Il y a une bonne quinzaine d'années, il me semble avoir lu un article annonçant le souhait de Clint Eastwood de ne plus faire l'acteur. L'aurais-je rêvé ? En tout cas, à 91 ans désormais, le vieux cowboy vient à nouveau de cumuler les postes, derrière et devant la caméra. Qui d'autre y serait parvenu ? Je l'ignore. Et peu m'importe, au fond...
Je vais l'écrire sans plus attendre: Cry Macho est plein de défauts. Mais, heureusement, ils n'apparaissent pas aussitôt, quelques plans superbes nous accueillant d'abord au lancement de ce nouvel opus eastwoodien. D'emblée, les admirateurs du maître seront en terrain connu: leur idole est devenue Mike Milo, ancien grand nom du rodéo tombé de cheval et, par conséquent, du piédestal où on l'avait placé. "J'ai été beaucoup de choses que je ne suis plus", confie-t-il un matin au garçon qu'il ramène au Texas depuis le Mexique, tenant la parole donnée au père de cet ado, soudain inquiet du sort de sa progéniture. "Je ne sais pas comment guérir la vieillesse", ajoutera-t-il plus tard. Dans la bouche d'un nonagénaire qui a longtemps tutoyé les sommets de la gloire, ces dialogues n'ont bien évidemment rien d'anodin. D'aucuns parlent d'un désir de transmission, mais je ne suis pas sûr que cela soit réellement ce qui anime notre bon ami Clint. Je suppose qu'il se livre à un bilan de vie, plutôt, comme il l'a d'ailleurs déjà fait dans plusieurs films antérieurs. Tant mieux si on en tire des leçons...
Une fois encore, dans ce Cry Macho, Eastwood, le sage aux flingues rouillés, partage la lumière avec de jeunes acteurs, souvent inconnus. Vous avez peut-être lu - ou entendu - des critiques assez véhémentes contre Eduardo Minett (ci-dessus), son jeune partenaire pour ce film. Il est vrai que son talent est discutable, mais j'ai trouvé que l'alchimie fonctionnait correctement, même si tout cela patine un peu au début. Une fois lancé, le long-métrage tient honorablement son cap d'oeuvre "mineure"... que je ne veux surtout pas qualifier de testamentaire. Même si ce film pourrait être son dernier, il est impossible d'affirmer que l'ex-star de Rawhide a désormais l'envie de tirer sa révérence. Vous n'êtes pas convaincus ? Les quelques punchlines "à l'ancienne" des premiers dialogues pourraient vous remettre les idées en place. J'en profite pour vous faire remarquer qu'à présent, celui qu'on juge parfois comme une baderne réactionnaire utilise plus souvent sa ruse qu'un quelconque six-coups. Et qu'ici, à l'évidence, il considère la vie plus douce auprès d'une belle Mexicaine que dans un ranch américain !
Cry Macho
Film américain de Clint Eastwood (2021)
Des défauts, donc, des faiblesses, mais aussi - et surtout - le travail d'un homme qui suit son chemin en assumant pleinement sa manière d'être et ses idées. À mes yeux, cela justifie une bonne note étoilée ! Une mention spéciale pour le duo jeune-vieux: il peut vous rappeler ceux de Honkytonk man (avec Eastwood fils) et Un monde parfait. Moi, j'ai également repensé à La barbe à papa ! Rêves d'Amérique...
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Une petite précision de calendrier...
L'action du film est censée se dérouler au tout début des années 70. Le président des États-Unis était alors un Républicain: Richard Nixon. Rectificatif (dimanche 5, 13h15): Me suis-je trompé ? C'est possible. Du côté commentaires, Princécranoir m'assure que l'histoire se passe au début des années 80. Le roman de base, lui, a été publié en 1975 !
Envie de confronter les points de vue ?
Vous pouvez: Princécranoir a dégainé le premier, juste avant Pascale. Et Strum, quant à lui, n'a mis en ligne son avis "que" samedi dernier !
Je vais l'écrire sans plus attendre: Cry Macho est plein de défauts. Mais, heureusement, ils n'apparaissent pas aussitôt, quelques plans superbes nous accueillant d'abord au lancement de ce nouvel opus eastwoodien. D'emblée, les admirateurs du maître seront en terrain connu: leur idole est devenue Mike Milo, ancien grand nom du rodéo tombé de cheval et, par conséquent, du piédestal où on l'avait placé. "J'ai été beaucoup de choses que je ne suis plus", confie-t-il un matin au garçon qu'il ramène au Texas depuis le Mexique, tenant la parole donnée au père de cet ado, soudain inquiet du sort de sa progéniture. "Je ne sais pas comment guérir la vieillesse", ajoutera-t-il plus tard. Dans la bouche d'un nonagénaire qui a longtemps tutoyé les sommets de la gloire, ces dialogues n'ont bien évidemment rien d'anodin. D'aucuns parlent d'un désir de transmission, mais je ne suis pas sûr que cela soit réellement ce qui anime notre bon ami Clint. Je suppose qu'il se livre à un bilan de vie, plutôt, comme il l'a d'ailleurs déjà fait dans plusieurs films antérieurs. Tant mieux si on en tire des leçons...
