Le monde de demain ? Il sera ce que nous en ferons. Cette réplique d'un film d'animation méconnu - Numéro 9, si je ne me trompe pas - reste gravée dans ma mémoire: je la trouve 1) belle et 2) pertinente. Elle pourrait même être "recyclée" pour évoquer Vesper chronicles. Je pensais qu'il s'agissait d'un blockbuster et je faisais fausse route...
À ma décharge, je vous assure que les images de la bande-annonce ressemblent tout de même beaucoup à celles d'une grosse production américaine. Cela étant dit, le film n'abuse pas des effets spéciaux numériques: c'est d'ailleurs l'une de ses premières grandes qualités. Surprise: il ne nous arrive même pas de l'autre côté de l'Atlantique. Vesper chronicles est d'origine belge, française et... lituanienne ! L'histoire ? Sur Terre, les écosystèmes naturels se sont effondrés. Afin de sauver sa peau, l'humanité a fait joujou avec la génétique. Cela a échoué: seule une infime partie des femmes et des hommes est parvenue à survivre, menacée par les virus et les bactéries. L'immense majorité de ces rescapés doit plier l'échine sous le joug d'une petite minorité, cachée dans des villes qu'on appelle citadelles. Il y a les nantis et les autres, ceux qui vendent leur sang en échange de graines qui ne donnent qu'une seule récolte. Une logique féodale...
La première des photos que j'ai choisies vous montre la jeune fille supposée être l'inspiratrice d'un renversement de situation favorable aux plus humbles. Gare: dans Vesper chronicles, l'espoir est ténu ! D'une indéniable richesse esthétique, le film donne corps à un univers sombre que d'aucuns pourront identifier comme le nôtre, demain. J'ajoute qu'au départ, il est franchement contemplatif: si l'héroïne semble bien devoir affronter quelque péril indéfini, il faut du temps pour que le scénario présente ses enjeux et permette à l'intrigue d'apparaître au grand jour. C'est déroutant, étant donné que l'action n'est jamais réellement trépidante, mais ce n'est pas un défaut. J'oserai même dire que ce type de narration révèle toute l'originalité du long-métrage, assez éloigné finalement des standards du film d'action contemporain (et non-inscrit dans la logique des franchises). Las ! Le public n'a pas l'air de suivre: ainsi, après trois semaines d'exploitation, l'opus n'atteignait même pas les 130.000 spectateurs. L'année est dure pour tout le cinéma, mais c'est désolant, je trouve...
Vesper chronicles
Film belgo-franco-lituanien de K. Buozyte et B. Samper (2022)
Un couple aux manettes et quatre étoiles pour exprimer mon soutien aux productions de ce genre, à la fois originales et ambitieuses. Arrêtez-moi si je me trompe: on ne voit pas tous les jours pareil film dans le cinéma français et européen. Je vais dès lors oser un parallèle avec deux longs-métrages présentés cette année: Prospect et Gaia. Du cinéma (de genre) comme je l'aime ! Aussi inattendu qu'inspirant !
----------
Je ne suis tout de même pas le seul à avoir vu le film...
Vous pouvez donc retrouver des chroniques signées Pascale et Dasola.
À ma décharge, je vous assure que les images de la bande-annonce ressemblent tout de même beaucoup à celles d'une grosse production américaine. Cela étant dit, le film n'abuse pas des effets spéciaux numériques: c'est d'ailleurs l'une de ses premières grandes qualités. Surprise: il ne nous arrive même pas de l'autre côté de l'Atlantique. Vesper chronicles est d'origine belge, française et... lituanienne ! L'histoire ? Sur Terre, les écosystèmes naturels se sont effondrés. Afin de sauver sa peau, l'humanité a fait joujou avec la génétique. Cela a échoué: seule une infime partie des femmes et des hommes est parvenue à survivre, menacée par les virus et les bactéries. L'immense majorité de ces rescapés doit plier l'échine sous le joug d'une petite minorité, cachée dans des villes qu'on appelle citadelles. Il y a les nantis et les autres, ceux qui vendent leur sang en échange de graines qui ne donnent qu'une seule récolte. Une logique féodale...
La première des photos que j'ai choisies vous montre la jeune fille supposée être l'inspiratrice d'un renversement de situation favorable aux plus humbles. Gare: dans Vesper chronicles, l'espoir est ténu ! D'une indéniable richesse esthétique, le film donne corps à un univers sombre que d'aucuns pourront identifier comme le nôtre, demain. J'ajoute qu'au départ, il est franchement contemplatif: si l'héroïne semble bien devoir affronter quelque péril indéfini, il faut du temps pour que le scénario présente ses enjeux et permette à l'intrigue d'apparaître au grand jour. C'est déroutant, étant donné que l'action n'est jamais réellement trépidante, mais ce n'est pas un défaut. J'oserai même dire que ce type de narration révèle toute l'originalité du long-métrage, assez éloigné finalement des standards du film d'action contemporain (et non-inscrit dans la logique des franchises). Las ! Le public n'a pas l'air de suivre: ainsi, après trois semaines d'exploitation, l'opus n'atteignait même pas les 130.000 spectateurs. L'année est dure pour tout le cinéma, mais c'est désolant, je trouve...
Vesper chronicles
Film belgo-franco-lituanien de K. Buozyte et B. Samper (2022)
Un couple aux manettes et quatre étoiles pour exprimer mon soutien aux productions de ce genre, à la fois originales et ambitieuses. Arrêtez-moi si je me trompe: on ne voit pas tous les jours pareil film dans le cinéma français et européen. Je vais dès lors oser un parallèle avec deux longs-métrages présentés cette année: Prospect et Gaia. Du cinéma (de genre) comme je l'aime ! Aussi inattendu qu'inspirant !
----------
Je ne suis tout de même pas le seul à avoir vu le film...
Vous pouvez donc retrouver des chroniques signées Pascale et Dasola.
6 commentaires:
Ah quel dommage que le public n'ait pas suivi. Il faut dire que la météo estivale n'incite pas en général à aller au cinéma (ce que je n'approuve pas car c'est l'un des endroits où l'on se sent le mieux). Et tu vois, si certains ont vu comme toi la promesse d'un blockbuster dans la BA, ça n'a pas changé l'avenir du film.
Très dommage DONC car j'ai trouvé que c'était un GRAND film, magnifique, déroutant.
oups...
péril indéfinie
@Pascale:
Ce film était vraiment une bonne surprise et je pense qu'il a été mal vendu.
Je dois dire que c'est sans doute l'un des longs-métrages les plus inattendus de mon année cinéma.
Je voudrais bien le revoir dans quelques années...
@Maître Capelo:
C'est corrigé, je vous remercie !
Il vous en prie.
Vous êtes bien aimable, Maître.
Enregistrer un commentaire