Rappel: Mahsa Amini, 22 ans, est morte dans un hôpital de Téhéran après avoir été contrôlée par la police pour "port de vêtements inappropriés". Les émeutes qui ont suivi ce drame ont ramené l'Iran sur le devant de la scène internationale - et ce de la pire des façons. Impossible pour moi de l'oublier en vous présentant Juste une nuit...
Feresteh est étudiante. Ses parents vont passer une soirée chez elle avant d'aller rendre visite à un cousin. Seul problème: la jeune femme leur cache qu'elle a un enfant, né tout juste deux mois auparavant. Or, si elle parvient à dissimuler biberons, jouets et couches culottes auprès de ses voisines solidaires, elle peine à identifier quelqu'un pour garder le bébé. Avec une amie de son âge, la voilà donc lancée dans une course rapide contre le chronomètre et l'opprobre familial ! Juste une nuit témoigne d'un épouvantable obscurantisme social. Pourtant, il s'agit bien d'un film du 21ème siècle. Il me faut préciser qu'il est interdit de diffusion dans son pays d'origine. Il me semble que c'est au Festival de Berlin que l'on doit sa venue jusqu'en Europe. On ne dira jamais assez l'importance de ces événements de cinéma...
Il arrive parfois que les films iraniens qui parviennent jusqu'à nous soient un peu caricaturaux, car destinés à émouvoir les bonnes âmes occidentales. Pour être franc, je ne crois pas que Juste une nuit puisse se voir reprocher une telle ambivalence. Sa relative aridité formelle plaide plutôt pour l'idée d'un long-métrage saisi sur le vif. J'ignore tout des conditions du tournage, mais j'imagine volontiers qu'il doit être difficile de faire ce type de cinéma en Iran aujourd'hui sans s'attirer les foudres des autorités. D'où, en fait, mon soutien discret à ces artistes - et techniciens - qui prennent de gros risques pour s'exprimer. Je n'ai pas vu un film superbe, mais une oeuvre sensible qui, à bien y regarder, véhicule une forme de revendication silencieuse. Rien que pour cela, je vous encourage à la découvrir. Dans le rôle principal, la nièce du réalisateur côtoie des comédiens non-professionnels. Je n'ai pas constaté de fausse note dans leur jeu !
Juste une nuit
Film iranien d'Ali Asgari (2022)
En 2011, c'est l'épatant Une séparation qui avait un temps tenu lieu de porte-étendard du cinéma iranien en France: le film avait attiré plus de 976.000 spectateurs en salles - un record qui tient toujours. Ma proposition d'aujourd'hui n'a pas la même intensité, mais reste pertinente pour qui s'intéresse à ce qui peut se passer sur le terrain. Je vous suggère aussi Les chats persans et/ou Un homme intègre...
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Pour finir, un renvoi d'ascenseur...
Je veux dire que c'est à Pascale que je dois la découverte de ce film.
Feresteh est étudiante. Ses parents vont passer une soirée chez elle avant d'aller rendre visite à un cousin. Seul problème: la jeune femme leur cache qu'elle a un enfant, né tout juste deux mois auparavant. Or, si elle parvient à dissimuler biberons, jouets et couches culottes auprès de ses voisines solidaires, elle peine à identifier quelqu'un pour garder le bébé. Avec une amie de son âge, la voilà donc lancée dans une course rapide contre le chronomètre et l'opprobre familial ! Juste une nuit témoigne d'un épouvantable obscurantisme social. Pourtant, il s'agit bien d'un film du 21ème siècle. Il me faut préciser qu'il est interdit de diffusion dans son pays d'origine. Il me semble que c'est au Festival de Berlin que l'on doit sa venue jusqu'en Europe. On ne dira jamais assez l'importance de ces événements de cinéma...
Il arrive parfois que les films iraniens qui parviennent jusqu'à nous soient un peu caricaturaux, car destinés à émouvoir les bonnes âmes occidentales. Pour être franc, je ne crois pas que Juste une nuit puisse se voir reprocher une telle ambivalence. Sa relative aridité formelle plaide plutôt pour l'idée d'un long-métrage saisi sur le vif. J'ignore tout des conditions du tournage, mais j'imagine volontiers qu'il doit être difficile de faire ce type de cinéma en Iran aujourd'hui sans s'attirer les foudres des autorités. D'où, en fait, mon soutien discret à ces artistes - et techniciens - qui prennent de gros risques pour s'exprimer. Je n'ai pas vu un film superbe, mais une oeuvre sensible qui, à bien y regarder, véhicule une forme de revendication silencieuse. Rien que pour cela, je vous encourage à la découvrir. Dans le rôle principal, la nièce du réalisateur côtoie des comédiens non-professionnels. Je n'ai pas constaté de fausse note dans leur jeu !
Juste une nuit
Film iranien d'Ali Asgari (2022)
En 2011, c'est l'épatant Une séparation qui avait un temps tenu lieu de porte-étendard du cinéma iranien en France: le film avait attiré plus de 976.000 spectateurs en salles - un record qui tient toujours. Ma proposition d'aujourd'hui n'a pas la même intensité, mais reste pertinente pour qui s'intéresse à ce qui peut se passer sur le terrain. Je vous suggère aussi Les chats persans et/ou Un homme intègre...
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Pour finir, un renvoi d'ascenseur...
Je veux dire que c'est à Pascale que je dois la découverte de ce film.
2 commentaires:
Oh ravie de t'avoir incité à voir ce film. Il le mérite grandement.
Merci encore ! Je l'ai fait passer avant "Plus que jamais" pour être sûr de ne pas le louper.
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