Une fois encore, dans ce Cry Macho, Eastwood, le sage aux flingues rouillés, partage la lumière avec de jeunes acteurs, souvent inconnus. Vous avez peut-être lu - ou entendu - des critiques assez véhémentes contre Eduardo Minett (ci-dessus), son jeune partenaire pour ce film. Il est vrai que son talent est discutable, mais j'ai trouvé que l'alchimie fonctionnait correctement, même si tout cela patine un peu au début. Une fois lancé, le long-métrage tient honorablement son cap d'oeuvre "mineure"... que je ne veux surtout pas qualifier de testamentaire. Même si ce film pourrait être son dernier, il est impossible d'affirmer que l'ex-star de Rawhide a désormais l'envie de tirer sa révérence. Vous n'êtes pas convaincus ? Les quelques punchlines "à l'ancienne" des premiers dialogues pourraient vous remettre les idées en place. J'en profite pour vous faire remarquer qu'à présent, celui qu'on juge parfois comme une baderne réactionnaire utilise plus souvent sa ruse qu'un quelconque six-coups. Et qu'ici, à l'évidence, il considère la vie plus douce auprès d'une belle Mexicaine que dans un ranch américain !
Cry Macho
Film américain de Clint Eastwood (2021)
Des défauts, donc, des faiblesses, mais aussi - et surtout - le travail d'un homme qui suit son chemin en assumant pleinement sa manière d'être et ses idées. À mes yeux, cela justifie une bonne note étoilée ! Une mention spéciale pour le duo jeune-vieux: il peut vous rappeler ceux de Honkytonk man (avec Eastwood fils) et Un monde parfait. Moi, j'ai également repensé à La barbe à papa ! Rêves d'Amérique...
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Une petite précision de calendrier...
Envie de confronter les points de vue ?
Vous pouvez: Princécranoir a dégainé le premier, juste avant Pascale. Et Strum, quant à lui, n'a mis en ligne son avis "que" samedi dernier !
8 commentaires:
"Terminer sa carrière" comme il l'avait débuté en jouant un technicien de laboratoire était impossible pour boucler la boucle. Alors, il s'est peut-être dit qu'un vieux cowboy, ça fonctionnerait nettement mieux! ;)
Personnellement, je n'ai pas envie de voir le film, car le scénario c'est du vu et revu... Clint (que j'adore) devrait même rester derrière la caméra, là où il pourrait finir en beauté.
Mais qui dit que sa carrière est terminée après ce film ??? Pas lui, en tout cas.
Je comprends ton point de vue, mais, comme tu l'as lu, j'ai trop de tendresse pour Clint pour ne pas être content de le voir de retour devant la caméra. "Cry Macho" est loin d'être son meilleur film, mais on ne peut pas (ou plus) lui demander de ne faire que des chefs d'oeuvre comme "Sur la route de Madison" ou "Impitoyable".
Voyons maintenant s'il aura l'inspiration et l'énergie pour un tour de piste supplémentaire !
Je pense aussi qu'il avait dit qu'il arrêtait de faire l'acteur après Gran Torino. Heureusement il a changé d'avis parce que c'est un excellent acteur même si le voir se déplacer était un supplice pour moi.
Contrairement à toi je n'ai pas ressenti qu'il ait envie de tirer sa révérence. Mais bon cela fait des décennies qu'on parle de son chant du cygne et de film testamentaire.
Le duo jeune vieux m'a davantage rappelé Gran Torino que les films que tu cites.
Comme tu le dis les images du début laissaient imaginer mieux. Ce film, je suis même pas sûre d'avoir envie de le revoir.
Moi, de mémoire, j'avais entendu dire qu'il pensait arrêter de jouer après "Million dollar baby". Ce qui commence à dater.
Est-ce que j'ai ressenti qu'il voulait s'arrêter là ? Je crois avoir dit le contraire. Je me permets donc de m'auto-citer pour dissiper le malentendu: "Il est impossible d'affirmer que l'ex-star de Rawhide a désormais l'envie de tirer sa révérence".
J'avais oublié qu'il y avait aussi un jeune dans "Gran Torino" (que tu as raison de citer en comparaison).
Notre ami Clint est tout de même bon pour faire de belles images dans de très nombreux films (il est bien entouré par une équipe fidèle aussi). Moi, j'aurais peut-être envie de le revoir, ce "Cry Macho", et j'ai poussé mes parents à y aller - ce qu'ils n'ont pas regretté, semble-t-il. Cela dit, de mon côté, je vais privilégier les films que je n'ai pas vus.
Ah oui pardon, effectivement toi aussi tu ne prétends pas que quoique ce soit prouve qu'il ait envie d'arrêter là
La relation avec le jeune de Grab Torino est pourtant le coeur même du film.
Tes parents sont bien indulgents. :-)
Bonjour Martin,
Ton joli texte le défend bien, et c'est tout à ton honneur. Je crois avoir été moi-même très clément à propos de ce film très mineur dans la carrière d'Eastwood. C'est un vieux projet qu'il ressort de la poussière, faisant le choix discutable d'interpréter le rôle principal. Il me semble qu'un acteur un peu moins âgé aurait été préférable. Petite correction à ce propos : tu situes l'action au début des années 70 mais, c'est plutôt début des années 80, et le président était... Reagan (encore un cow-boy). ;-)
@Pascale:
C'est vrai pour Gran Torino ! Je me rends compte que j'ai largement oublié ce film.
C'est vrai aussi pour mes parents, mais Clint est un peu notre chouchou commun, avec mon père.
@Princéranoir:
Merci pour le compliment, l'ami ! Comme toi, je suis content que Clint soit allé au bout de ce vieux projet.
Et merci aussi de m'avoir détrompé pour la période du film ! J'en ai profité pour écrire un addendum...
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