Allez, pour (bien ?) finir la semaine, une chronique avec deux films ! Vous me pardonnerez cette facilité: je n'ai pas envie de m'étendre. J'admets que le rapprochement est hasardeux, même si ces deux opus sont bizarroïdes et - au moins pour partie - de culture hispanique. Avant que vous ne partiez, je vais quand même vous expliquer cela...
Memoria
Film colombien d'Apichatpong Weerasetakhul (2021)
Mes retrouvailles avec l'auteur de la si controversée Palme d'or 2010 ! Avec Tilda Swinton, le cinéaste thaïlandais nous propose une histoire qu'il situe loin de son pays: en Colombie, donc. Le pitch minimaliste n'éclaire guère sur ce qu'il veut dire. On fait aussitôt connaissance avec Jessica, venue au chevet de sa soeur, hospitalisée à Bogotá. Pourquoi ? On ne le sait pas. Mais ce que l'on remarque dès le début du métrage, c'est que Jessica dort mal, puisqu'elle est réveillée régulièrement par un bruit étrange d'origine inconnue. À un ingénieur du son qu'elle rencontre alors, elle le décrit comme celui d'une boule de béton tombé dans un saut métallique entouré d'eau de mer. Accrochez-vous: vous voilà partis pour deux heures d'un mystère comme on en voit peu - c'est-à-dire sans véritable résolution. La note moyenne que le film m'inspire reflète, je crois, ma circonspection. Par ses longs plans fixes, le film a aussi quelque chose de fascinant. Ses producteurs sont colombiens et thaïlandais, mais aussi allemands, chinois, français, mexicains, britanniques, suisses et qataris. Eh oui !
Creaturas (ou Manticore)
Film espagnol de Carlos Vermut (2022)
J'hésite sur le titre pour une raison simple: en Espagne, le film circule sous le titre Mantícora, mais un autre mot de la langue de Cervantès a été utilisé pour son exploitation dans divers festivals de France. Reviendra-t-on ensuite à une traduction littérale lors de la sortie officielle dans les salles, prévue le 9 août ? Je l'ignore. On verra bien. Le plus important reste évidemment de s'intéresser au scénario. Julián, jeune Madrilène plutôt introverti, travaille comme designer graphique dans un studio de jeux vidéo. Sa spécialité: les monstres. Un jour, un peu par hasard, il rencontre Diana, une jeune femme déterminée à vivre sa vie, même si elle doit s'occuper de son père. Entre ses deux êtres plus ou moins abîmés, le courant passe bien. Toute la mise en scène nous suggère cependant qu'un non-dit persiste entre eux, qui pourrait être destructeur pour leur idylle. Les crises d'angoisse de Julián révèlent que quelque chose ne tourne pas rond. Et la vérité ? Effroyable, elle se cache sous les oripeaux de la banalité. Un film vraiment éprouvant et pourtant, je suis content de l'avoir vu !
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Ailleurs, les mystères planent aussi...
Vous pourrez retrouver Memoria chez Pascale, Strum et Benjamin. Pour Creaturas, vous devriez trouver quelques autres chroniques publiées sur le Net, mais pas sur les blogs que j'ai l'habitude de citer. Pas encore, disons: cela changera peut-être au cours du prochain été.
Memoria
Film colombien d'Apichatpong Weerasetakhul (2021)
Mes retrouvailles avec l'auteur de la si controversée Palme d'or 2010 ! Avec Tilda Swinton, le cinéaste thaïlandais nous propose une histoire qu'il situe loin de son pays: en Colombie, donc. Le pitch minimaliste n'éclaire guère sur ce qu'il veut dire. On fait aussitôt connaissance avec Jessica, venue au chevet de sa soeur, hospitalisée à Bogotá. Pourquoi ? On ne le sait pas. Mais ce que l'on remarque dès le début du métrage, c'est que Jessica dort mal, puisqu'elle est réveillée régulièrement par un bruit étrange d'origine inconnue. À un ingénieur du son qu'elle rencontre alors, elle le décrit comme celui d'une boule de béton tombé dans un saut métallique entouré d'eau de mer. Accrochez-vous: vous voilà partis pour deux heures d'un mystère comme on en voit peu - c'est-à-dire sans véritable résolution. La note moyenne que le film m'inspire reflète, je crois, ma circonspection. Par ses longs plans fixes, le film a aussi quelque chose de fascinant. Ses producteurs sont colombiens et thaïlandais, mais aussi allemands, chinois, français, mexicains, britanniques, suisses et qataris. Eh oui !
