Il ne sera pas mon film de référence sur la Première Guerre mondiale. N'empêche: j'ai plutôt bien aimé C'est mon homme. Je l'avais repéré grâce à son casting (Leïla Bekhti, Karim Leklou et Louise Bourgoin). Joliment filmé, il ne lui manquerait finalement qu'un peu d'émotion pour, peut-être, s'ériger en classique du genre. Cela dit sans regret...
Début des années 1920. Un probable ancien poilu est retrouvé, errant sur un quai de gare. Il a totalement oublié qui il était. Julie Delaunay croit reconnaître en lui Julien, son époux disparu. Son souvenir précis de détails physiques, ainsi que quelques clichés sortis d'un album familial, convainquent le médecin qui s'est occupé de l'amnésique qu'elle dit la vérité. Le "malade" lui est confié pour trois semaines. Tout se passe au mieux, mais une dénommée Rose-Marie Brunet revendique à son tour le revenant comme son mari. Si ce que j'ai lu est exact, plusieurs situations de ce type ont eu lieu à partir de 1918. Comme dans le film, il aura alors parfois fallu que la justice s'empare de dossiers sensibles et tranche pour redonner à chacun son identité. Une précision: le cinéma nous épargne le déroulé de ces procédures...
C'est mon homme se concentre principalement sur ses deux héroïnes. Elles ne se ressemblent guère, en fait. Julie Delaunay est une femme simple, mais disposant d'un niveau social assez élevé. Elle travaille tout de même, comme portraitiste photo dans l'atelier de Julien. Rose-Marie Brunet, elle, est chanteuse. Elle soutient que l'individu soudain réapparu s'appelle Victor et qu'il est serveur dans le cabaret où elle exerce ses talents. À vous de voir ce qu'il en est réellement. L'important ne réside peut-être pas tant dans la résolution de l'énigme que dans le portrait croisé d'êtres blessés en quête d'apaisement. Pour ce que je peux en savoir, les soldats de 1914 revenus du front avaient du mal à parler de leurs traumatismes à ceux de leurs proches qui n'avaient pas eu à vivre, comme eux, l'horreur des combats. J'imagine qu'on peut voir le film sous ce prisme: la mémoire envolée n'apporte pas (disons... pas toujours) les conditions d'une nouvelle vie heureuse, une fois la paix revenue. Encore faut-il (se) reconstruire. Et cela peut passer par la nécessité de faire des choix déterminants...
C'est mon homme
Film français de Guillaume Bureau (2023)
La relative modestie de cet opus joue légèrement en sa défaveur. J'avais imaginé qu'il serait plus lyrique qu'il ne l'est effectivement. Bon... ce n'est pas très grave. De nombreux autres films permettent d'aborder la Grande Guerre avec davantage d'emphase. Ma référence numéro 1 reste le superbe La vie et rien d'autre. Avec des mentions spéciales pour Les fragments d'Antonin et L'odeur de la mandarine.
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Tout le monde ne partage pas mon avis...
Vous verrez: Pascale, de son côté, n'a que (très) peu accroché au film.
Début des années 1920. Un probable ancien poilu est retrouvé, errant sur un quai de gare. Il a totalement oublié qui il était. Julie Delaunay croit reconnaître en lui Julien, son époux disparu. Son souvenir précis de détails physiques, ainsi que quelques clichés sortis d'un album familial, convainquent le médecin qui s'est occupé de l'amnésique qu'elle dit la vérité. Le "malade" lui est confié pour trois semaines. Tout se passe au mieux, mais une dénommée Rose-Marie Brunet revendique à son tour le revenant comme son mari. Si ce que j'ai lu est exact, plusieurs situations de ce type ont eu lieu à partir de 1918. Comme dans le film, il aura alors parfois fallu que la justice s'empare de dossiers sensibles et tranche pour redonner à chacun son identité. Une précision: le cinéma nous épargne le déroulé de ces procédures...
C'est mon homme se concentre principalement sur ses deux héroïnes. Elles ne se ressemblent guère, en fait. Julie Delaunay est une femme simple, mais disposant d'un niveau social assez élevé. Elle travaille tout de même, comme portraitiste photo dans l'atelier de Julien. Rose-Marie Brunet, elle, est chanteuse. Elle soutient que l'individu soudain réapparu s'appelle Victor et qu'il est serveur dans le cabaret où elle exerce ses talents. À vous de voir ce qu'il en est réellement. L'important ne réside peut-être pas tant dans la résolution de l'énigme que dans le portrait croisé d'êtres blessés en quête d'apaisement. Pour ce que je peux en savoir, les soldats de 1914 revenus du front avaient du mal à parler de leurs traumatismes à ceux de leurs proches qui n'avaient pas eu à vivre, comme eux, l'horreur des combats. J'imagine qu'on peut voir le film sous ce prisme: la mémoire envolée n'apporte pas (disons... pas toujours) les conditions d'une nouvelle vie heureuse, une fois la paix revenue. Encore faut-il (se) reconstruire. Et cela peut passer par la nécessité de faire des choix déterminants...
C'est mon homme
Film français de Guillaume Bureau (2023)
La relative modestie de cet opus joue légèrement en sa défaveur. J'avais imaginé qu'il serait plus lyrique qu'il ne l'est effectivement. Bon... ce n'est pas très grave. De nombreux autres films permettent d'aborder la Grande Guerre avec davantage d'emphase. Ma référence numéro 1 reste le superbe La vie et rien d'autre. Avec des mentions spéciales pour Les fragments d'Antonin et L'odeur de la mandarine.
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Tout le monde ne partage pas mon avis...
Vous verrez: Pascale, de son côté, n'a que (très) peu accroché au film.
3 commentaires:
Le casting c'est Leïla qui le domine. Je n'ai jamais vu Karim Leklou aussi éteint, pauvre pantin manipulé par deux femmes. Le personnage de Louise Bourgoin veut jouer sur le mystère et fait plop ou pschitt je ne sais plus comment on dit.
C'est mou, lent et long et comme tu dis ça manque de lyrisme.
Je me souviens de La chambre des officiers pour le traumatisme post guerre et en ce qui concerne la guerre elle-même, Le Capitaine Conan me semble très fort.
C'est vrai que Karim n'est pas très expressif, dans ce film. Je me suis dit que c'était peut-être ainsi qu'on lui a demandé de jouer ce personnage qui a oublié qui il était.
Du côté des actrices, Leïla domine Louise, c'est clair et net, et je pense que ce film est d'abord l'histoire de son personnage. "C'est mon homme": c'est elle qui le revendique en premier.
Merci pour tes pistes sur la Première guerre mondiale. Je partage ton avis sur les deux films. Un ami m'avait offert "La chambre des officiers" et c'est une vraie merveille sur l'après.
Un mois plus tard...
"La chambre des officiers" est un très beau film, meilleur que celui-là, sans doute.
Je te trouve toutefois un peu sévère. La sobriété a du bon et les acteurs jouent correctement.
Je ne ferai pas de comparaison avec "Capitaine Conan", que j'aime beaucoup, mais qui me semble être un vrai film de guerre.
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