L'émoi cannois passé, je me propose désormais de revenir au cinéma lui-même et de vous présenter un film méconnu: Les lèvres rouges. Réédité cette année, ce long-métrage belge met en scène des acteurs venus de différents pays. C'est ainsi que la Française Delphine Seyrig occupe le (mystérieux) rôle central. Elle approchait alors des 40 ans...
Fascinante étrangeté ! Si je fais mention de l'âge de la comédienne lorsque le film est sorti, ce n'est pas du tout parce que je manque d'imagination: ce "point de détail" est important pour le personnage. Ainsi, lorsqu'elle prend ses quartiers d'hiver dans un luxueux hôtel d'Ostende, la comtesse Elisabeth Bathory est-elle aussitôt reconnue par le concierge de l'établissement. L'homme dit l'avoir rencontrée plusieurs décennies plus tôt et lui certifie qu'elle a le même visage qu'auparavant, un peu comme si, en somme, elle n'avait pas vieilli. Dans cette drôle d'ambiance, nous, spectateurs, notons par ailleurs que l'aristocrate s'intéresse de très près à un couple de jeunes mariés descendus au même palace, pour des noces un peu ombrageuses. Malgré l'insistance de Valérie, Stéphane n'ose guère appeler sa mère pour l'aviser de cette union. Mais passons ! Grâce aussi à sa bande originale, écrite par le grand François de Roubaix, Les lèvres rouges parvient à ménager un certain suspense. Je veux vous recommander de ne pas chercher trop vite à savoir ce dont il est question, au juste.
Vous vous sentez impatients ? Entrer "Elisabeth Bathory" dans Google suffit largement à être éclairé sur les enjeux du film, mais l'intrigue pourrait vous paraître un peu faiblarde si, d'emblée, vous savez tout. Soyons honnête: jusqu'à il y a peu, je n'avais jamais entendu parler de ce long-métrage. Ce n'est pas lui faire offense que d'en parler comme d'une oeuvre oubliée. Ce n'est pas un incontournable non plus. Malgré tout, j'ai pris un certain plaisir à le découvrir: mon intérêt croissant pour le cinéma de genre y a largement trouvé son compte. Aussi insolite soit-il, cet opus, à l'évidence, est le fruit d'un travail soigné sur le plan technique. J'ai mentionné la remarquable musique qui l'accompagne, mais je peux également évoquer la mise en scène générale: l'essentiel repose, à mes yeux, sur des angles de caméra judicieux, mais aussi, avant cela, de très bons choix chromatiques. Influencé, dit-il, par quelques maîtres de la peinture, le réalisateur est parvenu à composer une esthétique forte. Et c'est bien en cela que Les lèvres rouges - un titre révélateur - mérite encore le détour !
Les lèvres rouges
Film belge de Harry Kümel (1971)
Avec en outre quelques producteurs allemands et français, le cinéaste est donc parvenu à créer une atmosphère, teintée d'un érotisme gentiment envoûtant. Ce n'est pas superbe, mais plutôt étonnant ! Maintenant que vous avez lu le reste, je vais oser établir un parallèle avec d'autres oeuvres de l'époque, comme L'étrangleur ou Suspiria. Et je m'arrête là-dessus, avec la volonté de ne pas trop en dévoiler...
Fascinante étrangeté ! Si je fais mention de l'âge de la comédienne lorsque le film est sorti, ce n'est pas du tout parce que je manque d'imagination: ce "point de détail" est important pour le personnage. Ainsi, lorsqu'elle prend ses quartiers d'hiver dans un luxueux hôtel d'Ostende, la comtesse Elisabeth Bathory est-elle aussitôt reconnue par le concierge de l'établissement. L'homme dit l'avoir rencontrée plusieurs décennies plus tôt et lui certifie qu'elle a le même visage qu'auparavant, un peu comme si, en somme, elle n'avait pas vieilli. Dans cette drôle d'ambiance, nous, spectateurs, notons par ailleurs que l'aristocrate s'intéresse de très près à un couple de jeunes mariés descendus au même palace, pour des noces un peu ombrageuses. Malgré l'insistance de Valérie, Stéphane n'ose guère appeler sa mère pour l'aviser de cette union. Mais passons ! Grâce aussi à sa bande originale, écrite par le grand François de Roubaix, Les lèvres rouges parvient à ménager un certain suspense. Je veux vous recommander de ne pas chercher trop vite à savoir ce dont il est question, au juste.
Vous vous sentez impatients ? Entrer "Elisabeth Bathory" dans Google suffit largement à être éclairé sur les enjeux du film, mais l'intrigue pourrait vous paraître un peu faiblarde si, d'emblée, vous savez tout. Soyons honnête: jusqu'à il y a peu, je n'avais jamais entendu parler de ce long-métrage. Ce n'est pas lui faire offense que d'en parler comme d'une oeuvre oubliée. Ce n'est pas un incontournable non plus. Malgré tout, j'ai pris un certain plaisir à le découvrir: mon intérêt croissant pour le cinéma de genre y a largement trouvé son compte. Aussi insolite soit-il, cet opus, à l'évidence, est le fruit d'un travail soigné sur le plan technique. J'ai mentionné la remarquable musique qui l'accompagne, mais je peux également évoquer la mise en scène générale: l'essentiel repose, à mes yeux, sur des angles de caméra judicieux, mais aussi, avant cela, de très bons choix chromatiques. Influencé, dit-il, par quelques maîtres de la peinture, le réalisateur est parvenu à composer une esthétique forte. Et c'est bien en cela que Les lèvres rouges - un titre révélateur - mérite encore le détour !
Les lèvres rouges
Film belge de Harry Kümel (1971)
Avec en outre quelques producteurs allemands et français, le cinéaste est donc parvenu à créer une atmosphère, teintée d'un érotisme gentiment envoûtant. Ce n'est pas superbe, mais plutôt étonnant ! Maintenant que vous avez lu le reste, je vais oser établir un parallèle avec d'autres oeuvres de l'époque, comme L'étrangleur ou Suspiria. Et je m'arrête là-dessus, avec la volonté de ne pas trop en dévoiler...
8 commentaires:
Walerian Borowczyk dans l' un de ses « Contes immoraux » sorti en 74 met en scène la fameuse comtesse rouge , c'est Paloma Picasso dont la carrière éclair au cinéma n'a pas marqué les mémoires qui lui prête sa plastique impeccable.
Je ne connaissais pas cette référence. Merci à vous, CC Rider.
Il me semble qu'il y a aussi un film avec Julie Delpy sur la légende de la comtesse...
A te lire je ne comprenais pas de quoi il s'agit.
J'ai vu le somptueux film La Comtesse de et avec Julie Delpy.
"Je veux vous recommander de ne pas chercher trop vite à savoir ce dont il est question, au juste". Effectivement, je me dis que j'ai peut-être un peu trop nébuleux...
Tu recommandes le Delpy ? Bien: je vais tâcher de m'en souvenir pour le voir à la prochaine occasion.
Je suis FAN de Julie. La comtesse edt un film à voir.
Je note ça dans un coin de ma tête. Enfin, au moins, tu as une idée du sujet de mon film.
Oui, très précise !
Parfait, alors. Et peut-être que tu auras envie de te frotter au film, si jamais...
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