Couvrir l'info à chaud: c'est le rôle de nombreux journalistes, sommés pourtant d'avoir un certain recul sur les événements qu'ils rapportent. Les artistes, eux, peuvent sans nul doute s'affranchir plus facilement de cette exigence de distanciation (mot à la mode). Campus m'a plu parce qu'il m'a semblé s'appuyer sur des faits réels et en quasi-direct !
Résumons. Nous voilà donc propulsés au coeur d'une petite université américaine, vers 1968. Et voici Harry Bailey: il a repris ses études pour obtenir un diplôme qui lui permettrait de devenir professeur d'anglais. En fait, il se démène entre deux feux: d'anciens camarades lui reprochent d'être désormais trop proche des profs qu'il conspuait naguère. À cette époque où la jeunesse se réveille pour réclamer quelques droits nouveaux, le brave garçon est aussi un jeune vétéran de la guerre au Vietnam, revenu de certaines de ses illusions. L'âme tourmentée par des paradoxes insolubles, il gère difficilement sa vie sentimentale, notamment, ce qui lui pourrit encore l'existence. Autant le dire: j'ai trouvé ce personnage complexe plutôt attachant. Elliot Gould (que je connais mal) lui offre un visage... très seventies !
Campus n'est pas un film parfait. Quelques longueurs et redites plombent son rythme plutôt soutenu par ailleurs. Malgré un ton débridé et des péripéties assez cocasses, le récit a quelques "creux" et frôle le grotesque en deux/trois occasions. Bon... sur la durée totale du métrage, ce n'est cependant pas aussi ennuyeux. Je trouve que le témoignage d'une certaine époque est bien assez intéressant pour que l'on passe l'éponge sur quelques aspects moins réussis. Sincèrement, c'est bien un film intelligent sur un sujet que le cinéma n'a pas toujours abordé avec toute la vigueur nécessaire. Le vrai truc que j'ai trouvé malin, c'est qu'il n'assène pas de discours politique prédigéré et qu'il nous expose les façons d'être des uns et des autres sans se sentir obligé d'en rajouter. Une certaine forme de mélancolie émerge alors de situations chaotiques, même si la fin paraît ouverte à une - petite - forme d'espoir. Ce sera bien sûr à chacun d'en juger...
Campus
Film américain de Richard Rush (1970)
Un aveu: j'ignorais TOUT de ce film il y a encore quelques semaines. Bilan: une bonne surprise, donc, que l'on peut certainement ranger dans différents rayons (si l'on tient absolument à trier le cinéma). Évoquer la guerre du Vietnam sans montrer les images, Les visiteurs d'Elia Kazan y est parvenu aussi, dans un registre bien plus sombre. Sinon, bien sûr, il y a Apocalypse now. Un bon plan: voir... les trois !
Résumons. Nous voilà donc propulsés au coeur d'une petite université américaine, vers 1968. Et voici Harry Bailey: il a repris ses études pour obtenir un diplôme qui lui permettrait de devenir professeur d'anglais. En fait, il se démène entre deux feux: d'anciens camarades lui reprochent d'être désormais trop proche des profs qu'il conspuait naguère. À cette époque où la jeunesse se réveille pour réclamer quelques droits nouveaux, le brave garçon est aussi un jeune vétéran de la guerre au Vietnam, revenu de certaines de ses illusions. L'âme tourmentée par des paradoxes insolubles, il gère difficilement sa vie sentimentale, notamment, ce qui lui pourrit encore l'existence. Autant le dire: j'ai trouvé ce personnage complexe plutôt attachant. Elliot Gould (que je connais mal) lui offre un visage... très seventies !
Campus n'est pas un film parfait. Quelques longueurs et redites plombent son rythme plutôt soutenu par ailleurs. Malgré un ton débridé et des péripéties assez cocasses, le récit a quelques "creux" et frôle le grotesque en deux/trois occasions. Bon... sur la durée totale du métrage, ce n'est cependant pas aussi ennuyeux. Je trouve que le témoignage d'une certaine époque est bien assez intéressant pour que l'on passe l'éponge sur quelques aspects moins réussis. Sincèrement, c'est bien un film intelligent sur un sujet que le cinéma n'a pas toujours abordé avec toute la vigueur nécessaire. Le vrai truc que j'ai trouvé malin, c'est qu'il n'assène pas de discours politique prédigéré et qu'il nous expose les façons d'être des uns et des autres sans se sentir obligé d'en rajouter. Une certaine forme de mélancolie émerge alors de situations chaotiques, même si la fin paraît ouverte à une - petite - forme d'espoir. Ce sera bien sûr à chacun d'en juger...
Campus
Film américain de Richard Rush (1970)
Un aveu: j'ignorais TOUT de ce film il y a encore quelques semaines. Bilan: une bonne surprise, donc, que l'on peut certainement ranger dans différents rayons (si l'on tient absolument à trier le cinéma). Évoquer la guerre du Vietnam sans montrer les images, Les visiteurs d'Elia Kazan y est parvenu aussi, dans un registre bien plus sombre. Sinon, bien sûr, il y a Apocalypse now. Un bon plan: voir... les trois !
6 commentaires:
La fin des années soixante et sa vague « révolutionnaire « nous a donné quelques longs métrages ou la contestation estudiantine tient le haut du pavé , si je puis dire..A voir dans la même veine que « campus », « Des fraises et du sang » sur la révolte de l'université de Columbia , ou le fameux « If » avec le très jeune Malcolm McDowell au tout début de sa carrière
Il y a tant de films à voir que finalement je suis contente quand je ne suis pas tentée. C'est le cas ici. La faute à Eliot Gould qui ne me plait pas du tout. Même dans M.A.S.H. que j'adore. Et c'est le seul personnage des Ocean qui ne me plaît pas. Jai envie de lui faire avaler ses lunettes ou sa robe de chambre.
If dont parle cc rider est un film incroyable avec un Malcolm McDowell en étudiant aussi étonnant que l'Alex d'Orange mécanique.
@CC Rider:
Merci pour ces autres références. Je suis peu familier avec ces films.
Il semble logique que l'agitation de l'époque se retrouve au cinéma. Intéressante thématique !
@Pascale:
Ah bon ? Tiens, c'est étrange ! Je m'attendais à ce que tu apprécies cet acteur.
"If...." est un film que je veux voir, mais que je n'ai pas sous la main. Un jour, sans doute...
Pendant un court moment j'ai cru que suite M.A.S.H. Donald Sutherland et Elliot Gould allaient devenir des acteurs ultra-célèbres. Curieusement il n'en a rien été pour Elliot Gould. Un peu plus pour Sutherland qui doit son plus grand rôle à Fellini bien sûr. Mais quel rôle. Je me souviens de la sortie, discrète, de Campus. Mais je ne l'ai jamais vu et je crois qu'il n'est pas souvent diffusé. Bon vent chez toi et les tiens, Martin.
PS. J'ai pas mal décroché du ciné forcément et l'envie n'est plus trop là. On verra en septembre mais je suis assez perplexe. Quelques films ARTE replay, notammment le très très beau Paterson de Jim Jarmusch. A bientôt l'ami.
J'espère que tu auras l'occasion de le voir, Eeguab. Il pourrait t'intéresser.
C'est vrai que Gould n'est pas une super-star. Je l'aime bien. Sa tête m'est sympathique.
Sutherland ? Je ne l'ai pas vu chez Fellini, mais chez Bertolucci... brrrrrr !
Merci pour ton bon vent, l'ami. Je transmets aux parents.
PS: j'espère que tu vas raccrocher au cinéma. Le Jarmusch était en effet très bon.
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