vendredi 9 septembre 2022

Sept regards

J'avais prévu de présenter un film après ma chronique-anniversaire. Changement de programme: je vais évoquer des courts-métrages. Dernièrement, j'ai en effet eu l'occasion de découvrir les oeuvres primées au 45ème Festival du film court en plein air de Grenoble. Oeuvres reprises en salle après avoir été honorées tout début juillet !

Titan
Valéry Carnoy - 2021 - Belgique - 19'

Est-on chez nos voisins européens ? J'ai d'emblée supposé que oui. Nathan est un garçon d'une douzaine d'années, issu d'un milieu modeste. Il semble qu'il ait du mal à s'imposer parmi ceux de son âge. Ce mini-portrait a su m'emmener dans un "ailleurs" à la fois étranger et tout à fait familier. Une jolie réussite, en somme. Dans le rôle principal, Mathéo Kabati est d'une belle justesse et touche au coeur...

Lolos
Marie Valade - 2022 - Canada - 7'

Un peu moins convaincu par ce film d'animation, malgré une idée intéressante au départ. L'autrice-réalisatrice traite du rapport intime que les femmes entretiennent avec leurs seins. C'est drôle, parfois. Cela peut aussi être tout à fait dérisoire ou véritablement tragique. Sincèrement, je crois tout à fait comprendre l'importance du sujet. L'univers inventé a du charme, mais il m'aura manqué je ne sais quoi.

Deux soeurs
Anna Budanova - 2021 - France - 14'

Mon chouchou au sein de la sélection. Deux soeurs vivent (seules ?) auprès d'une noire forêt qu'elles se gardent bien de jamais pénétrer. Quand, attirée par une lumière, l'une d'elles cède à l'envie tenace d'aller voir ce qui s'y passe, un phénomène survient, aussi fascinant que potentiellement dangereux. J'y ai vu une belle allégorie de la vie. Porté par une forme impeccable, ce bref récit m'a transporté. Bravo !

Planète triste
Sébastien Betbeder - 2021 - France - 29'

Le portrait tendre d'un cinéaste timide censé créer un film complet avec des lycéens apparemment peu motivés par cette perspective. S'inspirer de leurs vies ? Ils n'en ont même pas envie. Le miracle arrive quand, d'abord moqueurs, ils prennent leur prof en affection. J'avais déjà pu voir un long du réalisateur. Et j'ai préféré ce court ! Une idée du vivre-ensemble, assez poétique (et un peu mélancolique).

Godzalina
Lucie Paras - 2021 - France - 5'

Le court-métrage n'est pas forcément le brouillon d'un film long. Pourtant, devant cette histoire d'une femme grimpée sur un monstre aquatique pour punir les machos, j'ai pensé qu'un récit prolongé pourrait aussi être intéressant. Tel quel, l'opus m'a amusé: bon point. J'ai bien aimé cette façon de nous parler de la solidarité féminine. Apparemment, c'est un projet de fin d'études. On verra bien la suite !

Vikken
Douna Sichov - 2021 - France - 27'

Des drag queens et kings dansent face à la caméra, filmés au ralenti. Des images fixes - et symboliques - se succèdent ensuite à l'écran. Quelqu'un travaille avec sa voix dans un studio d'enregistrement. Difficile à appréhender sur la forme, ce court est un documentaire étonnant autour de Véronique, née femme... et devenue homme. Éprouvant et nécessaire, je dirais - à l'image du témoignage recueilli.

Yulí
Patrick Dionne et Miki Gingras - Canada - 18'

Où il est question de la Colombie en général et de Medellín, capitale locale souvent citée pour les trafics de drogue et le crime organisé. Sans avoir la prétention d'avoir bien tout compris, je tiens à dire qu'ici, la métropole se voit offrir une autre image, positive, celle-là. Un étonnant voyage, en somme, en terre quasi-inconnue. Le plan d'ouverture est magnifique. Le reste ? Remarquable. À (re)voir, donc.

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Un mot de conclusion...

Vous l'aurez compris: j'ai vu de belles choses dans cette sélection. L'occasion d'apprécier des courts-métrages dans une salle de cinéma reste rare: il se peut donc que je renouvelle l'expérience à l'occasion. Vous aurez noté qu'une rubrique dédiée existe sur le blog, pas vrai ? Sept ajouts y sont donc prévus aujourd'hui. Les prochains attendront. Que tout cela ne vous empêche pas... de me faire part de votre avis !

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