Creaturas (ou Manticore)
Film espagnol de Carlos Vermut (2022)
J'hésite sur le titre pour une raison simple: en Espagne, le film circule sous le titre Mantícora, mais un autre mot de la langue de Cervantès a été utilisé pour son exploitation dans divers festivals de France. Reviendra-t-on ensuite à une traduction littérale lors de la sortie officielle dans les salles, prévue le 9 août ? Je l'ignore. On verra bien. Le plus important reste évidemment de s'intéresser au scénario. Julián, jeune Madrilène plutôt introverti, travaille comme designer graphique dans un studio de jeux vidéo. Sa spécialité: les monstres. Un jour, un peu par hasard, il rencontre Diana, une jeune femme déterminée à vivre sa vie, même si elle doit s'occuper de son père. Entre ses deux êtres plus ou moins abîmés, le courant passe bien. Toute la mise en scène nous suggère cependant qu'un non-dit persiste entre eux, qui pourrait être destructeur pour leur idylle. Les crises d'angoisse de Julián révèlent que quelque chose ne tourne pas rond. Et la vérité ? Effroyable, elle se cache sous les oripeaux de la banalité. Un film vraiment éprouvant et pourtant, je suis content de l'avoir vu !
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Ailleurs, les mystères planent aussi...
Vous pourrez retrouver Memoria chez Pascale, Strum et Benjamin. Pour Creaturas, vous devriez trouver quelques autres chroniques publiées sur le Net, mais pas sur les blogs que j'ai l'habitude de citer. Pas encore, disons: cela changera peut-être au cours du prochain été.
4 commentaires:
Api est trop métaphysique, je n'y arrive pas non plus.
Et Tilda choisit de ces films !!! J'ai même pas eu la force d'aller voir le dernier.
JE VEUX qu'on me raconte des histoires.
Pour le film au titre incertain, on attendra mais j'y serai sûrement;
Pour Api... je ne sais pas s'il est métaphysique, mais j'attends souvent d'un film qu'il m'évade de mon quotidien. Là, je suis confronté à une énigme un peu frustrante, sans résolution imaginable. Je suppose que cela doit parler à une certaine partie du public, mais j'ai assez vite décroché et lutté pour voir les deux heures d'une seule traite.
Pour Tilda, oui, elle fait des choix perchés... mais je l'aime aussi pour cela et je regrette un peu d'avoir raté le dernier de ses films. J'en ai vu un autre d'il y a plus de vingt ans récemment et ce n'était pas DU TOUT la même chanson. Je pense qu'avec son physique atypique, elle privilégie désormais les démarches d'auteurs. Au cinéma et ailleurs.
Pour "Creaturas", si tu le vois, j'espère que tu en reparleras. Ce n'est pas un film aimable...
Carlos Vermut,j’avais vu un de ses films d’épouvante ”Abuela”traduc Grand mère .
Il signait le scénario. On a découvert l’actrice Almudena Amor,qui joue le rôle de la petite fille remarquablement.
Je ne suis pas trop fan de ce cinéma de terreur.
Je le redis: "Creaturas" est un film éprouvant, mais il est beaucoup plus tendu que réellement (et visuellement) violent. On nous suggère des choses sans nous les montrer. C'est peut-être ce qu'il y a de plus terrible, en fait. D'autant qu'il y a tout lieu de penser que les personnages ne peuvent pas s'en sortir. Bref...
Je verrai peut-être un jour un autre film de Carlos Vermut. Mais je ne suis pas pressé !
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