À quel point êtes-vous attachés au lieu où vous vivez ? Je dois dire que, de mon côté, j'apprécie mon home sweet home, mais que la ville qui m'accueille actuellement est déjà la septième dans laquelle je vis. Dans Chut... chut, chère Charlotte, la dénommée Charlotte Hollis est expropriée, mais refuse de lâcher la maison héritée de son père...
Le photogramme ci-dessus vous donne une petite idée du problème. Parce que, 37 ans plus tôt, Charlotte est apparue couverte de sang lors d'une réception organisée par son paternel, tout le voisinage suppose qu'elle est devenue folle après avoir assassiné son amant. Sans tête ni mains, le corps d'un homme a en tout cas été retrouvé dans l'une des pièces de l'antique demeure familiale. Le long-métrage que je vous propose aujourd'hui est plutôt un thriller qu'une énigme policière, même si l'identité du coupable reste longtemps incertaine. Chut... chut, chère Charlotte s'appuie surtout sur son ambiance épouvantable et poisseuse, portée - ou sublimée - par la prestation habitée d'une Bette Davis é-pa-tante ! Le décor et les jeux de lumière contribuent à transformer le film en cauchemar, en nous immergeant au coeur de l'âme torturée de l'héroïne. On suppose que sa noirceur contamine son entourage, à commencer par la vieille domestique restée à ses côtés. Petit à petit, d'autres personnages apparaissent pour rendre l'affaire complexe et ainsi accroître notre plaisir sadique !
C'est peut-être entre les mains d'Olivia de Havilland et Joseph Cotten que réside la clé du mystère. Peut-être... le scénario joue habilement des pistes fumeuses et des faux semblants. Il m'a paru regrettable que, parfois, le jeu des acteurs se fasse (un peu) trop outrancier. Lorsqu'ils cabotinent, ils rendent le récit peu vraisemblable: cela joue en défaveur du film, à la limite alors de verser dans le grotesque. Moins explicite, il aurait encore gagné en efficacité: une révélation importante a d'ailleurs lieu un bon moment avant la fin, intéressante certes, mais qui peut aussi apparaître bâclée - ou disons expédiée. Bon... vous avez raison, je chipote: Chut... chut, chère Charlotte repose tout de même sur une intrigue bien ficelée. Je dois admettre que je l'ai trouvé d'une étonnante modernité. Un exemple: les images qui précèdent le générique initial sont plus que directes: gore. Spectateurs passifs, nous voilà aussitôt plongés dans le vif du sujet ! Par la suite, on tremble aussi des bruits et silences: les spécialistes du son ont fait du bon boulot. Et je vous laisserai découvrir le reste...
Chut... chut, chère Charlotte
Film américain de Robert Aldrich (1964)
Une réussite marquante, avec deux ou trois bémols (acceptables). Désormais, je vais guetter Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, le film précédent du duo Bette Davis / Robert Aldrich. Celui d'aujourd'hui rappelle la noirceur absolue vue dans Les diaboliques ou Psychose. Seule la couleur vous manque ? OK: frottez-vous donc à Suspiria ! J'aime décidément ces films noirs, mâtinés d'un peu de fantastique...
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Et maintenant, en vous méfiant des spoilers...
Vous pouvez lire la critique et les commentaires de "L'oeil sur l'écran".
Le photogramme ci-dessus vous donne une petite idée du problème. Parce que, 37 ans plus tôt, Charlotte est apparue couverte de sang lors d'une réception organisée par son paternel, tout le voisinage suppose qu'elle est devenue folle après avoir assassiné son amant. Sans tête ni mains, le corps d'un homme a en tout cas été retrouvé dans l'une des pièces de l'antique demeure familiale. Le long-métrage que je vous propose aujourd'hui est plutôt un thriller qu'une énigme policière, même si l'identité du coupable reste longtemps incertaine. Chut... chut, chère Charlotte s'appuie surtout sur son ambiance épouvantable et poisseuse, portée - ou sublimée - par la prestation habitée d'une Bette Davis é-pa-tante ! Le décor et les jeux de lumière contribuent à transformer le film en cauchemar, en nous immergeant au coeur de l'âme torturée de l'héroïne. On suppose que sa noirceur contamine son entourage, à commencer par la vieille domestique restée à ses côtés. Petit à petit, d'autres personnages apparaissent pour rendre l'affaire complexe et ainsi accroître notre plaisir sadique !
C'est peut-être entre les mains d'Olivia de Havilland et Joseph Cotten que réside la clé du mystère. Peut-être... le scénario joue habilement des pistes fumeuses et des faux semblants. Il m'a paru regrettable que, parfois, le jeu des acteurs se fasse (un peu) trop outrancier. Lorsqu'ils cabotinent, ils rendent le récit peu vraisemblable: cela joue en défaveur du film, à la limite alors de verser dans le grotesque. Moins explicite, il aurait encore gagné en efficacité: une révélation importante a d'ailleurs lieu un bon moment avant la fin, intéressante certes, mais qui peut aussi apparaître bâclée - ou disons expédiée. Bon... vous avez raison, je chipote: Chut... chut, chère Charlotte repose tout de même sur une intrigue bien ficelée. Je dois admettre que je l'ai trouvé d'une étonnante modernité. Un exemple: les images qui précèdent le générique initial sont plus que directes: gore. Spectateurs passifs, nous voilà aussitôt plongés dans le vif du sujet ! Par la suite, on tremble aussi des bruits et silences: les spécialistes du son ont fait du bon boulot. Et je vous laisserai découvrir le reste...
Chut... chut, chère Charlotte
Film américain de Robert Aldrich (1964)
Une réussite marquante, avec deux ou trois bémols (acceptables). Désormais, je vais guetter Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, le film précédent du duo Bette Davis / Robert Aldrich. Celui d'aujourd'hui rappelle la noirceur absolue vue dans Les diaboliques ou Psychose. Seule la couleur vous manque ? OK: frottez-vous donc à Suspiria ! J'aime décidément ces films noirs, mâtinés d'un peu de fantastique...
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Et maintenant, en vous méfiant des spoilers...
Vous pouvez lire la critique et les commentaires de "L'oeil sur l'écran".
4 commentaires:
Oui tu chipotes mais comme je n'ai pas vu ce film je ne sais à quel point.
En tout cas, quel casting et quelle histoire ! Mais comment le voir ?
De mémoire, je l'ai vu sur TCM Cinéma. Ils passent pas mal de classiques.
Le casting est assez génial, c'est vrai, et Bette Davis fait un grand numéro.
Ce qui m'a marqué, c'est aussi la voix de Joseph Cotten, avec un accent à couper au couteau.
Rrrr j'ai pas cette chaîne.
Et Bette Davis épatante, n'est ce pas ce qu'on appelle un pléonasme ?
Tu as Paramount Channel et pas TCM ? Je pensais les deux chaînes liées...
Bette Davis épatante, effectivement, c'est un pléonasme (pour ce que j'en connais).
J'espère que tu auras l'occasion de le voir un jour ou l'autre.
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