut entrer dans la vie active afin de subvenir à ses besoins, ainsi qu'à ceux de sa mère. Volubile, cette dernière a d'ailleurs tôt fait de lui rappeler son devoir fraternel: son vieux père n'étant plus de ce monde, le brave garçon devra aussi travailler pour alimenter la dot de mariage de ses soeurs !
Autre point: Carmela, une jeune voisine, est folle amoureuse de lui. C'est tout à fait concret: on peut ainsi dire qu'elle lui "court après". Pour rire comme pour pleurer, elle sera la vraie étincelle du scénario. Deux sous d'espoir est d'une justesse rare. Il s'inscrit dans la veine néoréaliste du cinéma alors en vogue en Italie et s'intéresse à la vie ordinaire des gens, la représentant telle qu'elle est, en extérieur. D'après moi, ce n'est pas un hasard si les rares personnages négatifs de ce long-métrage se trouvent presque toujours derrière des portes closes. Autre fait très remarquable: l'humour du film et sa tendresse pour ses personnages - ce qui fait son sel et lui donne son souffle. J'oserai parler de modernité, au moins dans la gestion du rythme. Parfois, après que les dialogues se sont emballés, c'est par l'image seule que la réalisation nous donnera la mesure du temps qui passe. Un plaisir, ce mélange de bouffonnerie et de sensibilité ! C'est à voir !
Deux sous d'espoir
Film italien de Renato Castellani (1952)
Les historiens du cinéma disent que le réalisateur a puisé des idées scénaristiques dans des anecdotes vécues et racontées par son acteur principal, Vincenzo Musolino (1930-1969). Un gage d'authenticité ! Grâce à son autre regard sur la ruralité italienne, I Basilischi (1963) mérite le détour, même si, c'est vrai, je l'ai un peu moins apprécié. Je préfère le rire "de couple" comme Le veuf ou Divorce à l'italienne.
----------
Pour finir, une précision...
Il ne faut pas confondre Renato Castellani et... Enzo G. Castellari. Personnellement, je n'ai pas encore vu de film du second nommé. Avec un western en point de mire, j'écouterai volontiers vos conseils !
... et aussi des salutations !
Elles iront cette fois à l'ami Eeguab, mon maître ès-cinéma d'Italie. Mention aussi pour ce cher Vincent: lui aussi peut me servir de guide.
Film italien de Renato Castellani (1952)
Les historiens du cinéma disent que le réalisateur a puisé des idées scénaristiques dans des anecdotes vécues et racontées par son acteur principal, Vincenzo Musolino (1930-1969). Un gage d'authenticité ! Grâce à son autre regard sur la ruralité italienne, I Basilischi (1963) mérite le détour, même si, c'est vrai, je l'ai un peu moins apprécié. Je préfère le rire "de couple" comme Le veuf ou Divorce à l'italienne.
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Pour finir, une précision...
Il ne faut pas confondre Renato Castellani et... Enzo G. Castellari. Personnellement, je n'ai pas encore vu de film du second nommé. Avec un western en point de mire, j'écouterai volontiers vos conseils !
... et aussi des salutations !
Elles iront cette fois à l'ami Eeguab, mon maître ès-cinéma d'Italie. Mention aussi pour ce cher Vincent: lui aussi peut me servir de guide.
2 commentaires:
Dans la longue filmographie de l'ami Enzo , qui court sur prés de 40 ans on peut trouver plusieurs genres qui firent la réputation d'un certain cinéma italien populaire .( Western, poliziottesco,...) Je recommande plus particulièrement « Keoma » que les spécialistes du western italien considère comme le chant du cygne du genre ou « la pâte » du maître (violence démonstrative, et effets de camera..) sont au service d'une énième histoire de vengeance qui vaut le détour. Franco Nero que l'on retrouvera dans « Un citoyen se rebelle » tourné en 74 par Castellari deux ans avant « Keoma «, autre histoire de vengeance à la sauce « vigilente » ,prouve dans ces deux productions que sa présence à l'écran n' a pas faibli depuis sa prestation dans le mythique « Django » de Corbucci.
Merci pour ce message très complet sur Castellari, Enzo de son prénom !
Ses films ne me sont pas très accessibles, mais j'ai effectivement "Keoma" en vue depuis longtemps.
Peut-être qu'avant ceux-là, je verrai aussi un autre Castellani, prénom Renato...
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